La preuve de l'existence de Dieu par la contingence
Cours : La preuve de l'existence de Dieu par la contingence. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar mlledeltaplane • 19 Novembre 2019 • Cours • 633 Mots (3 Pages) • 772 Vues
La preuve de l'existence de Dieu par la contingence
Si on part d'une existence (qui n'a pas sa raison d'être en soi), qui semble le fruit d'une cause antécédente ou du hasard comme rencontre de séries causales indépendantes, qui aurait donc pu ne pas être ou être autre que ce qu'elle est (= elle est contingente), qui est donc effet d'une cause, on est renvoyé à cette cause: mais cette cause à laquelle on est renvoyé se révèle comme effet d'une cause et il semble qu'il soit impossible de s'arrêter.
On a donc pensé une cause de soi, nécessaire (qui ne peut pas ne pas être), absolue (qui a sa raison d'être en soi), qui, d'une certaine façon, compléterait et terminerait la série des causes et des effets qui découleraient d'elle. Il fallait une cause qui ne soit en aucun cas effet pour pouvoir s'arrêter.
On a voulu voir dans ce processus la preuve de l'existence de Dieu par la contingence du monde, que Kant résume ainsi dans La critique de la raison pure (dialectique, III, 5è section):
"Tout ce qui est contingent a sa cause, et cette cause, si elle est contingente, à son tour, doit aussi avoir une cause, jusqu'à ce que la série des causes subordonnées les unes aux autres s'arrête à une cause absolument nécessaire sans laquelle elle ne serait jamais complète."
Remarquons que ...
=> Cet exemple permet de comprendre l'insuffisance de la contingence: l'existence est relative, elle aurait pu ne pas être et donc la déception de l'homme qui ne peut s'empêcher de s'élever à l'idée, de la penser pour se fonder.
=> Le problème est de savoir si la cause de soi est oui ou non une monstruosité logique, un affront à la raison, au principe de causalité comme au principe d'identité.
Est-il contradictoire d'affirmer la cause de soi? En effet, toute cause est antécédente ou tout au moins discernable de l'effet. Parler de cause de soi c'est sortir du temps de la succession et nier le principe d'identité: Si A est A, A n'est pas B. Or le contradictoire ne peut être vrai. (voir le contraire et le contradictoire)
"Il est essentiel à la cause, sinon de précéder temporellement les faits, du moins de s'en distinguer." De Finance, Existence et liberté, page 136.
La preuve de l'existence de Dieu par la contingence du monde perd donc de sa valeur puisque d'une part on se sert de la causalité pour l'établir, pour remonter la chaîne des effets et des causes et brusquement on abandonne la causalité pour parler d'une cause de soi qui n'est pas causée par autre chose: une sorte de cause dernière, nécessaire, une cause de toute chose sans cause! En ce sens Nietzsche s'écrie dans Par delà le Bien et le Mal, au paragraphe 21:
"La causa sui est la meilleure contradiction interne qu'on ait jamais conçue, une sorte de viol et de monstre logique."
Ne croyons surtout pas que la controverse s'éteigne: le débat est effectivement relancé si on pense un être par soi dont l'essence rendrait compte de son existence:
"Dire que Dieu est par soi, c'est
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