LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

La mise en image du récit est-elle une illustration?

Dissertation : La mise en image du récit est-elle une illustration?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  21 Octobre 2024  •  Dissertation  •  1 946 Mots (8 Pages)  •  44 Vues

Page 1 sur 8

Sujet: La mise en image du récit est-elle une illustration?

En 1435, Alberti écrivait dans De Pictura: “L'œuvre majeure du peintre, c’est l’histoire”. Cet historien de l’art explique par là, que sans histoire, il ne peut y avoir de peinture. La peinture et l’art en général n’est en somme, pour lui, qu’une mise en image de récits. Ainsi, la mise en image du récit est-elle une illustration ?

Des sculptures antiques aux premières photographies en passant par la peinture et la gravure, les représentations visuelles sont largement traversées par une problématique de la mise en récit. Œuvre orale ou écrite narrant des faits vrais ou imaginaires, le récit vient du latin re-citare qui signifie pousser, faire sortir, mentionner, appeler. Du latin imago qui signifie portrait, représentation, l’image est la représentation concrète servant à rendre sensible une idée abstraite ou un événement réel ou imaginaire. Ainsi, la mise en image du récit correspond à l’imitation du récit par différents moyens tels que le dessin, la peinture, la sculpture, etc. De prime abord, il semble donc que la mise en image du récit n’est faite que dans le but d’illustrer ce même récit. Cependant, le mot illustration est polysémique. En effet, illustrer correspond à l’action d'adjoindre une représentation graphique à quelque chose, généralement un texte afin de le rendre plus compréhensible, de l’expliquer. Pourtant, l’illustration représente aussi une forme graphique qui donne une valeur ajoutée ou qui rend plus attrayant. Enfin, illustrer peut avoir pour sens de rendre illustre quelqu'un ou quelque chose. Se demander si la mise en image d’un récit est une illustration revient d’abord à s’interroger sur le type de récit représenté et représentable. Cela amène aussi à se questionner sur la fonction, l’utilité de l’image par rapport au récit. Si l’illustration semble avoir une fonction didactique, mettant alors en lumière le récit, il peut aussi brouiller, noircir la compréhension du récit par sa complexité. Quel serait alors son intérêt ? Si l’image peut donc avoir une fonction narrative, il convient de se demander si l’image ne peut pas prendre, elle-même, en charge le récit dans une fonction narratrice cette fois-ci. De plus, il semble qu’il existe tout un pan de l’histoire de l’art qui regroupe des images pour lesquelles le récit n’est pas le support. L’image est-elle nécessairement figurative ? Enfin, la question est de savoir si une mise en récit d’une image est aussi possible (ekphrasis).

Ainsi, en quoi la mise en image du récit donne-t-elle une valeur ajoutée à un récit en l’éclairant, le magnifiant ou le rendant attrayant par l’illustration alors qu’avec cette même mise en image du récit, provient le risque d’incompréhension ?

Premièrement, la mise en image du récit apparaît en effet être une illustration de certains types de récits dignes d’être représentés. Par ailleurs, l’illustration ne se limite pas à la fonction narrative et remplit d’autres fonctions. Pourtant, des images peuvent brouiller ou noircir un récit et d’autres images semblent au contraire, ne pas avoir besoin de récits pour exister et être produites.

La mise en image du récit est une illustration de certains récits dignes d’être représentés.

Des récits religieux et des récits mythologiques.

→ Les récits religieux chrétiens: le Christianisme a d’abord été une religion clandestine où se regroupent les croyants dans des cryptes et catacombes. Les croyants se reconnaissaient à travers des symboles iconographiques.

Ex: catacombes de Pierre et Marcellin, Rome (IIIe siècle) → colombe = St Esprit.

En 313, Constantin promulgue l’édit de Milan qui autorise la pratique de la religion chrétienne. La priorité est donnée à la transmission et à l’enseignement des récits sacrés. Or, peu de personnes savent lire à cette époque. La connaissance de cette toute nouvelle religion passe alors par l’image, sur les murs des basiliques, églises, cathédrales (= bible des illettrée).

Ex: Voûte de l’abbatiale de Saint-Savin sur Gartempe (XIIe siècle) → représentation des scènes de la Genèse → une histoire en plusieurs scènes.

→ Les récits mythologiques: ce sont des récits connus de tous qui permettaient, dès l’Antiquité, d’échanger sur les mythes.

Ex: Botticelli, La naissance de Vénus (1485) → importance de l’Antiquité et des récits antiques // une histoire en une image; compréhensible grâce aux symboles.

Des récits de mise en image du récit et des récits historiques.

→ Importance de l’acte de mise en récit.

Ex: Pline l'Ancien, Histoire naturelle (copie du XIe siècle) → Frontispice: représentation de l’auteur en train d'écrire son récit.

→ Les récits historiques:

Ex: La tapisserie de Bayeux (XIe siècle) → représentation de la conquête de l’Angleterre par le duc de Normandie Guillaume le Conquérant en plusieurs scènes (= images narratives → les protagonistes apparaissent plusieurs fois).

Des récits romanesques (et des nouveaux récits).

→ Les récits romanesques: illustrations dans les livres des histoires.

Ex: Le roman de la Rose, copie de Jeanne et Richard de Montbaston (1325-1350) → les premiers romans publiés présentaient des illustrations accompagnant le texte du Roman de la rose toutes les 10 à 20 pages et illustrant un moment précis de l’histoire. Ainsi, il s’agit de la représentation d’un moment de l’histoire en une image.

→ Nouveaux mythes inventés dans le but de créer plus d’images au sujet différent. Ex: Pallas et le Centaure, Botticelli (1482).

Les autres fonctions d’une illustration (didactisme, prestige, attirance, concrétisation).

La fonction didactique de l’illustration (stylisation et métonymies, inscriptions, iconographies et symboles).

→ Stylisation et métonymies: cela permet de représenter simplement et donc de façon identifiable les bâtiments (châteaux, églises, etc), les jardins, les personnages.

Ex: Mosaïque de l’abside de la basilique Saint Apollinaire in Classe → paradis

...

Télécharger au format  txt (13.1 Kb)   pdf (69.8 Kb)   docx (557.8 Kb)  
Voir 7 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com