Le tourisme

Le tourisme

        Le tourisme balnéaire est aujourd’hui  une activité économique de premier plan, et ce depuis plusieurs décennies. Il favorise l’urbanisation des secteurs côtiers attractifs, et modifie ainsi l’organisation de l’espace littoral.

        Le tourisme balnéaire est un phénomène assez récent.  Le goût pour le repos sur le littoral remonte à la fin du  XVIIIème, en Europe. Mais c’est surtout au milieu du XIXème, avec la mode de l’hygiénisme, que le littoral commence à être perçu comme un lieu nécessaire au bien être. Ce sont alors les aristocrates étrangers qui y viennent le plus.                                                       Depuis le début du XXème, avec la hausse du niveau de vie, la création de congés payés (en France en 1936) et l’engouement pour les loisirs, ce tourisme se démocratise progressivement. Et dès les années 50 toute la population est concernée et ce tourisme devient international. La saison de prédilection devient l’été et le tourisme balnéaire grignote peu à peu la part des destinations pour la campagne et plus récemment pour la montagne (par exemple, en 1994, déjà plus de 50% des vacanciers français choisissent la mer).

        Ce tourisme se situe sur certaines zones bien délimitées du littoral. Les destinations sont choisies en fonction de plusieurs critères : les températures, l’ensoleillement, le paysage, les transports et les aménagements. Les côtes basses, sableuses, les immenses  plages sont favorisées mais les littoraux proches des grandes métropoles sont également très fréquentés, en particulier lors des départs pour un weekend (Nord Est des Etats Unis, côte normande…). Les destinations privilégiées sont la Floride et les rives européennes de la Méditerranée (avec plus de 100 millions d’estivants par an en 1996, dont une part importante en France).

        Ce tourisme a des conséquences qui sont parfois, dans une certaine mesure, des pré requis pour cette activité. Ainsi des avancées majeures ont été faites dans les transports. On a ainsi  développement du  rail au XIXème, les routes au début et jusqu’au milieu du XXème surtout et l’avion dont la progression la plus importante date des années 70. Cela entraîne des aménagement de gares, d’autoroutes et d’aéroports formant parfois de véritables plateformes multimodales dédiées au tourisme. Ces aménagements favorisent la progression du tourisme international. Ce tourisme entraîne aussi une urbanisation effrénée. On constate différents types de constructions selon les époques (dès le XIX on a la création des premières stations balnéaires, le pays et le niveau socioéconomique de la clientèle: résidences secondaires, locations saisonnières, hôtellerie, village vacance, camping, croisière, centre de thalassothérapie…

        Il y a d’autres conséquences à ce tourisme renforcé du littoral. Certaines que l’on pourrait qualifier de « positives » avec un tourisme entraînant la dynamisation de l’économie des régions concernées grâce à la création d’emplois directs (dans l’hôtellerie, la restauration, les commerces…) et indirect (dans la construction…), ou encore la croissance démographique avec l’arrivée de jeunes actifs et de retraités. Et des conséquences plus « négatives », le tourisme entraînant de multiples déséquilibres. Ainsi il y a un important contraste entre la saison pleine et la saison creuse. Le prix des logements et des produits  locaux augmentent ce qui pose problème pour la population locale. Les paysages naturels cèdent la place aux paysages artificiels. Il y a une dégradation de l’environnement suite aux constructions, aux prélèvements d’eau et aux rejets (nous en parlerons plus en avant dans la suite de notre travail). Les déséquilibres spatiaux entre le littoral et l’arrière pays s’accroissent.

        Le rôle de l’état est alors de favoriser ce tourisme mais également de chercher à le maîtriser. On a l’exemple du Languedoc où le plan d’aménagement préserve les zones tampon entre des secteurs d’urbanisation massive.

        Ce tourisme est aujourd’hui instable. Lorsqu’un site accueille trop de touristes ou d’aménagements cela peut poser problème. La clientèle se lasse et veut quelque chose de plus traditionnel, de plus naturel. Il peut y avoir des effets de mode, avec un rôle très important des médias et de l’image qu’ils donnent de tel ou tel lieu. Le contexte politique joue un rôle également. Ces touristes, que l’ont dit « libres d’attache et de temps », peuvent alors migrer ailleurs, changer de destination de voyage.

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