Biographie de Tzvetan Todorov(1939- )

Gustave Bissuel TS

Devoir maison_Compte rendu de lecture

Biographie de Tzvetan Todorov(1939-    )

        Il vit en Bulgarie, son pays d'origine,  jusqu'en 1963, date à laquelle il il s'installe en France. Il a obtenu la nationalité française 10 après. date Directeur de recherches au CNRS, critique, historien, philosophe, Tzvetan Todorov a publié de nombreux ouvrages, dont : La Conquête de l'Amérique (Seuil, 1982), Nous et les autres (Seuil, 1989), Les Morales de l'Histoire (Grasset, 1991), Les Abus de la mémoire (Arléa, 1995), Mémoire du mal, Tentation du bien (Robert Laffont, 2000)

Compte-rendu

        Après l'effondrement du bloc soviétique à la fin des années 80, le monde change et la diplomatie aussi. Huntington, enseignant à l'université d'Harvard publie en 1996 sa thèse qu'il appelle The Clash of Civilizations and the Remaking of World Order. Il nous explique ainsi le scindement du monde en différentes « civilisations » : occidentale (en rouge), latino-américaine(en vert foncé), africaine(en bleu), islamique (en jaune), chinoise (en rose), hindoue (en vert clair), orthodoxe (en marron), bouddhiste et japonaise (en orange).

        Grâce à cette nouvelle grille de lecture, il pense pouvoir décrire les différentes causes des conflits qui interviennent selon lui lorsque deux civilisations sont sur la meme frontière, ou entre deux civilisations cherchant à s'affirmer face à un Occident dominateur ou encore à l'intérieur d'une civilisation : lutte de pouvoir d'un pays pour le contrôle de celle-ci, lutte à l'intérieur d'un pays dans cas d'un pays déchiré entre plusieurs civilisations.

        Cette vision provoque des débats et les opinions sont scindées entre les partisans de l'enseignant américain et ses opposants. Parmis eux, Tzvetan Todorov, un philosophe et historien d'origine bulgare vivant en France à travers son ouvrage La peur des barbares : Au-delà du choc des civilisations

De là, Todorov nous explique sa vision de la théorie d'Huntington, ainsi il croit qu'un modèle multi-civilisationnel est possible mais s'oppose fermement à la vision de l'américain, comme il l'écrit page 169, lorsqu'il répond à la question d'Huntington permettant de de juger si son oeuvre a oui ou non de la valeur « La réponse, à mon sens, serait négative ».

        Todorov débute son œuvre par la définition de plusieurs mots dont celui du titre « barbare ». Par cela il peut commencer son argumentation contre l'apparent manichéisme de la thèse  de

Gustave Bissuel TS

l'américain. En effet il définit le mot barbare par son ethymologie, au sens relatif, « les barbares étaient alors tous ceux qui ne l'entendait pas ou ne la parlait pas » en parlant de la langue grecque. Puis dans son sens qu'il peut avoir aujourd'hui, son sens absolu, « Les Barbares sont ceux qui nient la pleine humanité des autres ». Il en vient finalement à la même conclusion que Claude Levi-strauss « pour pouvoir me dire barbare je doit d'abord admettre que la barbarie existe ». Ainsi, je ne suis considéré comme appartenant au monde du « bien » ou du « mal » qu'à partir du moment où je me trouve du coté allié ou ennemi.

        Il adapte ensuite ce raisonnement à la thèse d'Huntington, qui nous présente un combat entre occidentaux et le reste du monde pour « redonner vigueur à la culture occidentale contre les défis posés par les cultures non-occidentales ». Il définit ensuite qui pourraient être ces opposants et arrive à la conclusion suivante selon Todorov: « Concrètement, la menace s'incarne surtout dans deux traditions particulières, incarnés par la Chine et l'islam ». Il nous convainc par la suite que nous avons bien des points communs avec ces deux « opposants », tant dans la cruauté des actes, terroristes pour certains (djihadistes se revendiquant de l'Islam), et campagne de colonisation économique en faisant la guerre dans les pays arabes pour les autres (Etats-Unis). Puis il nous explique la place importante qu'occupe le manichéisme dans la tradition musulmane, nous montrant une fois de plus que le bien et le mal sont relatifs au camp auquel on appartient lors d'un conflit. Mais il ne se limite pas à de simples actants indivuels et prend l'exemple de la torture institutionnelle pour nous montrer qu'un état démocratique est aussi capable de cela, bien qu'il le réprime. Ainsi, la France lors de la guerre d'Algérie (1954-1962) autorise les soldats à torturer les rebelles et malgré cela, la France perd la guerre. Ainsi le comportement occidental peut s'apparenter aux états totalitaristes, qui  utilisaient et utilise la torture comme un des principaux moyens d'information. Rappelons que la Chine par ses actes violents est encore considérée comme une dictature par de nombreux hommes politiques. Ainsi, la civilisation occidentale ressemble, selon Todorov, à leurs ennemis chinois et islamique.

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