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Mémoires et histoire d’un conflit : la guerre d’Algérie

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Par   •  6 Novembre 2023  •  Fiche de lecture  •  6 710 Mots (27 Pages)  •  154 Vues

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Axe 1 Histoire et mémoires des conflits.

Jalon 2   Mémoires et histoire d’un conflit : la guerre d’Algérie.

Un conflit post colonial avec une question socialement vive et des mémoires concurrentes  

Un passé  qui ne passe pas, des mémoires plurielles et concurrentes

 . Pour Benjamin Stora, historien spécialiste de ce conflit, la guerre d’Algérie, une guerre sans nom pour les Français, une révolution sans visage pour les Algériens, est un des conflits les plus durs de la décolonisation du XXème siècle.

Jalon 2   Mémoires et histoire d’un conflit : la guerre d’Algérie.

  La guerre d’Algérie qui s’est achevée, il y a 60 ans par l’indépendance de l’Algérie , s’invite toujours dans l’actualité . En septembre 2018 Le président de la République reconnaissait la responsabilité de l’Etat dans la mort de Maurice Audin, disparu en 1957 après son arrestation par des militaires français , en janvier 2021 l’historien Benjamin Stora ,chargé par le président de la République de dresser un "dresser un état des lieux juste et précis" sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie , remettait  son rapport .

En effet cette guerre reste un sujet passionnel qui a produit différentes mémoires, des mémoires d’Etat, des mémoires  officielles en France et en Algérie, et des mémoires  particulières, portés par les différents acteurs qui y ont participé. La mémoire n’est pas seulement connaissance ou souvenir subjectif de ce qui a eu lieu, , elle se développe comme porteuse d’affirmation identitaire et de revendication de reconnaissance. La mémoire de cette guerre divise les deux Etats mais aussi la société française. Elle fait l’objet d’étude de la part des historiens .

L’historiographie de cette guerre s’est renouvelée en bénéficiant de l’ouverture des archives .Les travaux d’historiens ont fait émerger des faits occultés, ils établissent des faits vérifiables . Ainsi l’histoire permet aussi d’apaiser les mémoires de cette guerre

Pb : Comment écrire l’histoire d’une guerre prise entre les enjeux mémoriels et politiques ?

 I La guerre d’Algérie et les mémoires d’Etat

1.1  En France   de « La guerre sans nom » à la reconnaissance

France  gd empire colonial

A perdu l’Indochine, après la défaite de Dien Bien Phu,

 L’Algérie est une colonie particulière , une colonie de peuplement, constituée de  trois départements français

  • Pendant la guerre

La guerre n’a pas été reconnue comme telle, le gvt français  la désignait  sous les termes de pacification, de maintien de l’ordre , opération de police , pour éviter le terme guerre ; il s’agit de minimiser la gravité du  conflit , d’exalter l’armée française  c’est une guerre sans nom

Le pouvoir a manié la propagande  et la saisie des journaux pour imposer sa vérité Censure des journaux

  • Après les Accords d’Evian, l’amnésie et l’amnistie

Après 62 la volonté d’oublier domine. L’État français a longtemps nié la réalité d’une guerre en Algérie en usant de plusieurs expressions officielles pour désigner les faits « les événements d’Algérie »,

Cette volonté d’oublier s’explique par plusieurs facteurs :

- frustration nationale   perte de puissance et de pouvoir du pays dans un monde nouveau.

- violence de cette guerre mettant en cause les valeurs mêmes de la République. Face aux exactions délibérées de l’insurrection et à la forme terroriste de certaines de ces actions, banalisation de la torture

Problème éthique des buts et des moyens de la guerre.

- dans le contexte de guerre froide, division des forces politiques

Opposition  des engagements de chacun dont le souvenir va servir de matériau aux mémoires militantes (principe d’intérêt national contre principe d’autodétermination des peuples ; défense des intérêts des Français d’Algérie contre reconnaissance des droits des Algériens à choisir leur destin).

- A la fin de la guerre,  la rébellion d’une partie de l’armée et terrorisme de l’OAS

De 1962 à 1982, l’Etat a encouragé l’amnésie par toute une série de lois.

 Le pouvoir gaulliste va faire voter des lois pour  oublier

Ces lois de 1962, 1964, 1974 et 1982, toujours en vigueur, ont construit une sorte de chaîne fabriquant l’amnésie. C’est une histoire de l’Etat qui cache ses «secrets».  Mais la société n’a pas voulu  aussi regarder, assumer cette guerre..

L’amnistie  s’étend de 1962 jusqu’en 1968, date de la promulgation de l’avant-dernière loi concernant les faits commis durant la guerre d’Algérie.

L’amnistie appartient depuis longtemps aux traditions politiques françaises, et elle a pris sa forme moderne dans le courant du   XIXe siècle. Elle est apparue de manière presque systématique après chaque crise profonde de l’unité nationale : en 1879-1880, avec l’amnistie des Communards qui clôt une répression sanglante, ou encore en 1951-1953, avec l’amnistie des faits de collaboration qui clôt un processus d’épuration de grande ampleur. Dans les deux cas, l’amnistie a bénéficié, de manière presque exclusive, à un seul des camps en présence, celui des « vaincus ». Dans celui de la guerre d’Algérie, les deux camps se sont réciproquement amnistiés et toutes les catégories de délits et de crimes ont été prises en compte.

La première disposition se trouve incluse dans les accords d’Évian, et implique théoriquement l’arrêt des poursuites par la justice française contre des Algériens, et celles du nouvel État algérien contre des Français.

Dans les années suivantes, de nouvelles lois bénéficient aux « porteurs de valises », qui ont aidé le FLN. Enfin, le débat s’est prolongé pour les crimes de l’OAS, l’amnistie intervenant au lendemain des événements de mai-juin 1968, et marquant un début de réconciliation entre gaullistes et anti-gaullistes de droite et d’extrême droite.

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