Malevitch, Tzvetan Todorov. Le triomphe de l'Artiste
Synthèse : Malevitch, Tzvetan Todorov. Le triomphe de l'Artiste. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Coucscous • 8 Avril 2023 • Synthèse • 1 399 Mots (6 Pages) • 248 Vues
Kasimir Malevitch est un peintre russe né à Kiev en 1878. Il peint depuis son plus jeune âge. Après avoir combattu pendant la guerre il retourne à Moscou où il se joint au mouvement des futuristes s’inspirant du futurisme italien. Après le renversement du tsar Malevitch devient très influent et participe grandement aux changements de la société russe. Il est en effet persuadé que révolutions politique et artistique sont liées. La révolution artistique dont son art fait partie car manquant de clarté, de netteté, et d’intelligibilité, dont l’art académique qui est reconnu et jugé de droite se réclame. Sa notoriété est alors importante du fait de sa pensée militante et son expérience avant-gardiste, antérieurs à la première révolution. Il obtient durant cette période de nombreux postes et distinctions. Il a la conviction de vivre une période charnière qui permettrait de réorganiser la vie artistique du pays sur le long terme, il passe alors le plus clair de son temps à écrire des textes théoriques qu’à peindre et commence alors à se questionner sur le rapport des hommes à l’art. Les futuristes et lui se reconnaissent totalement dans la révolution bolchévique par le caractère de renonciation de toute forme d’immuabilité de celle-ci. Dans les deux années suivantes, il persiste à penser qu’il existe une unité entre révolutions politique et artistique, toutes deux cherchant des formes nouvelles. Il estime ainsi qu’elles doivent « viser les mêmes buts mais à atteindre par des chemins différents ». Il marque ainsi dès à présent la séparation entre de l’art et de la politique malgré leur similitude fondamentale.
Entre 1918 et 1919, sa pensée reste fidèle au futurisme du fait de son attachement à la valeur absolue du changement et de l’innovation, exigeant une transformation constante de la société avec un remplacement systématique de l’ancien par le nouveau. Néanmoins il finit par reprocher aux futuristes de ne pas vouloir assez loin dans cette doctrine qui selon lui ne se contentent qu’à une représentation des simples nouveautés de la vie réelle (telles les machines et la vitesse par exemple) alors que Malevitch souhaite représenter la société en elle-même dans ses œuvres. Est ainsi mise en exergue le point commun avec la révolution politique qui veut faire table rase du passé pour pouvoir pleinement mettre en place une nouvelle organisation, tout comme Malevitch qui pour représenter au mieux la société actuelle désire se débarrasser de toute forme antérieure pouvant parasiter la représentation de l’actuel désirée (« Nous exigeons la destruction de tout et de toutes les bases de l’ancien afin que de la cendre ne renaissent pas les objets de l’Etat). Le parallélisme entre politique et artistique est central dans la pensée de Malevitch, notamment lorsqu’il considère que la révolution artistique a pris du retard par rapport à la politique et également par une reprise d’un vocabulaire marxiste comme en désignant les académistes comme des bourgeois. Toutefois ce parallélisme désigne certes la ressemblance mais également l’autonomie réciproque. Ainsi lorsqu’il rédige l’article « Nos tâches » en 1919, aucunes des directives n’est politique, et poursuit d’affirmer l’autonomie dans la « Déclaration des droits du peintre » (« personne ne doit prétendre exercer de violence sur sa personne ou bien le diriger sans son consentement »).
Vers 1920, il nomme sa doctrine qui est donc plus radicale que celle prônée par les futuristes « Ouvonis » et qui signifie « affirmateurs de l’Art nouveau ». Son but étant l’affirmation des nouvelles formes d’art, qui comprennent le cubisme, le futurisme et enfin le suprématisme. Sa doctrine étant toujours dans la continuation du parallélisme artistique et politique (« des barricades de la révolution communiste aux barricades de la révolution de la nouvelle culture suprématiste »). Pour Malevitch, sa doctrine doit entrer dans « la mêlée révolutionnaire » afin de construire un monde nouveau dans le domaine de l’art, il fait des inventeurs le fer de lance de l’Ouvonis car capables de renouveler la vie. Il considère également qu’il faut mettre fin à la représentation de l’individualisme dans l’art et donc par exemple de cesser de bâtir des maisons individuelles et même détruire les ateliers d’art car dirigé par un maitre individuel, le seul maitre devant être la communauté dans son ensemble, ou encore mettre un terme à l’art figuratif. Cette lutte contre l’individualisme induit tout de même un certain débordement à l’autonomie artistico-politique. En effet l’art doit-il influencer le premier ? Malevitch ne semble pas relever sa contradiction quand il imagine que le monde s’avance vers la pureté et sa nouvelle existence commencera dans le suprématisme blanc ».
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