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45 ans d'opérations militaires Françaises en république centre Africaine: Retour d’Expérience 9 décembre 2013 Par Florent de SAINT VICTOR.

Mémoire : 45 ans d'opérations militaires Françaises en république centre Africaine: Retour d’Expérience 9 décembre 2013 Par Florent de SAINT VICTOR.. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  11 Janvier 2014  •  4 274 Mots (18 Pages)  •  1 288 Vues

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45 ANS D’OPÉRATIONS MILITAIRES fRANçAISES

EN RÉPUBLIqUE CENTRAfRICAINE

Division Recherche

et

Retour d’Expérience 9 décembre 2013

AVERTISSEMENT

CE qU’IL fAUT RETENIR

Par Florent de SAINT VICTOR, spécialiste des questions de Défense et du blog Mars Attaque

l’indépendance de ce pays d’Afrique centrale. Cer- taines problématiques rencontrées par les forces armées françaises durant ces précédentes opéra- tions peuvent apporter des éclairages sur les fins et les moyens de cette nouvelle opération.

L’opération Barracuda

Le 15 août 1960 (soit quelques jours après la procla- mation de l’indépendance), la France et la RCA signent un accord de défense relativement contraignant. A l’origine, cet accord est quadripartite, incluant la République démocratique du Congo (RDC) jusqu’en 1972 et le Tchad jusqu’en 1976. En 1966, un accord de coopération militaire et technique avec la RCA complète ce premier accord, en étant centré sur la montée en puissance des Forces armées centrafri- caines (FACA). Depuis cette date, la RCA invoque plu- sieurs fois la clause d’assistance en cas d’agression extérieure contenue dans l’accord de défense pour demander l’aide militaire de la France.

Les Lettres du Retex – Opérations sont des notes exploratoires destinées à l’informa- tion des forces. Elles n’engagent que leurs auteurs.

• 1979 Opération Barracuda. Aide au président Dacko face à l’empereur Bokasa 1er.

• 1981-1998 Présence des Éléments français d’assistance opérationnelle.

• 1996-1998 Opérations Almandin. Protection des ressortissants. Appui à la MISAB.

• 1998 Opération de désengagement Cigogne.

• 2003 Début de l’opération Boali.

• 2008 EUfOR Tchad/RCA.

A lors qu’une opération militaire a été déclen- chée par la France (et ses partenaires) en République centrafricaine (RCA) afin de rétablir la sécurité, retour sur quelques-

La france intervient donc à plusieurs reprises, en plus d’assurer de manière quasi-permanente depuis presque cinquante ans la formation et l’entraîne-

unes des précédentes opérations menées depuis ment des fACA, notamment de la Sécurité prés1 iden-

CDEF/DREX – LETTRE DU RETEX–OPÉRATIONS n° 8 – 9 décembre 2013

45 ans d’opérations militaires françaises en République Centrafricaine

tielle (devenue depuis Garde présidentielle). Pour le volet opérationnel de cette coopération, des DIO (Détachements d’instruction opérationnelle) assurent l’instruction, tandis que des DAO (Détachements d’assistance opérationnelle) soutiennent les diffé- rentes unités des FACA lors de certaines opérations.

En septembre 1979, l’opération Barracuda est déclenchée par la France afin de déposer l’empereur Bokassa 1er. Au pouvoir depuis 1966, il est mis en cause par une commission d’enquête pour des mas- sacres perpétrés sur des enfants au printemps 1979. Soutenu par Paris, le président Dacko lui succède.

Un élément des forces spéciales (1er RPIMa) assure la prise de l’aéroport de Bangui-M’Poko (Nord-Ouest de la capitale), permettant l’arrivée d’éléments pré- positionnées au Tchad dans le cadre de l’opération Tacaud. Quelques 600 militaires français (4 unités élé- mentaires appuyées par 4 avions Jaguar et 2 appa- reils de patrouille maritime Breguet Br 1150 Atlantic) assurent alors la protection des 3 200 ressortissants français, tout en empêchant, par leur présence dis- suasive, l’arrivée depuis le Nord de combattants libyens qui profiteraient de cette période de transition.

Les EfAO et les opérations Almandin

Cette opération se conclue par la mise en place en juin 1981 des Éléments français d’assistance opé- ationnelle (EfAO) qui ont pour objectif d’assurer

Des mutineries au sein de cer- taines unités des FACA condui- sent à déclencher coup sur coup l’opération furet/Almandin 1 en avril 1996, Almandin 2 de mai 1996 à juin 1997, puis

une montée en puissance plus rapide des FACA. Dans le même temps, les bases de Bangui et Bouar sont utilisées par les forces françaises au titre du préposition- nement régional, bien placées au cœur de l’Afrique centrale, à la fois pour l’acculturation, l’entraî- nement et pour de nombreuses interventions (au Tchad, au Gabon, au Zaïre, au Rwanda et au Congo notamment).

Almandin 3 de juin 1997 à mars 1998. Venant en renfort des EFAO, ces opérations de protection et d’évacuation de ressortissants, et d’aide au rétablis- sement de la souveraineté des autorités centrafri- caines mobilisent jusqu’à 2 300 hommes avec, pour la première fois en Afrique, l’emploi de véhicules de l’avant blindé (VAB) à la fois par les rebelles et les forces françaises. Jusqu’à 14 unités élémentaires sont déployées simultanément et, outre les VAB déjà mentionnés, elles mettent en œuvre des AML 90, des VLRA canon de 20 mm, des missiles Milan, des Puma canon de 20 mm qui tous se révèlent parti- culièrement utiles en zone urbaine.

Lors de ces opérations, les missions assignées aux militaires français sont d’assurer la sécurité et, dans certains cas, l’évacuation, des ressortissants français et étrangers, ainsi que la protection de certaines implantations (aéroport, chancellerie, rési- dence de l’ambassadeur, etc.). A ces objectifs tou- chant directement les intérêts français, s’ajoutent parfois la sécurité de certains axes (dans Bangui et ses alentours) ou de points sensibles (dépôts de carburant, centrale électrique, etc.). Les modes d’action sont les patrouilles plus ou moins protégées, l’emploi des DAO/DIO (ou des DAMI – détachements d’assistance militaire d’instruction) au sein des FACA (parfois par des éléments du Commandement des opérations spéciales – COS), les extractions de ressortissants, les démonstrations de force (notam- ment via l’emploi de moyens aériens) ou les opéra- tions de reprise de « symboles de la souveraineté de l’État centrafricain », comme l’opération de conquête de la maison de la radio, tenue par les

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