La Cop 28

1. a)

Le contexte environnemental actuel est plus préoccupant que jamais, comme le souligne récemment l'Organisation des Nations unies (ONU), qui a annoncé que les concentrations de gaz à effet de serre (GES) ont atteint un niveau record en 2022. Un rapport supplémentaire de l'ONU, publié récemment, met en lumière le fait que les émissions ne devraient diminuer que de 2 % d'ici 2030, malgré les efforts actuels des États. Il est crucial de noter que le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) stipule qu'une réduction significative de 43 % des émissions est nécessaire pour atteindre les objectifs internationaux. Dans son dernier rapport, le GIEC a averti que le réchauffement mondial atteindrait les 1,5 °C au-dessus des niveaux préindustriels dans un avenir proche sans une réduction immédiate, profonde et rapide des émissions de GES.

Par ailleurs, l'heure est au bilan, marquée par la COP 28. Cette conférence représente un moment décisif où la communauté internationale évaluera l'efficacité de ses efforts collectifs pour concrétiser les engagements pris lors de la COP 21 à Paris, il y a huit ans. Elle réitérera également la question délicate des relations entre le Nord et le Sud dans le contexte de la lutte contre le changement climatique.

Ainsi, nous sommes actuellement confrontés à un contexte d'urgence climatique et diplomatique, où la COP 28 se positionne comme une réponse cruciale à ces défis mondiaux.

b) Le choix du pays hôte de la COP se fait de manière rotative parmi les cinq groupes régionaux des Nations unies, en tenant compte de ses capacités financières et logistiques à organiser un événement d'une telle envergure. Le pays hôte assume également la présidence de la Conférence des parties, jouant ainsi un rôle crucial dans la définition du cadre, de la dynamique et de l'ambition des négociations.

Cette année, c'est à Dubaï que la communauté internationale se réunit pour discuter des prochaines étapes de la lutte contre les changements climatiques. Bien que cela mette en lumière les pays du Moyen-Orient, le choix des Émirats arabes unis en tant qu'hôte de négociations climatiques d'une telle importance peut susciter des interrogations. D'une part, ce pays figure parmi les principaux producteurs mondiaux de pétrole, avec une production de 2 718 000 barils par jour en 2021 selon l'OPEP. D'autre part, Les Émirats arabes unis sont vulnérables au changement climatique en raison de leur climat très chaud et humide. Entre 1991 et 2020, la température moyenne annuelle de l'air de surface a augmenté de 1,27 °C. La région est confrontée à des risques croissants, avec la possibilité que la température humide dépasse les 35 °C d'ici 2070, limitant la survie humaine. Des événements extrêmes de chaleur et d'humidité dans la mer Rouge et le golfe Persique soulignent les défis climatiques auxquels sont confrontés les Émirats arabes unis, mettant en péril leurs infrastructures critiques et leurs habitats côtiers.

Malgré les interrogations suscitées par le choix des Émirats arabes unis pour accueillir la COP 28, il est indéniable que cette décision ouvre de nombreuses opportunités pour inclure la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord dans la lutte mondiale contre le changement climatique.

c) La COP28 marquera le tout premier bilan mondial de l'Accord de Paris, offrant une évaluation collective des progrès des pays et des parties prenantes envers les objectifs fixés en 2015 pour lutter contre le changement climatique. L'Accord de Paris vise à maintenir l'augmentation de la température mondiale en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels, avec l'objectif plus ambitieux de limiter cette augmentation à 1,5°C. Cependant, le monde ne suit pas actuellement la trajectoire nécessaire pour atteindre cette cible cruciale. Avec la fenêtre d'opportunité se réduisant rapidement, il est impératif d'agir dès maintenant pour engager un changement significatif.

Les négociations cruciales à la COP28 s'articuleront autour de plusieurs axes fondamentaux. Tout d'abord, les discussions porteront sur les mécanismes concrets du financement des pertes et dommages, visant à soutenir les communautés vulnérables confrontées aux impacts immédiats du changement climatique. Un autre point clé sera la définition d'un objectif financier mondial, destiné à appuyer les efforts des pays en développement dans leur lutte contre les changements climatiques. En parallèle, l'accent sera mis sur l'accélération d'une transition énergétique équitable, soulignant l'importance d'adopter des solutions énergétiques durables et inclusives. Enfin, les délégués exploreront des moyens novateurs pour combler le fossé considérable entre les émissions de gaz à effet de serre souhaitées et celles qui sont effectivement réalisées, mettant en lumière l'urgence d'actions concrètes pour atteindre les objectifs climatiques mondiaux.

...