Définition de la puissance d’un État et puissance maritime
Fiche : Définition de la puissance d’un État et puissance maritime. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar mouns93 • 4 Janvier 2021 • Fiche • 1 558 Mots (7 Pages) • 2 702 Vues
Définition de la puissance d’un État et puissance maritime :
- La puissance d’un État dans le monde se mesure à la capacité d’un État à influer sur le comportement des autres États.
- Une capacité qui dépend de plusieurs attributs et outils. Ces derniers sont divisés en 2 groupes. Tout d’abord les attributs qui relèvent du hard power c’est-à-dire de la manière forte : poids démographique, politique, économique et militaire. A côté de ces attributs, la puissance d’un État se jauge à son soft power c’est-à-dire sa capacité d’influencer les autres États par la manière douce, grâce à son art de vivre, ses productions culturelles, sa langue, l’attrait qu’il exerce sur les autres pays, ou encore sa diplomatie, la diplomatie étant les relations et la négociation non violente entre États.
- Pour résumer, la puissance peut se résumer par la volonté d’un État d’influencer le reste du monde par son hard et soft power. (définition à connaître)
- Aujourd’hui, en contexte de maritimisation (accroissement des échanges internationaux effectués par voie maritime), les mers et océans jouent un rôle majeur tant sur le plan stratégique et militaire que sur le plan économique mais aussi diplomatique.
- Aussi, la puissance maritime d’un État c’est-à-dire sa capacité à agir sur les espaces maritimes et à en tirer profit en associant hard power et soft power (définition à connaître) est particulièrement importante : mers et océans et leur contrôle sont donc des enjeux de la puissance des États.
- La puissance maritime d’un État repose en partie sur sa flotte et ses bases navales, elle combine défense de la souveraineté, contrôle des routes maritimes, exploitation mais aussi protection des ressources.
En quoi la France est-elle une puissance maritime de premier ordre ?
I – La France, une puissance maritime de premier plan
- Une présence sur tous les océans
- Un atout économique et géopolitique
II- Les limites de la puissance maritime française
- Des contestations de la ZEE
- Les enjeux environnementaux
I – La France, une puissance maritime de premier plan
- Une présence sur tous les océans
La France hexagonale est un pays ouvert sur le monde grâce à ses trois façades maritimes majeures (Atlantique, Méditerranée, Manche/mer du Nord).
Elle dispose de territoires sur tous les continents grâce à ses territoires ultra-marins, c’est-à-dire des territoires d’outre-mer éloignés de l’espace hexagonale
Un domaine maritime sur 3 océans : la 2ème ZEE au monde après les USA avec 10,2 millions de km2 (USA = 11 millions de km2). 97% de la ZEE française se situe outre-mer (Avec une superficie terrestre de 120 369 km2 (ou 552 528 km2 en incluant la Terre-Adélie) et une population supérieure à 2,8 millions d'habitants en 2019 l'outre-mer représente 17,9 % du territoire terrestre et 4 % de la population de la France)
- L’outre-mer français est découpé en 3 grandes collectivités territoriales aux statuts juridiques différents. D’abord les DROM qui sont les départements et région d’outre-mer : Martinique, Guadeloupe, Guyane, Réunion et Mayotte. Ensuite il y a les COM : les collectivités d’outre-mer : la Polynésie française dont Tahiti, Saint-pierre-et-Miquelon, St Barthélémy, st Martin, Wallis-et-Futuna. Enfin il y a les TAAF : les Terres Australes et Antarctiques Françaises : les iles Kerguelen, les iles Crozet les iles st Paul, Tromelin, les îles Éparses et la Terre Adélie (cette dernière est régie dans le cadre du traité international sur l’Antarctique de 1959 qui établit un « gel » des prétentions territoriales et affirme la liberté de la recherche scientifique sur tout le continent). Dans les TAAF : pas de population civile permanente, cependant la France y assure une présence humaine continue (logistique, scientifique ou militaire) grâce à du personnel relevé régulièrement. Enfin, Clipperton, seule possession française dans le pacifique nord, atoll corallien inhabité, dispose d’un statut particulier dotée de la personnalité morale et possédant l'autonomie administrative et financière.
- Il s’agit d’un patrimoine ancien, issu de la colonisation : du XVe au XVIIe le Premier empire colonial français, dans un objectif d’appropriation des territoires et de leurs ressources a pris possession des Antilles, Réunion, Guyane, Saint-Pierre-et-Miquelon. Au XIXe nouvelle phase de la colonisation : Second empire colonial qui a étendu possession en Asie, Afrique et Océanie. Suite à la Seconde Guerre mondiale, l’empire colonial français a été modifié et a disparu : entre 1946 et 1977 les territoires ont obtenu leurs statuts actuels (La loi de départementalisation de mars 1946 fait de la Guadeloupe, la Martinique, La Réunion et la Guyane des départements français dans lesquels s'appliquent les lois et décrets déjà en vigueur en France hexagonale. Avec la 5eme République en 1958, les TOM peuvent conserver leur statut, devenir DROM et dc être intégré la République française ou bien quitter la Rép en devenant un membre de la Communauté. Majorité des États deviennent membres puis indépendants, certains choisissent de conserver le statut de territoire d'outre-mer : la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie française, les Terres australes et antarctiques françaises, Saint-Pierre-et-Miquelon, la Côte française des Somalis et les Comores. À la suite d'un référendum, les Comores deviennent indépendantes en 1975 à l'exception de Mayotte, qui vote pour rester française. La Côte des Somalis, rebaptisée territoire français des Afars et des Issas, devient indépendante en 1977) et s’appelle désormais Djibouti.
- Un atout économique et géopolitique
- Navires et sous-marins militaires contribuent à la puissance militaire globale et constituent une force de dissuasion. La France dispose d’un porte-avions à propulsion nucléaire : le Charles de Gaulle. Ce sont avant tout ses 4 sous-marins nucléaires lanceurs d’engins qui assurent la permanence en mer de la dissuasion nucléaire au quotidien. Enfin, la France dispose de nombreuses bases militaires à travers le monde, lui permettant d’assurer une surveillance globale des espaces maritimes.
- Enfin, l’économie maritime, c’est-à-dire l’ensemble des emplois et activités économiques directement ou indirectement liés à la mer représente une importance majeure pour la France. En effet, ce secteur représente 354 000 emplois directs et 90 milliards d’euros de production en 2019, soit 3% du PIB de la France. Un secteur qui ne cesse de croitre, tant en terme de valeur que d’emplois ces dernières années, signe de l’intégration de la France à la maritimisation de l’économie (attirer l’attention sur l’infographie créée par le cluster maritime français, une association créée en 2006 à l’initiative de l’institut français de la mer, regroupant plus de 300 entreprises et fédérations professionnelles du monde maritime (a Marine nationale, DCNS, les Chantiers de l'Atlantique, la CMA CGM, l’Association française de droit maritime, Maersk France, Louis-Dreyfus Armement…) dont l’objectif est de développer des synergies entre les différents secteurs d’activité liés à la mer et de les promouvoir en France et à l’étranger)
- Les ports français peinent à rester compétitifs dans la mondialisation, notamment face à leurs voisins européens : les ports du Havre et de Marseille arrivent respectivement à la 53ème et 68ème position du classement mondial quand Rotterdam est 9ème. Néanmoins, des projets de modernisation des espaces portuaires et littoraux sont portés par l’État avec les collectivités territoriales pour maintenir la compétitivité de ces espaces ou d’assurer une diversification d’activités via le tourisme (musées, aquarium, loisirs balnéaires…).
II- Les limites de la puissance maritime française
- Des contestations de la ZEE
- Une volonté affichée de la France d’étendre son domaine maritime : depuis 2015 la France revendique des extensions de sa ZEE dans tous les océans. Et si en en 2015 la Commission des limites du plateau continental (CLPC), organe de la CNUDM a octroyé une extension de sa ZEE de 579 000km2 (soit l’équivalent de la France hexagonale), des demandes sont encore en cours de traitement.
- Une volonté d’extension de la ZEE qui est parfois source de conflit comme en témoigne l’île Clipperton. Clipperton de son nom de baptême français « île de La Passion » — est le seul territoire que possède la France dans le Pacifique nord. Un territoire non habité. Celui-ci se situe à environ 1000km des côtes mexicaines. Une île découverte au début du XVIIIe siècle par un naturaliste britannique et dont les Français ont pris possessions au milieu du XIXe siècle, y voyant un atout stratégique car situé en face de l’isthme de Panama dont le canal devait être construit sous peu. Américains et mexicains contestent la possession française, signe que le patrimoine maritime est source de puissance. Finalement, un arbitrage international est rendu en 1931 en faveur de la France, octroyant ainsi à la France une ZEE en plein Pacifique Nord. Une ZEE que la France entend défendre, car riche en poisson et permettant à la France de pratiquer la pêche au thon, la marine française venant chaque année y dresser le drapeau français pour réaffirmer son appropriation sur cette terre pourtant nullement habitée. Conflit également France/Canada cette fois non tranché au regard de St Pierre et Miquelon car fonds marins riches en hydrocarbures.
- Les enjeux environnementaux
Les vastes espaces maritimes français suscitent des espoirs en matière environnementale par leur contribution à un développement plus durable, au travers du développement des énergies marines renouvelables ou encore des zones protégées. Toutefois, ces zones côtoient d’autres espaces non protégés et sont parfois instrumentalisés au profit de la gestion d’une autre problématique comme le contrôle de l’immigration illégale et des trafics illicites à Mayotte et Wallis-et-Futuna. Enfin, l’espace maritime français reste encore fortement pollué, en hexagone avec la multiplication des marées noires et outre-mer avec l’exploitation de certaines ressources comme l’exploitation du nickel en Nouvelle-Calédonie.
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