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Comment la France fait-elle face à l’arrivée massive de « rapatriés » sur son sol en 1962 ?

Cours : Comment la France fait-elle face à l’arrivée massive de « rapatriés » sur son sol en 1962 ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  3 Février 2024  •  Cours  •  1 793 Mots (8 Pages)  •  127 Vues

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Problématique : Comment la France fait-elle face à l’arrivée massive de « rapatriés » sur son sol en 1962 ?

En 1912, on trouvait entre 4K et 5K algériens en France, ce qui est très marginal. Au début, ceux sont surtout des Kabyles qui émigrent, ceux sont des Berbères qui ont été à partir du Moyen-Age « arabisés ».

L’identification des Algériens en France est compliquée car ils ont un statut flou, ils sont « sujets français » et donc ils ne sont ni citoyen français, ni immigrés.

Pendant WW1, le gouvernement français lance « l’appel à l’Empire », ce qui est le recours massif à l’appel de travailleurs et de soldats venus d’ailleurs. Durant cette période 110K travailleurs viennent en métropole et 175K soldats. La majorité des troupes coloniales retourneront dans leur pays à la fin du conflit.

Malgré tout, une minorité reste en métropole et en 1931, il y a environ 35K algériens établis en France. L’immigration atteint un sommet en 1936 où ils sont 85K, puis décroît et à la veille de WW2, on en compte 72K. Cette immigration est assez mobile, il va y avoir beaucoup d’aller-retour entre la métropole et l’Algérie. Généralement, ceux sont des jeunes hommes qui ne s’installent pas définitivement. On choisit les candidats au départ et quand ils sont installés en métropole, ils vont envoyer de l’argent au village, et pour s’assurer qu’ils reviennent, on organise un mariage avant leur départ.

La loi du 20 septembre 1947 institue la liberté de circulation entre l’Algérie et la France ce qui va faciliter les mouvements. Ensuite, l’immigration ne ralentis pas avec la guerre d’Algérie, car la situation est très difficile en Algérie et pousse de nombreuses personnes au départ. On passe de 211K algériens en métropole en 1954 à 350K en 1962.

On voit aussi le nombre de familles augmenter, on passe de 7k à 30K familles établies en métropole entre 1954 et 1962. Cette diaspora est très encadrée par le gouvernement qui craint qu’elle ne constitue une base arrière pour le FLN (Front de Libération Nationale). Et de fait, une partie de la communauté devient partisan de ce mouvement.

FLN : Rassemblement (1954) des mouvements nationalistes algériens qui mena la lutte armée contre la France. Après l'indépendance, le F.L.N. est devenu le parti unique au pouvoir (jusqu'en février 1989).

Elle va exercer une pression politique en manifestant en métropole et va envoyer des fonds en Algérie. Après l’indépendance en 1962, le flux migratoire n’est pas interrompu mais on essaye de le freiner en compliquant le regroupement familial.

Entre 1972 et 1983, il y a 33K familles algériennes qui s’installent en métropole, mais dans le même temps, 170K familles portugaises s’installent.

Pieds-noirs : Européens ou descendant d’Européens qui se sont installés en Algérie. Parfois on emploie le terme pour tous les Européens installés en Afrique du Nord sous domination française.

C’est une communauté spéciale car elle n’est ni musulmane, ni française de métropole. C’est rapatriement, l’Empire Français en avait connus d’autres avec les Européens revenus en métropoles avec la décolonisation. C’est environ 500K personnes qui sont rentrées en France entre 1945 et 1962. Surtout de Madagascar et d’Indochine.

900K personnes quittent l’Algérie en quelques mois, surtout après l’annonce de l’indépendance. Ils arrivent principalement dans le Sud de la France à Marseille et Toulon, et le gouvernement est parfaitement impréparé, il pensait que seulement 400K Pieds-noirs quitteraient l’Algérie en 4 ans.

Émigré : personne qui quitte son pays pour s’installer ailleurs, en général à l’étranger

Immigre : personne arrivant dans un pays étranger dans le but de s’y établir pour une durée variable

Migrant : Selon les Nations Unies, « toute personne qui a résidé dans un pays étranger pendant plus d'une année, quelles que soient les causes, volontaires ou involontaires, du mouvement, et quels que soient les moyens, réguliers ou irréguliers, utilises pour migrer ».

Les motifs de migration sont nombreux : économiques ; familiaux :

études ; catastrophes naturelles ; contexte politique, sociale (crainte de persécution ou de violence) ou géopolitique (conflit). Dans le dernier cas, on parle de réfugiés.

Le contexte de violence avec les attentats et la certitude de l’indépendance de l’Algérie les poussent à quitter ce territoire. Entre mai et juin 1962, c’est là qu’il y a le plus de départs (450K). L’OAS (Organisation Armée Secrète) se montre particulièrement active et agressive durant cette période, accélérant le phénomène migratoire. Lorsque le référendum sur l’autodétermination de l’Algérie est signé le 3 juillet 1962, déjà 600K Pieds-noirs ont quittés l’Algérie.

OAS : c’est une organisation terroriste clandestine française proche de l'extrême droite créée le 11 février 1961 pour la défense de la présence française en Algérie par tous les moyens, y compris le terrorisme à grande échelle

Le 5 juillet 1962, c’est le massacre d’Européens à Oran qui décide les derniers réfractaires au départ à s’en aller. La majorité des Pieds-noirs ne connaissent pas la France et certains conservent leurs nationalités étrangères. Ainsi, l’arrivée en France est difficile, ce qui est renforcé par l’impréparation de l’Etat français, et on aurait même envisagé d’en placer une partie en Guyane et en Nouvelle-Calédonie.

Est créé en 1962 un ministère des Rapatriements qui existe jusqu’en 1995. Le problème majeur est le manque de logement. On lance donc des programmes d’HLM en catastrophe et on ouvre des centres d’hébergements spéciaux.

Le Sud-Est est tellement mis sous pression que plusieurs départements interdisent l’installation, il n’empêche qu’en 1963, 60% des Pieds-noirs sont installés dans le Sud de la France.

L’insertion dans le monde du travail est aussi compliquée, car ils travaillaient beaucoup dans le secteur tertiaire, mais la demande en France est dans le secondaire, il y a donc une sorte de déclassement. Un commerçant va passer ouvrier par exemple.

Ils ne sont pas toujours bien accueillis et il y a une

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