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Courrier International, n°1725, nov. 2023, "Soudan. Un air de guerre civile"

Fiche de lecture : Courrier International, n°1725, nov. 2023, "Soudan. Un air de guerre civile". Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  26 Octobre 2024  •  Fiche de lecture  •  1 621 Mots (7 Pages)  •  54 Vues

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HGGSP fiche de lecture n°2

Aujourd’hui nous nous intéresserons donc à un extrait de l’hebdomadaire d’information Courrier International, un journal fondé en 1990. L’article concerné (n°1725) est intitulé « Soudan. Un air de guerre civile » et est paru dans la semaine du 23 au 29 novembre 2023. Il est extrait et traduit d’un article du The Washington Post publié le 08 novembre 2023. Si le Courrier International tend à offrir un regard étranger sur l'actualité et les grands enjeux contemporains on découvre là les nombreuses conséquences civiles d’un conflit entre généraux rivaux. Ce document expose alors la situation, 7 mois après le début de la crise, de ce pays ravagé par un conflit qualifié de « dangereux et meurtrier ». La crise du Soudan débute effectivement le 15 avril 2023 et entraine une situation dite d’urgence humanitaire dans ce pays de près de 50 millions d’habitants. 

De fait, pour comprendre cette crise et les conséquences ici exposées, il faut se rappeler la situation préexistant le déclenchement des affrontements. Si la crise évoquée dans l’article date de 2023 et est donc toute particulièrement actuelle, la situation au Soudan est spécialement tendue depuis une vingtaine d’année déjà. En effet en 2003 éclate une guerre civile qui oppose le front de libération du Darfour au gouvernement central soudanais de Khartoum. En d’autres mots c’est l’insurrection de la population qui cherche à renverser le régime brutal en place, on est alors bien dans une guerre civile, à dimension intraétatique. Cette guerre engendra plusieurs centaines de milliers de morts (selon l’ONU) et aux alentours de 2,7 millions de personnes auraient fui la zone. Toutefois si cette guerre était censée s’être terminée avec la destitution d’Omar Al-Bachir en 2019, les tensions n’ont fait que croitre entre le président du conseil de souveraineté Abdel Fattah Al-Burhan et son second, le vice-président Mohamed Hamdane Daglo. Tous deux étaient chargés d’assurer la transition vers des élections civiles et donc vers un régime démocratique. S’ils ont fomenté ensemble le coup d’état contre Abdallah Hamdok (premier ministre civil), ils finissent rapidement par se disputer pour des questions de pouvoir, ainsi qu’au sujet de l’intégration des FSR dans l’armée. Cette opposition s’appuie sur des factions armées. Le 15 avril 2023 commence alors un conflit entre deux « généraux rivaux », dont le bilan humain ne cesse, aujourd’hui encore, de s’alourdir. S’opposent donc :

  • Les forces armées soudanaises (SAF), soit l’armée régulière menée par Abdel Fattah Al-Burhan (soutenu par : Egypte…)

  • Les forces de soutien rapide (RSF), soit des forces paramilitaires avec à leur tête Mohamed Hamdane Daglo dit « Hemeti » (ex. soutien : Russie pour l’or, puisque les RSF contrôlent les champs aurifères)

Ainsi les conséquences de cette opposition militaire sont nombreuses et sont notamment d’ordre civiles, l’article donne la parole à 3 témoins des attaques perpétrées par les milices.

 

  • Le premier est un Soudanais de 31 ans nommé Ahmed Sharif. Il explique avoir ramassé et recouvert une centaine de cadavres au lendemain d’une attaque lancée sur Ardamata, où se trouve une base de l’armée et un camp de déplacés. Les routes étaient « jonchées de dizaines d’autres corps » dit-il.  Les paramilitaires se sont emparés de la base et ont, selon ses dires, « commis des meurtres et procédé à des arrestations dans la ville et le camp ». Il fut témoin de nombreuses atrocités et explique également que les milices utilisaient le terme « d’esclave » pour se référer aux groupes ethniques africains. Ce qui implique une certaine vision raciale du monde par ces personnes.

  • La seconde est une femme âgée de 43 ans : Kaltoum Ahmed. Celle-ci explique avoir vu une trentaine d’hommes se faire abattre par des miliciens dans le quartier de Kubra. Elle témoigne de la violence de ces personnes qui s’en prennent sauvagement à des civils, dans une guerre ou ceux-ci n’ont pas leur place.

  • Enfin le dernier témoin est un homme de 34 ans souhaitant rester anonyme. Il confirme les témoignages des deux autres personnes. Il déclare en effet que : « le quartier de Kubra et le camp d’Ardamata ont été le théâtre de massacres à grande échelle ».

L’Organisation des Nations-Unies (ONU) et l’Organisation Non-Gouvernementale Médecins Sans Frontières, furent alertés et parlent alors d’exécutions, de massacres de familles, de civils, mais également des détentions et des disparitions bien trop nombreuses (notamment autour de la base d’Ardamata). Et même si le RSF se défend à propos d’une quelconque attaque de civils, puisqu’ils déclarent n’avoir fait que se battre pour le contrôle de la base et non contre les civils directement, ils sont, comme le rappelle Toby Harward (affilié à l’ONU) : « responsables de la sécurité des civils ». En outre, même s’ils énoncent ne pas viser les civils directement, le fait est que nombres d’entre eux sont blessés ou touchés. Il réside donc un écart de taille entre ce qui est dit ici, et ce qu’il en est vraiment, ce que l’on constate. En l’occurrence d’importantes pertes humaines du côté civil, notamment par des massacres.

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