Socialisme, communisme et syndicalisme en Allemagne

Correction du devoir n°3 : Socialisme, communisme et syndicalisme en Allemagne.

        Le socialisme est un mouvement politique qui se donne comme objectif une plus grande égalité sociale en supprimant l’exploitation de l’homme par l’homme, en améliorant le sort des ouvriers. Né en Allemagne au milieu du XIXème siècle, le mouvement ouvrier allemand se décline en plusieurs tendances qui finissent pas se regrouper en 1895 en un seul parti politique le SPD. Parvenu au pouvoir, le SPD devient le principal parti de gouvernement au début du XXème siècle. Il reste cependant divisé entre les partisans de l'action révolutionnaire et ceux du réformisme. En 1914, le parti reste indécis face à la Première Guerre mondiale. La menace d'une grève générale et l'appel au pacifisme cèdent le pas au patriotisme. Le SPD accepte de voter les crédits de guerre et participe à l’Union sacrée (gouvernement réunissant tous les principaux partis). Cependant, l’engagement dans la guerre divise les socialistes. En janvier 1916, l'aile la plus révolutionnaire du SPD crée le groupe révolutionnaire Spartakus ou ligue spartakiste qui rejette la guerre, conformément aux théories marxistes, internationalistes et pacifistes. Le 9 novembre 1918, la défaite allemande pousse l'empereur Guillaume II à abdiquer, la République est alors proclamée en même temps par les sociaux-démocrates (SPD) au balcon du Reichstag, et par les Spartakistes au palais royal à Berlin. Deux discours, l'un proclamé par le membre du SPD Philipp Scheidemann ce même jour et un autre par des membres du groupe révolutionnaire Spartakus le lendemain illustrent les divisions du mouvement ouvrier allemand au lendemain de la défaite allemande.

Éléments du développement:

Deux projets de République s’opposent et mettent en lumière la tendance socialiste réformiste et la tendance socialiste révolutionnaire:

• Le premier document illustre la première tendance : une République parlementaire dans laquelle les sociaux-démocrates (SPD) veulent participer par la voix des élections et de la démocratie parlementaire. « le nouveau gouvernement s'occupera d'organiser l'élection d'une Assemblée constituante » qui sera chargée de rédiger une constitution et d'assurer la démocratie qui « remettra ensuite son autorité à la nouvelle représentation du peuple. Ce nouveau régime devra recevoir le soutien des partis traditionnels associés à l'Union sacrée, et même de l'USPD, le parti social-démocrate indépendant d'Allemagne, formé par des militants du SPD exclus parce qu'ils refusaient d'adhérer à l'Union sacrée. Scheidemann tend ainsi la main aux dissidents du SPD, puisqu'il « offre (…) d'entrer au gouvernement avec une totale égalité de droits.» il s'agit d'un geste d'apaisement  de la part du SPD face aux dissensions qui ont existé au sein du mouvement socialiste durant la Première Guerre mondiale, pour restaurer l'unité du mouvement ouvrier.

Cependant, le SPD considère comme «ennemi du peuple» tous ceux qui «déshonoreront ce magnifique mouvement», c'est-à-dire ceux qui refuserait ou s'opposerait à la création de ce nouveau régime et de l'armistice et des pourparlers de paix que souhaite aussi engager le SPD dans le nouveau gouvernement.

• Le deuxième document montre la tendance révolutionnaire : une République socialiste des Spartakistes qui entend faire la révolution pour écraser le capitalisme et l’État (« mettre en œuvre immédiatement une paix socialo-prolétarienne qui se retourne contre l’impérialisme dans tous les pays et transforme la société en une société socialiste ».) Il s'agit de donner le pouvoir au peuple (dictature du prolétariat) sur le modèle soviétique russe qui s'est mis en place en octobre 1917 : « Le gouvernement est confié au conseil des ouvriers et des soldats de Berlin. » Ce gouvernement mettrait en place la dictature du prolétariat où «Tous les postes administratifs et de commandement, militaires et civils sont confiés à des délégués du conseil des ouvriers et des soldats. » Ils veulent donc supprimer et s'opposent à la République parlementaire et bourgeoise que souhaitent mettre en place le SPD et les partis traditionnels : «  Le Reichstag et tous les parlements, de même que l’actuel gouvernement du Reich, sont supprimés »

Les Spartakistes  veulent obtenir ce régime par la violence en armant le peuple (« le peuple est armé ») « avec une irrépressible combativité ». Les ennemis et les forces de l'ordre qui refuseront ce nouveau régime seront désarmés.

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