Ordonnance Soisson 1155
Dissertations Gratuits : Ordonnance Soisson 1155. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar sidna • 25 Novembre 2014 • 772 Mots (4 Pages) • 895 Vues
LA "PAIX GENERALE" DE SOISSONS
(10
JUIN 1155)
Le 10 juin 1155, à Soissons, Louis VII déclare
la paix dans le royaume pour dix ans. Même si cette décision n'a qu'une portée
symbolique, elle souligne la volonté du Capétien d'affirmer l'autorité monarchique
et de fonder l'exercice du pouvoir sur la justice.
En décembre 1154,Louis VII a vu se dresser
un formidable rival en la personne du roi Henry II d'Angleterre, à la tête d'un
"empire" s'étendant de l'Ecosse aux Pyrénées. Mais sa préoccupation
principale ne semble pas être, à première vue, d'essayer de desserrer l'étau
dans lequel le Plantagenêt l'enferme peu à peu, tout juste se tient-il sur la
défensive en Normandie. Ses préoccupations, son énergie sont entièrement tournées
vers l'intérieur de son royaume.
Le Capétien a hérité de son père, Louis
VI, un domaine royal quasiment pacifié et un royaume où l'autorité monarchique
s'est affirmée aux dépens des grands féodaux. De plus en plus fréquemment, il
intervient dans des conflits opposant des religieux et leurs seigneurs, et s'attache
à arbitrer en faveur des plus faibles : c'est ainsi qu'il secourt les moines
de Vézelay contre le comte de Nevers, qui les persécute, les abbés et les évêques
de Bourgogne contre le comte de Mâcon, le seigneur de Gien contre le comte de
Sancerre.
A maints égards, Louis VII inscrit sa politique
dans la continuité de son défunt père, qui a lutté contre les vassaux d'Ile
de France abusant de leur pouvoir. Mais il veut aller plus loin, et les réflexions
de ses conseillers, pour la plupart ecclésiastiques, vont dans ce sens. Il songe
à une "paix du royaume" reprenant les dispositions des conciles de
paix du XIème siècle institués par l'Eglise et instaurant la "trêve de
Dieu", pendant laquelle tout combat devait cesser. En juin 1155, renouant
avec la tradition des souverains mérovingiens et carolingiens, il convoque une
assemblée générale à Soissons. En intitulant cette assemblée "concile",
il marque sa volonté de se substituer aux évêques et affirme les prérogatives
de la Couronne en matière de justice.
La plupart des grands se rendent à
Soissons : les prélats, Samson de Mauvoisin, archevêque de Reims, Hugues de
Toucy, Archevêque de Sens; et les seigneurs laïcs, le duc Eudes de Bourgogne,
les
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