Limites de la démocratie athénienne

Les limites de la

démocratie athénienne

Athènes, fut durant un certain temps, le seul territoire démocratique au monde. En donnant le pouvoir aux citoyens et en séparant les pouvoirs, ce qui était novateur pour l’époque, Athènes devint de ce fait une république démocratique.

Athènes, bien qu’étant une démocratie directe, cela n’empêche pas le fait qu’elle cumule nombres défauts. Notamment sur le principe de la citoyenneté, qui n’inclut qu’environ 30 000 personnes pour 300 000 habitants ce qui équivaut à peu près 10% de la population. Car seul les hommes majeurs fils de mère athénienne et de père citoyen peuvent prétendre à ce titre, titre dont la définition a été fixée par Aristote dans son ouvrage « Les politiques ». Le statut de citoyen exclu donc les esclaves, les métèques et les femmes. D’autres part, les citoyens sont souvent considérés et montrés comme supérieur aux non citoyens. Cette supériorité nous est dépeinte par le bas-relief de Thasos qui montre un citoyen confortablement installé ordonnant à un esclave se le servir, et dont la femme se tient sobrement sur une chaise. La démocratie directe à aussi été vivement critiqué dans le débat rapporté de Mégabyse et d’Otanès par Hérodote. Mégabyse répondant à Otanès en lui disant qu’il préférait un régime oligarchique à une démocratie car selon lui, mettre le pouvoir entre les mains du peuple risquerait d’aggraver la situation car ils n’auraient tout simplement pas conscience des enjeux. Peuple qu’il qualifie d’ailleurs de « populace effrénée » ou encore « multitude bonne à rien » et qu’il préfère choisir un groupe d’homme réduit mais capable de prendre de meilleurs décisions, groupe d’homme qu’il qualifie « d’hommes meilleurs ». La démocratie directe est aussi mise en danger par les démagogues. Démagogues que dénonce Aristophane dans son ouvrage « Les cavaliers » qui, sous la forme d’un dialogue, nous montre la manipulation d’un charcutier ignorant par son esclave démagogue, qui le pousse à se lancer dans la politique, lui expliquant qu’elle n’a rien de compliquer et qu’il suffit de faire « une petite cuisine de mots » pour se mettre les citoyens dans la poche. Et que de toute manière, il a la carrure d’un politicien avec sa basse extraction, sa voix de « canaille » et des manières assez peu conventionnels.  Démocratie critiqué et défendu par dans « Les Suppliantes » d’Euripide avec son débat imaginaire entre Thésée et le Héraut Thébain qui discutent des avantages et des désavantages des différents régime politique notamment des Tyrannie et des démocraties. Thésée défend la démocratie en mettant en avant que le pouvoir soit mis entre les mains du peuple et non pas dans les mains d’un seul homme car les citoyens reçoivent le pouvoir chaque année et qu’il tourne. Que la richesse n’accorde aucun privilège car pauvre et riche sont égaux en droit. Le Héraut Thébain lui rétorque que justement c’est le fait de donner le pouvoir à tous le monde qui fait une des faiblesses du régime car tous le monde n’a pas le temps de se consacrer pleinement à la politique. Il le fait en prenant l’exemple d’un paysan car, même s’il a été éduqué, n’a pas forcément les capacités pour gouverner alors qu’a l’inverse, donner le pouvoir à une seul homme qui a été éduqué dans cette optique et qui à tous son temps à consacrer à ce travail est une bien meilleure idée qui assure stabilité politique et qui ne peut se faire corrompre. Thésée lui répond que la tyrannie est le pire des régimes pour une citées car les lois ne sont pas des lois prônant l’égalité et que donc elles peuvent entrainer du ressentiment de la population envers les classes dominantes et qu’au contraire, l’égalité permet au faible de se défendre face au fort. Selon lui, la démocratie est la liberté car celui qui veut donner son avis pour améliorer la cité le peut et que celui qui n’a rien à dire et qui ne veut rien dire le peu aussi.

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