La Bourgeoisie au XIXème siècle
Dissertation : La Bourgeoisie au XIXème siècle. Recherche parmi 302 000+ dissertationsPar BAPTISTE.GENTILE • 10 Mars 2025 • Dissertation • 2 158 Mots (9 Pages) • 35 Vues
Au XIXème siècle, une dynamique inédite s’opère en Europe, marquée par des révolutions, une industrialisation rapide et des bouleversements sociaux profonds. Ce siècle est le témoin de l’émergence d’une nouvelle classe sociale : la bourgeoisie, qui devient le moteur du changement tout en étant à l’origine de nombreuses tensions. Le terme de « classe sociale » trouve ses origines dans les théories économiques et sociologiques du XVIIIème siècle, notamment à partir des travaux de penseurs comme Karl Marx et Émile Durkheim, qui cherchent à définir les groupes sociaux en fonction de leurs relations à la production et à la distribution des ressources.
La bourgeoisie, au sens du XIXème siècle, désigne un groupe social composé de ceux qui possèdent des biens, notamment industriels et commerciaux, et qui se distingue par son statut économique et son influence politique croissante. Selon le penseur Pierre-Joseph Proudhon, la bourgeoisie se divise en deux parties : une haute bourgeoisie, qui représente une sorte de « féodalité financière, mercantile et industrielle », et une petite bourgeoisie, ou classe moyenne, qui tend de plus en plus vers le salariat. Ce schéma met en lumière la diversité interne de la bourgeoisie, qui se situe entre l’aristocratie, détentrice du pouvoir traditionnel, et le prolétariat, dont les luttes pour de meilleures conditions de vie commencent à se faire entendre.
Dans ce contexte de transformation radicale, la bourgeoisie se définit par son rôle économique, son aspiration à un statut politique et ses relations complexes avec les autres classes sociales. Les révolutions de 1830 et 1848 marquent des tournants majeurs dans cette lutte des classes : la Révolution de Juillet 1830, qui renverse Charles X et établit une monarchie constitutionnelle, et les événements de février 1848, qui mènent à la proclamation de la Deuxième République.
Comment la bourgeoisie se définit-elle par rapport aux autres classes sociales, et quel rôle joue-t-elle dans les révolutions du XIXème siècle en Europe ?
Pour répondre à notre problématique, nous structurerons notre étude en trois parties. D'abord, nous examinerons les caractéristiques de la bourgeoisie au XIXème siècle, en analysant sa définition sociale, ses différentes strates, son rôle dans l’industrialisation et ses relations avec l’aristocratie. Ensuite, nous aborderons les tensions entre la bourgeoisie et le prolétariat, en nous concentrant sur l’exploitation des classes populaires, les révoltes de 1831 et 1848, et les stratégies de répression. Enfin, nous analyserons le rôle de la bourgeoisie dans les révolutions, en soulignant ses contributions, son ambivalence face aux revendications populaires, et les conséquences de ces événements sur son pouvoir.
I. Identification et caractéristiques de la bourgeoisie au XIXème siècle
Au XIXème siècle, la bourgeoisie se définit comme un groupe social hétérogène, composé de plusieurs strates selon ses ressources économiques et son statut social. On distingue principalement la haute bourgeoisie, qui inclut les grandes familles industrielles, les financiers et les grands commerçants, exerçant un pouvoir économique comparable à celui de l'aristocratie. Des figures comme les Rothschild dans le secteur bancaire illustrent cette influence, jouant un rôle essentiel dans le financement des entreprises et des infrastructures, ce qui contribue à l’industrialisation de l’Europe. Ensuite, la moyenne bourgeoisie regroupe des professions libérales (avocats, médecins, enseignants) et des commerçants, cherchant à établir sa respectabilité sociale par l’instruction et l’engagement civique. Enfin, la petite bourgeoisie, composée principalement d’artisans et de petits commerçants, fait face à des difficultés dues à la concurrence et à la mécanisation, tout en partageant les aspirations de la moyenne bourgeoisie. Cette classe joue un rôle central dans l’industrialisation en investissant dans des technologies et en soutenant l’essor d’industries, favorisant ainsi la création d’emplois et la croissance économique.
Les valeurs de la bourgeoisie reposent sur l’éducation, la culture et des principes libéraux. L’éducation est perçue comme un outil fondamental pour l’ascension sociale, et les bourgeois investissent massivement dans l’instruction de leurs enfants. Sur le plan culturel, ils encouragent la littérature, la musique et les arts, organisant des salons littéraires et mécénant des artistes, renforçant ainsi leur identité sociale. Politiquement, la bourgeoisie cherche à se définir par opposition à l'aristocratie, valorisant le travail et la propriété privée. Elle aspire à un pouvoir accru et à des droits civiques, devenant un acteur incontournable dans les débats politiques et les réformes sociales.
Les relations entre la bourgeoisie et l'aristocratie sont marquées par des rivalités et des alliances stratégiques. La bourgeoisie souhaite s’affirmer face à une aristocratie conservatrice, créant une dynamique de compétition pour le pouvoir. Les révolutions de 1830 et 1848 illustrent ces tensions, où la bourgeoisie joue un rôle clé dans le renversement de l'ordre aristocratique. Toutefois, des alliances peuvent également se former lorsque la bourgeoisie soutient des nobles favorables à ses intérêts. L'ascension de la bourgeoisie transforme progressivement le paysage aristocratique, certains bourgeois accédant même à la noblesse par des mariages ou des titres honorifiques, brouillant ainsi les frontières entre ces classes. Ce phénomène souligne une évolution des relations sociales et un changement dans la perception du pouvoir et de la légitimité dans la société du XIXème siècle.
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II. Les tensions entre la bourgeoisie et le prolétariat
L’industrialisation au XIXème siècle transforme radicalement le paysage économique et social en Europe, mais elle a un impact désastreux sur les conditions de vie des ouvriers. Alors que des milliers de personnes affluent vers les villes pour travailler dans des usines, elles se retrouvent souvent dans des conditions précaires et dégradantes. Les usines, conçues pour maximiser la production et les profits, imposent un rythme de travail intensif, allant jusqu'à 14 heures par jour, souvent sans pause adéquate. Les salaires, quant à eux, sont dérisoires, parfois en dessous du seuil de pauvreté, ce qui rend la survie quotidienne difficile. Les témoignages de contemporains, tels que ceux de Charles Dickens dans Oliver Twist ou de Émile Zola dans Germinal, illustrent la misère des ouvriers et leurs luttes contre
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