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La bourgeoisie au XIXe siècle

Commentaire de texte : La bourgeoisie au XIXe siècle. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  15 Octobre 2024  •  Commentaire de texte  •  2 489 Mots (10 Pages)  •  9 Vues

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Jean Jaurès, dans son livre Histoire socialiste écrit, “La Révolution Française [...] a réalisé les deux conditions essentielles du socialisme, la démocratie et le capitalisme. Mais elle a été, en son fond, l'avènement politique de la classe bourgeoise.”. Par ses propos, Jean Jaurès met en avant l’émergence de la classe bourgeoise dans le courant du XIXe siècle.

Cette classe sociale désignée sous l’Ancien régime des personnes appartenant à la classe supérieure du tiers État habitant dans les villes, mais au cours du XIXe le terme de bourgeois prend un autre sens et désigne les personnes appartenant à la classe dite moyenne et dirigeante. Pour l’historien Francis Démier “la bourgeoisie c’est d’abord une famille, un patrimoine qui s’est diversifié en accueillant obligations de chemins de fer et actions à côté des biens immobiliers”. En effet, l'industrialisation qui a débuté en France dans la première partie du XIXe siècle a joué un grand rôle dans l'ascension bourgeoise notamment grâce au capitalisme qui accompagne ce nouveau mouvement économique. Cette industrialisation entraîne le passage d’une économie à prépondérance agricole à une économie à prépondérance industrielle, ce processus complexe a permis d’appliquer à un secteur des techniques et des procédés industriels qui apportent rationalisation et hausse de la productivité. Ce processus ayant commencé sous la Monarchie de Juillet de Louis-Philippe, entraîne le développement du capitalisme en particulier sous le second Empire de Napoléon III, et se prolonge avec la IIIe République.

Dès le second Empire les bourgeois prennent une place économique et politique importante qui perdure malgré le changement de régime dans la troisième République proclamé le 4 septembre 1870. De plus en plus de bourgeois obtiennent des postes politiques en plus de leurs activités économiques principales, tel que Léon Say un éminent économiste et politicien de 1871 jusqu’à sa mort en 1896, dont l’artiste et journaliste Michel Georges a écrit la biographie “sa vie, ses œuvres” publiés en 1899. De nombreuses archives témoignant de la vie bourgeoise sous la troisième République sont aussi à notre disposition, des archives manuscrites tel qu’une lettre privée d’un bourgeois qui s’adresse à sa nièce à propos de son cadeau de mariage. Comme des archives iconographiques tel qu’un plan d’une demeure typiquement bourgeoise et d’une photographie représentant une scène de la vie quotidienne de la grande bourgeoisie Toulousaine.

Ainsi nous pouvons nous demander dans quelles mesures ces documents mettent-ils en avant la fragilité du mode de vie élitiste et puissant des bourgeois de la III République, dépendants de leur capitale économique ?

Dans un premier temps nous étudierons le mode de vie fastueux des bourgeois

Ensuite, nous parlerons du travail et des Finances, les deux éléments centraux de la vie

bourgeoise et pour terminer nous aborderons une bourgeoisie qui détient le

pouvoir.

Premièrement nous pouvons remarquer le mode de vie fastueux que mènent les bourgeois de la IIIe république comme le démontrent leur habitations, représentatives d’une nouvelle classe sociale.

En effet, les demeures des élites de la société se regroupent dans quelques arrondissements distincts tels que le 8e, 9e, 10e et 16e arrondissements qui réunissent une majorité de hauts fonctionnaires et d'hommes d'affaires. Léon Say, économiste et homme politique, réside successivement dans le 9e “rue La Bruyère” ligne1 et dans le 16e “rue Fresnel” ligne 4. Ces deux arrondissements sont un marqueur social de la haute société bourgeoise qui se plaît à résider dans des quartiers riches haussmanniens. De plus, 25% des hommes d’affaires possèdent également une résidence secondaire à la campagne. Leurs résidences principales quant à elles possèdent une grande superficie en plus de leurs dépendances. Elles sont richement décorées comme le démontre la photographie de la famille bourgeoise toulousaine avec un lustre à pampilles, du papier peint, de grands miroirs, des fauteuils en velours, une cheminée en marbre, une horloge et un piano. Les hôtels particuliers des bourgeois comptent également un grand nombre de fenêtres, ce qui témoigne de leur richesse puisque depuis la loi du 4 novembre 1798, qui était un impôt se basant sur le nombre de fenêtres, et qui pouvait être important si le bâtiment comportait de nombreuses ouvertures. La grandeur de ces demeures nécessite des employés comme le montre la ligne 10 de la biographie de Léon Say “ses serviteurs”, la bourgeoisie se démarque par la présence assez nombreuse de domestique dans leur demeure, à la fin du XIXe siècle on compte environ 960 000 domestiques en France. Des espaces leur sont consacrés au sein de la propriété du bourgeois cependant ils ne sont pas directement rattachés sur la demeure principale comme nous pouvons le voir sur le plan, le gardien et le cocher son loger au-dessus de la remise et des écuries. De plus, un escalier de service leur est dédié afin qu’ils soient le moins visible au sein de l’habitation.

D’autre part, la représentation du mode de vie fastueux de cette classe sociale ne passe pas seulement par les habitations mais aussi par les loisirs. La création d’un hôtel particulier en est une forme, les bourgeois ont tendance à faire construire leur résidence, selon Michel George, Léon Say “acheta un terrain en bordure du quai de Billy et y fit construire l’hôtel” ligne3,4 il prend également plaisir à personnaliser son hôtel au travers de la décoration “Il se plut à aménager et à orner cette demeure ”ligne 5,6. Les loisirs artistiques ont également une place importante dans la société bourgeoise, 63% des hommes d’affaires s’y adonnent. La musique par ailleurs y occupe une place de choix, les bourgeois tels que Léon Say apprécient se rendre dans des lieux de culture musicale telles que les théâtres “il allait au théâtre, et toujours dans un théâtre de musique” lignes 33,34. De surcroît les jeunes filles sont initiées au piano dès leur plus jeune âge comme le montre la photographie, sur laquelle ce que l’on peut supposer être la fille joue du piano devant le reste de sa famille. Le Piano prend en effet une grande place dans la société bourgeoise au point où il n’aura pas seulement pour objectif de plaire à un potentiel époux mais, il fait aussi des femmes des “tapeuses”

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