Le septennat de VGE, une solution néo-libérale de la crise française (1974-1981)
Cours : Le septennat de VGE, une solution néo-libérale de la crise française (1974-1981). Recherche parmi 302 000+ dissertationsPar zdavid • 12 Mars 2025 • Cours • 8 445 Mots (34 Pages) • 27 Vues
LE SEPTENNAT DE VALÉRY GISCARD D’ESTAING : UNE SOLUTION NEO LIBÉRALE DE LA CRISE FRANCAISE ?
1974 – 1981
L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE DE 1974
La mort de Pompidou le 2 avril 1974 n’est pas une surprise, les hommes politiques s’y préparaient.
Sa disparition trouve une gauche unie prête à affronter une campagne. En revanche elle provoque au sein de la majorité une crise durable :
- A gauche :
- depuis 1971,la majorité des tendances socialistes se sont unies au sein du parti socialiste tenu en main par Mitterrand.
- En 1972, le PS, le PC et le Mouvement des radicaux ont signé un Programme Commun de gouvernement.
- Les partis du Programme Commun échouent lors des législatives de 1973 mais ces élections ont consolidé la gauche
- 5 avril, 3 jours après la mort de Pompidou, le Programme commun désigne MITTERRAND comme candidat unique de la gauche. Il est soutenu par les syndicats puis le 7 avril par le PSU de MICHEL ROCARD
- ALAIN KRIVINE qui se présente pour le Front communiste révolutionnaire et ARLETTE LAGUILLER pour la Lutte ouvrière ne recueillent qu’un petit nombre des suffrages et se reportent sur Mitterrand au second tour.
- A droite :
- l’UDR a depuis longtemps déclaré la candidature de JACQUES CHABAN DELMAS depuis les Assises de Nantes
- il a contre lui une hostilité des plus proches conseillers de Pompidou PIERRE JUILLET et MARIE FRANCE GARAUD qui poussent en avant JACQUES CHIRAC (jeune ministre de l’intérieur du gouvernement Messmer)
- Chaban delmas présente sa candidature le 4 avril, et le Comité central de l’UDR lui apporte son soutien le 7 avril négligeant les candidatures d’EDGAR FAURE et CHRISTIAN FOUCHET qui se retireront.
- Face à Chaban delmas, l’opinion attend que le ministre de l’Economie et des finances VALERY GISCARD D’ESTAING se présente, il le fait le 8 avril (soulignant qu’il respecte le délai de décence après la mort du chef de l’État)
D’autres candidats sont en liste : Lepen pour le Front national ; Emile Muller pour les réformateurs ou René Dumont pour les écologistes.
L’enjeu des élections est double :
- Qui l’emportera en second tour de François Mitterrand ou du candidat de droite qui lui sera opposé ?
- Qui de l’UDR Chaban delmas ou du républicain indépendant Giscard d’Estaing sera désigné au soir du premier tour comme le champion de droite ?
Tactique de la droite :
- Le 5 avril, Chirac a obtenu du gouvernement que la date du premier tour soit fixée au 5 mai, soit le plus tard possible pour trouver un autre candidat que le maire de Bordeaux (chaban delmas)
- le 9 avril la manœuvre se précise : poussé par Chirac et les conseillers de Pompidou, le premier ministre pierre Messmer se propose comme candidat d’union si chaban delmas et Giscard d’Estaing acceptent de se retirer.
- Giscard d’Estaing fait connaître qu’il le fera si Chalban le fait (ce qu’il sait impossible).
- Chalban Delmas refuse, Messmer retire sa candidature
le Bilan de l’opération est de faire apparaître Chirac comme l’inspirateur moral d’une candidature unique à laquelle Giscard d’Estaing était prêt à se rallier et que le maire de bordeaux a fait échouer, soit responsable de la division de la majorité.
Conséquences de la manœuvre :
- Chaban delmas passe de 30 % à 25 % des intentions de vote
- Giscard d’Estaing se maintient à 26, 27 %
Chirac enfonce le clou en publiant le 13 avril un « appel » signé par 43 membres de la majorité déplorant qu’une candidature d’union n’ait pu se réaliser et persistant à la souhaiter. Cet appel ne constitue pas un ralliement à Giscard d’Estaing mais il lui sert en montrant qu’une importante fraction de la majorité et de l’UDR refuse d’appuyer le candidat officiel du mouvement.
Chaban Delmas :
- dispose donc d’un soutien modéré de sa famille politique gaulliste. La campagne va se solder par une dégradation de la cote de Chaban Delmas. Il peut compter sur le soutien du Centre Démocratie et Progrès de JACQUES DUHAMEL et JEAN FONTANET.
- Mal à l’aise à la télévision, il se fait assister par des gaullistes historiques comme MICHEL DEBRE ou ANDRE MALRAUX.
- Il veut capter l’héritage du gaullisme ce qui l’enferme dans cette famille, au risque de polariser contre lui les accusation d’être le représentant de « l’État UDR » dénoncé par le directeur de l’Express JACQUES SERVAN SHREIBER. Elle le pousse également à brandir l’étendard de l’anti communisme.
- Rumeurs sur sa vie privée, sa fortune de caractère scellent son sort.
- A la veille des élections 15 % des intentions de vote
- l’UDR a perdu la bataille du premier tour
Giscard d’Estaing :
- reçoit l’appui des centristes d’opposition de JEAN LECANUET , plus significatif.
- Il adopte un style qui cré l’illusion d’une communication directe avec les Français : « Je voudrais regarder la France au fond des yeux, lui dire mon message et écouter le sien ».
- se présente en personnage ouvert tolérant et modéré illustrant « la France veut être gouvernée au centre ». Il met en avant sa jeunesse, il a 48 ans.
- Il présente sa candidature comme incarnant le « changement sans le risque », allant au devant d’une opinion qui souhaite un pouvoir moins autoritaire mais qui redoute les bouleversements qu’entraînerai l’arrivée de la gauche.
5 mai : résultats :
Mitterand | 43,3 % |
Giscard d’estaing | 32 ,9 % |
Chaban delmas | 14,6 % |
Défaite de Chaban Delmas mais le second tour va s’avérer serré :
- Chaban Delmas se retire sans recommander un vote mais en rappelant son « opposition résolue » à Mitterrand.
- L’UDR décide d’apporter son soutien à Giscard d’Estaing (beaucoup d’UDR hostiles à Messmer et Chirac jugés responsables de la défaite de Chaban).
- Giscard d’Estaing reçoit également l’appui de Lepen, Muller Edgar Faure et jacques Duhamel et de Jacques Servan Schreiber in extremis
Les sondages révèlent que les candidats sont coude à coude.
Le 10 mai, face à face télévisé entre les deux candidats. Giscard d’Estaing paraît l’emporter, ayant réussi à éviter le duel gauche droite et à faire passer Mitterrand pour un « homme du passé »
19 mai : Giscard d’Estaing est élu de justesse :
Giscard : | 50,8 % |
Mitterrand : | 49,2 % |
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