L'UNC et la transmission patriotique
Commentaire de texte : L'UNC et la transmission patriotique. Recherche parmi 302 000+ dissertationsPar ANTOpro • 29 Mars 2025 • Commentaire de texte • 4 318 Mots (18 Pages) • 5 Vues
TD contemporain : les anciens combattants de la guerre
Intro :
"On ne guérit pas de la guerre, on apprend seulement à vivre avec." Georges Duhamel (académicien et écrivain FR), Civilisation, 1918. On définit souvent la fin de la Grande guerre à l’armistice signé le 11 novembre 1918. De fait, les combats sont arrêtés et la vie peut reprendre son cours. Cependant, la vie des millions de personnes ne sera plus la même qu’avant 1914. Des familles entières sont touchées de près ou de loin par la perte d’un membre de sa famille ou ami. Avec un total de près de 10 millions de morts sur 4 ans dont 1,4 million pour la France et près de 4 millions de blessés toujours pour la France, personne n’est épargné. De plus, bon nombre reviennent chez eux en vie mais avec des membres en moins, la tête défigurée ou bien encore avec tous les traumatismes psychologiques que la cruauté de la guerre a engrangés. La place de ces invalides dans la société est très importante, avec environ 6,5 M d’invalides et près de 300 000 en invalidité totale en Europe. « L’entre-deux guerre » comme on l’appelle aujourd’hui de manière anachronique est pour certains la délivrance de retrouver la paix et retourner chez eux, pour d’autres il est question de se connecter avec un monde qui ne connaisse pas. Des associations de mutilés et de blessés de guerre ont vu le jour alors que les combats faisaient encore rages. Dès août 1915, l’association générale des mutilés de guerre est créée pour rendre assistance aux mutilés. On peut évoquer également l’Office national des mutilés et réformés établi en 1916 pour aider à la réinsertion sociale. L’UNC est créé quant à elle en 1918 par G. Clémenceau et le père Daniel Brottier. Le général Léon Durand est aussi une figure emblématique de l’association, il fût Président jusqu’à sa mort en 1925. Le doc 1 est un discours que M. Brana a prononcé à Bayonne reprit par Prost. Il a été retransmis dans le Cahier de l’Union Fédérale le 15 août 1936. Il a fait l’objet d’une rubrique spéciale intitulé « Réflexions et commentaires sur la guerre et ses conséquences » à la page 7 du journal. Elle relaye le discours poignant mais aussi partage l’échange qu’il y a eu entre Mr Brana et les étudiants présents. On peut voir que l’ancien combattant essaye d’alerter les jeunes sur la vérité de la guerre et se montre très pacifiste. De fait, on apprend qu’il est aussi invalide ce qui renforce encore plus son témoignage. Le second est un extrait des statuts de l’Union nationale des combattants qui reprend l’article 1er. On peut alors se demander, comment la Grande guerre a-t-elle marquée les anciens combattants tant dans le déroulement que dans l’après-guerre ? Dans un premier temps nous verrons les traumatismes liés à la guerre, puis nous enchainerons sur : L’UNC, indispensable pour les anciens combattants. Pour finir, nous terminerons sur Le sentiment patriotique et le devoir de mémoire.
- Les traumatismes liés à la guerre :
- DESCRIPTION DE LA GUERRE ET DES CONSEQUENCES PHYSIQUES
« Le héros est mort. L’invalide seul demeure » L. 12
Pour définir un héros, on peut évoquer plusieurs choses ; un personnage mythique ayant accompli un exploit ou alors celui qui se distingue par son courage face au danger. On peut affirmer que dans ce cas le mixe des deux définitions peuvent être attribué à M. Brana. C’est en tous cas ce que pense les étudiants en face de ce dernier. Mais le protagoniste insiste sur le fait que la guerre est loin derrière lui maintenant (18 ans se sont écoulés) et que seules les conséquences physiques demeurent. Il essaye de démystifier l’image qu’on pourrait lui attribuer afin que les jeunes se rende compte de la cruauté de la guerre.
« Moi un homme qui n’a pu parcourir 500 mètres à pied depuis l’âge de 23 ans » L. 12 à 14
A travers cette citation, on peut voir que Brana raconte son histoire personnelle. Il évoque la douloureuse vie qu’il subit depuis sa jeunesse. On peut voir que la guerre a affecté toute une génération. D’après Gil Bellis (chercheur à l’INED), Jean-François Léger (Sociologue et démographe Paris Sorbonne) et Alain Parant (démographe à l’INED), dès 1914, les 19-39 ans représentent 48 % des décès ; l’année suivante plus de la moitié des hommes décédés sont âgés de 19-39 ans (52 %). Cette proportion diminue ensuite mais reste à un niveau anormalement élevé (46 % en 1916, 36 % en 1917 et 42 % en 1918). Ces chiffres n’évoquent que les morts liés à la guerre et non aux maladies comme la grippe espagnole. On peut donc affirmer avec certitudes que la 1ère guerre mondiale est à l’origine d’un « suicide générationnelle ». Ce qui cause un grave problème démographique pour la reconstruction du pays et pour la hausse des natalités.
« Considérez-là avec vos yeux les plus réalistes, et vous ne verrez que des ventres ouverts, figures en bouillie, membres déchiquetés » L. 18 à 21
Dans un premier temps, on voit que M. Brana essaye de sensibiliser les étudiants face à ce qu’ils peuvent penser de la guerre. Durant toute la guerre, les technologies de guerres ont énormément progressé. Dans chaque camp, le but était de trouver l’arme qui tuerai ou blesserai le plus d’ennemis. L’artillerie lourde a fait le plus de morts avec près de 1.3 milliards d’obus tirés dont certains étaient remplis de bouts de métal afin de revenir déchiquetés les chairs comme l’évoque le vétéran. Les canons utilisés le plus ont été, pour la France le canon de 75 mm modèle 1897 et pour les Allemands la fameuse grosse bertha. L’utilisation des gaz chimiques ont été un tournant également dans cette guerre qui représentent à la fois la technologie de guerre mais aussi la cruauté. La première utilisation a été faite par les Allemands en 1915 lors de la première bataille d’Ypres avec le gaz chlore. On peut citer également le gaz phosgène qui tue en quelques jours ou encore le célèbre gaz moutarde qui lui brûle la peau et le système respiratoire. La diversité des armes ont permis de faire un maximum de morts et d’invalides, et c’est ce que M. Brana veut mettre en avant devant la nouvelle génération.
« La guerre a fait de nous, non seulement des cadavres, des impotents, des aveugles » L. 30 à 32
Dans cette citation, on peut voir que Brana personnifie la guerre. On peut alors comprendre qu’il ne remet pas la faute sur l’ennemi en tant que tel mais bien sur le déroulé des évènements et ce que la haine et la violence peut amener à faire aux Hommes. Le résultat est le suivant : en France, on compte près 4 millions de blessés et près de 15 000 grands blessés de la face autrement appelés les « gueules cassées ». Ils représentent symboliquement les horreurs de la guerre puisque leur surnom est gravé dans l’imaginaire collectif. Ces mutilés portent sur eux, à la fois, les souffrances de la guerre mais aussi la résilience des hommes. Selon Stéphane Audoin-Rouzeau et Annette Becker, « jamais autant de personnes ne sont mortes, d'une manière si atroce et en un temps si bref »
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