La Forêt Française, Une Richesse
Analyse sectorielle : La Forêt Française, Une Richesse. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Alicia31 • 13 Janvier 2015 • Analyse sectorielle • 3 419 Mots (14 Pages) • 1 733 Vues
La forêt est une étendue boisée, relativement grande, constituée d'un ou plusieurs peuplements d'arbres et d'essences associées. Terrain de chasse et de jeux, réserve de matières premières et de ressources énergétiques, la forêt attise la convoitise. Les civilisations se sont donc construites à côté de ces grands espaces boisés et ont appris à s’en servir pour vivre. La forêt est une grande richesse à exploiter puisqu’elle joue un rôle essentiel pour notre planète : elle purifie l’air, freine les vents, régule l’écoulement des eaux. Or, la grande préoccupation environnementale actuelle concerne la menace qui pèse sur la forêt. De grandes forêts primaires telles que l’Amazonie sont chaque jour menacées par la déforestation. Pourtant, la forêt française échappe quant à elle à cette menace. En effet, contrairement aux idées reçues, la surface forestière française a pratiquement doublé en un siècle et demi passant de 9 millions d’hectares au milieu de 19ème siècle à près de 17 millions d’hectares aujourd’hui.
En quoi la forêt est-elle une richesse au cœur du développement économique mais aussi sociétal de la France ?
Dans un premier temps, on remarquera que l’évolution de la forêt est intimement liée à l’évolution des sociétés et aux actions de l’homme. Celui-ci a appris à en exploiter toutes les facettes au fil du temps. Puis nous reviendrons sur l’organisation actuelle de la forêt française et son fonctionnement. Enfin nous remarquerons qu’il est essentiel de lutter contre la déforestation car la forêt apporte de nombreux avantages au territoire français et à sa société.
Tout d’abord, l’évolution du milieu forestier français à travers le temps n’est pas linéaire. Depuis 12 000ans, la forêt a effectivement bougé dans l’espace et s’est transformée au fil des siècles en fonction des changements climatiques, puis plus récemment sous l’influence des actions de l’homme.
Le 19 ème siècle a souvent véhiculé l’image idyllique d’une forêt gauloise totalement intacte, protégée par un panthéon de divinités. Or, en réalité, la déforestation a déjà commencé lorsque César conquiert la Gaule. Le bois venant de Gaule est très recherché. Pline l’Ancien, qui est chargé de fournir la marine romaine, préfère par exemple la qualité des sapins du Jura et des Vosges à celle du sapin venant de Grèce.
À partir du quatrième siècle, les grandes invasions provoquent une période de troubles et de déclin économique. La forêt regagne alors du terrain, et colonise les terres agricoles abandonnées.
Il faudra attendre le 10e siècle, et cette période que l’historien Georges Duby appelle la “révolution agricole médiévale”, pour que la forêt soit de nouveau “grignotée” par les activités humaines, notamment grâce aux progrès techniques qui ont permis cette révolution agricole.
Au Moyen-Age, l’explosion démographique entraîne une forte augmentation des défrichements. . La forêt va ainsi céder la place à de grandes superficies de terres cultivables.
Deux faits marquants vont restreindre l’impact des activités humaines sur la forêt. D’abord la guerre de cent ans qui oppose la France et l’Angleterre et surtout la peste noire qui en 5ans décime un tiers de la population européenne. A partir du 15ème siècle, l’économie se redresse, les défrichements reprennent d’autant que l’état est souvent le premier à exploiter de manière intensive ses propres forêts lorsqu’il a besoin d’argent.
Au XVIIe siècle, Louis XIV veut développer sa flotte commerciale et militaire. Colbert crée les arsenaux de Brest, de Rochefort et de Toulon. Il ordonne la construction de 276 navires de guerre. Quand on sait que la construction d’un vaisseau de 74 canons et de 60 mètres de long nécessite l'abattage d’environ 3 000 chênes centenaires, on mesure l’ampleur des besoins. . Colbert ordonne alors la plantation de nouvelles futaies comme la forêt de Tronçais.
Au début du 19ème siècle, la forêt française ne constitue plus que 16 % du territoire national (soit deux fois moins qu'aujourd'hui). Face à ce constat alarmant, l'École royale forestière est créée à Nancy en 1824, et un nouveau code forestier est promulgué en 1827. Quelques années plus tard, Napoléon 3 lance une première politique de reboisement : plantation de pins maritimes sur les landes de Gasconne et replantation de la forêt de Sologne qui avait alors pratiquement disparu (carte). Et puis enfin il y a la mise en place d’un programme de restauration des terrains en montagne. Il s’agit de replanter des forêts destinées à stopper l’érosion des sols, à prévenir les risques de crues et à contenir des avalanches. C’est ainsi que vont naître ou renaître de nombreux massifs dans les Pyrénées ou dans les Alpes provençales. On le comprend, à partir de la fin du 19ème siècle, la forêt française cesse pour la première fois de décroitre. D’autres facteurs vont favoriser cette longue reconquête du territoire. Il y a d’abord l’abandon du charbon de bois au profit du charbon de terre pour le chauffage ou l’industrie. Il y a de nouveaux matériaux comme l’acier qui sont de plus en plus utilisés pour la construction. Plus récemment, la diminution des surfaces agricoles va favoriser une reprise de la forêt dans certaines régions. A la fin des années 1950, après deux guerres mondiales, le besoin d’évaluer les ressources forestières devient indispensable.
C’est alors que l’IFN, l’inventaire forestier national, est créé en 1958. Il a pour mission de réaliser un inventaire permanent des ressources forestières, aussi bien publiques que privées.
L’évolution de la structure et de la surface forestière n’a donc pas été linéaire. L’homme a quant à lui adapté son mode de vie en fonction des richesses que peuvent lui apporter la forêt.
Il y a d’abord eu l’homme cueilleur. Que ce soit pour se nourrir, se soigner ou même se vêtir, l’homme a toujours trouvé au sein de la forêt un grand nombre de plantes pouvant répondre à ses besoins. Durant toute la Préhistoire, l'alimentation de l'homme est basée sur la chasse, la pêche et la cueillette. Plantes sauvages, fruits, racines et champignons sont ramassés pour être consommés. Les ressources naturelles de la forêt jouent donc un rôle important. Contrairement à d'autres continents (Afrique, Amérique du Sud...), les cueillettes forestières n'ont plus, en France aujourd'hui, le même caractère de nécessité pour la subsistance des populations. La cueillette est passée d’une fonction utilitaire à une fonction de loisirs.
Puis il
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