LOUIS XVI

INTRODUCTION

En France la monarchie est héréditaire, elle dispose de tous les pouvoirs, le roi désigne ministres, conseillers, les évêques, c’est au nom du roi que l’on rend la justice, il contrôle l’économie, les arts et les lettres, les écrivains doivent célébrer la gloire du Roi. Cet absolutisme atteint son apogée sous le règne de Louis XIV. De grands philosophes français Montesquieu, Voltaire, Rousseau ont dénoncé l’absolutisme ; Les exigences de la monarchie sont un lourd héritage pour Louis XVI né à Versailles le 23 août 1754 ; les frustrations de la bourgeoisie qui ne peuvent prétendre aux plus hautes charges de l’Etat réservées à la noblesse , les outrancières dépenses de la cour mais surtout celles à cause de la guerre d’Amérique, la mauvaise gestion de la Monarchie conduisent à la crise économique avec une pression fiscale épouvantable pour le peuple français affamé (impôts royaux, dimes seigneuriaux) . C’est dans ce contexte au fil du temps que Louis XVI devra gouverner.

Face à un peuple qui se sent opprimé Louis XVI a-t-il précipité la chute de la monarchie puis celle de la démocratie ? Dans un premier temps nous nous intéresserons au positionnement de Louis XVI au regard de la montée du mouvement révolutionnaire qui sévit en France. Dans un second temps on notera les stratégies du Roi pour contenir la révolution et enfin nous évoquerons la violente suprématie révolutionnaire qui entrainera la chute de Louis XVI et un bouleversement politique.

PARTIE 1 POSITIONNEMENT

Le positionnement de Louis XVI au cœur d’une France monarchique est fragile. Un vent révolutionnaire souffle sur la France, pourtant Louis XVI n’hérite pas d’une situation catastrophique au départ, il bénéficie même d’une certaine popularité, à la différence du comportement de ces aïeux Louis XIV et Louis XV pourvus de nombreuses maitresses c’est un roi très jeune (35 ans en 1789) cultivé , profondément chrétien et vertueux, fidèle à la reine Marie Antoinette, son épouse, . Il fait plutôt figure d’exemple toute fois son principal défaut est son manque d’initiative, allié à sa maladresse, un physique trop opulent, au gestes parfois brusques, ses hésitations ou pire sa passivité laissent ainsi moisir les situations abandonnant le peuple français dans sa détresse (impôts trop lourds, industrie en difficulté, tensions économiques et sociales dans les campagnes ( périodes des mauvaises récoltes etc.)), Quant à la reine sa popularité décline accusée de faire trop de dépenses somptuaires, elle fera même l’objet d’un complot « l’affaire du collier de la reine, accusée de manigances, et de gaspillages, qui laissera au peuple un goût amer, bien que l’on a pu prouver la bonne foi de la reine, le doute persistera dans les esprits populaires . Louis XVI sera dans l’incapacité de donner une autre image de la famille royale. On assiste à des troubles graves au Faubourg Saint Antoine (300 morts), aux cris « Mort aux riches », « le pain à deux sous » Le peuple souffre et hurle sa haine et sa faim. La situation politique, sociale, économique se détériore, crise économique et chômage vont de concert.. Pour le peuple la monarchie absolue est dépassée et surtout affame le peuple

A cette époque , « les partis » n’existent pas mais se dessinent des branches politiques qui deviendront les futurs partis politiques français. Ainsi Le Roi doit composer avec différents courants de pensées très actifs ; à l’extrême gauche Robespierre, Saint Just, Danton, Marat ; à gauche, une gauche modérée, au centre : Sieyes ; à droite : Mirabeau, et à l’extrême droite : les émigrés qui refusent radicalement la révolution. Le Roi déplore la situation, il désire sincèrement le bonheur de son peuple, mais il le connait peu, il n’est allé que deux fois en province. Il ne connait de ce peuple que ce que sa cour et ses conseillers veulent bien lui faire connaître. Dépassé par la situation il dira « il me semble que l’univers va tomber sur moi ! Dieu Quel fardeau, j’ai là à mon âge et l’on ne m’a rien appris »

Ainsi le peuple gronde, ceci va conduire progressivement à une crise politique sévère. La noblesse refuse même de payer les impôts et les parlements se révoltent. Le Roi Louis XVI se voit contraint de convoquer les état généraux, une assemblée composée de la Noblesse du Clergé et des Députés.

Dans ce contexte tendu, La France et Louis XVI prépare de ce fait les Etats généraux qui n’avaient pas été réunis depuis 1614, les cahiers de doléances (exposés des doléances et des vœux) sont prêts mais le peu d’interêts qu’ils auront auprès du roi vont décevoir les députés; le 5 mai 1789 à Versailles un cortège de dix mille personnes suivra le roi, sa famille, les princes de sang, la cour, les hauts dignitaires et les députés, jusqu’ à la salle aménagée de l’Hôtel des menus, plus de 1000 personnes entassées, clergé, noblesse tiers état. mais un grand malentendu est ’installé le roi espère en l’établissement d’un nouvel impôt, les futurs députés attendent une réforme politique profonde et pas seulement fiscale. Les députés du tiers réclament le vote par tête et non le vote par ordre , ce qui leur permettrait d’obtenir la majorité (1 député = 1 voix). Cette proposition est rejetée, aussi le Tiers invite le clergé à le rejoindre, s’ensuit l’engrenage révolutionnaire. Le 20 juin dans la salle du jeu de paume, les députés font le serment de ne pas se séparer avant d’avoir rédigé une constitution, Ils seront rejoints par les députés des autres ordres et le 17 juin 1789 les députés du tiers se proclament assemblée nationale constituante, estimant représentée 96% des français, le roi refuse cette évolution, rejetant l’idée d’une souveraineté nationale mais l’assemblée résiste. Par ce serment du Jeu de paume, la nation affirme sa volonté révolutionnaire en s'engageant de manière solennelle à construire une France nouvelle. Mirabeau s’adressant au marquis de Dreux-Brezés, grand maître des cérémonies de l’assemblée lança la réplique devenue fameuse: " Allez dire à ceux qui vous envoient que nous sommes ici par la volonté du peuple et que nous ne quitterons nos places que par la force des baïonnettes » Puis il demanda à l'Assemblée de se proclamer inviolable. Le Roi lui même dira « s’ils ne veulent pas s’en aller qu’il reste ».

Le 26 aout 1789 a été annoncé la déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Le principe de l’égalité des droits entre citoyen est proclamé, . On est à l’aube de la constitution du 3 septembre

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