Les Limites De La Création Monétaire
Note de Recherches : Les Limites De La Création Monétaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar papounette • 5 Novembre 2011 • 3 806 Mots (16 Pages) • 2 912 Vues
Les limites de la création monétaire
Créé le : samedi 17 octobre 2009 - Dernière mise à jour : vendredi 19 mars 2010 par Simonnet Jean-Paul
Sommaire
• Les limites à la création monétaire d’origine bancaire
• De la base monétaire à la masse monétaire : le multiplicateur monétaire
• Interprétation du multiplicateur monétaire
Pour commencer il faut rappeler que la création de monnaie par les banques est une réponse à une demande de leurs clients. Si ces derniers ne souhaitent pas s’endetter davantage il n’y aura pas de création monétaire. L’endettement initial des agents non financiers (ménages, entreprises et administrations publiques), parfois qualifié comme "endettement primaire" joue donc un rôle essentiel dans la création de monnaie. Pour utiliser une formule lapidaire c’est la demande de monnaie qui détermine l’offre de monnaie [1].
En accordant des crédits, les banques mettent en circulation de la monnaie, et de ce fait elles peuvent se trouver confronter à des fuites : la monnaie créditée sur le comptes des clients peut être pour partie :
• transformée en billets or les banques ne peuvent pas émettre de billets,
• convertie en devises que les banques ne peuvent pas émettre,
• versée au Trésor public dont le compte est géré par la Banque de France
• transférée à d’autres banques sans que chaque banque soit assurée que les dettes mutuelles s’annuleront, il faudra alors procéder à une opération de compensation sera réalisée par des écritures sur les comptes des banques à la Banque centrale [2]. Dans tous ces cas de figure les banques, pour régler ces opérations, doivent détenir de la monnaie Banque centrale sous forme de billets ou d’avoirs sur leur compte courant à la Banque centrale.
Ce besoin de monnaie Banque centrale, qui naît de la création de monnaie, crée une limite naturelle du simple fait qu’il existe plusieurs formes de monnaie et que le réseau d’une banque commerciale n’est pas universel, il s’inscrit dans un système hiérarchisé.
Les limites à la création monétaire d’origine bancaire
En supposant que la demande de monnaie par les agents non financiers existe, si les banques ne peuvent pas créer autant de monnaie scripturale qu’elles le souhaitent, c’est parce que leur circuit est ouvert.
Il faut distinguer deux expressions voisines mais recouvrant des réalités différentes. La monnaie banque centrale MBC ou base monétaire BM et la liquidité bancaire LB.
La base monétaire est composée :
- des billets et des pièces B
- des réserves des banques R détenues sur leurs comptes à la Banque centrale ; ces réserves comprennent les réserves obligatoires RO imposées par la réglementation et éventuellement les réserves excédentaires RE. Les réserves obligatoires sont une contrainte de bilan imposée aux banques pour limiter les risques qu’elles prennent en accordant des crédits. Comme les autorités monétaires les oblige alors à conserver des réserves en monnaie centrale on parle du "coefficient des réserves obligatoires" [3].
Toutes les opérations qui réduisent la liquidité bancaire constituent une limite à la création monétaire des banques.
Ce qui revient à dire que la capacité des banques à créer de la monnaie dépend de la position de leur compte à la Banque centrale. De la même manière que les agents non financiers se procurent de la monnaie (de banque, ou monnaie ordinaire) pour financer leur activité, les banques doivent se procurer de la monnaie centrale (monnaie parfois qualifié comme "monnaie puissante" ou "super monnaie") lorsque leurs réserves sont insuffisantes. Elles procèdent alors à un refinancement. On verra plus loin que ce refinancement peut être réalisé par les banque soit en recourant aux marchés financiers (émission d’obligations ou même augmentation du capital) ce qui est rare, soit sur les deux compartiments du marché monétaire : le marché interbancaire et le marché des titres de créances négociables.
Les circonstances affectant la liquidité bancaire présentées rapidement plus haut peuvent précisées.
1) Les conversions monnaie de banque contre billets
Chaque fois qu’un client demande des billets à sa banque, celle-ci doit les sortir de sa caisse ou les "acheter" à la banque centrale. Dans le premier cas elle réduit les possibilités de reconduire cette opération (elle a moins de billets qu’avant) et elle se rapproche du second cas. Dans celui-ci, acheter des billets à la Banque centrale cela revient pour cette dernière à débiter le compte de la banque (de la même manière qu’un client qui retire des billets voit son compte à vue débité). Inversement chaque fois que la banque reçoit un dépôt en billets, sa position à la Banque centrale s’améliore.
2) Les conversions monnaie de banque contre devises
Chaque fois qu’un client demande des devises à sa banque, celle-ci doit les sortir de sa caisse ou les "acheter" à la banque centrale. Dans le premier cas elle réduit les possibilités de reconduire cette opération (elle a moins de devises qu’avant) et elle se rapproche du second cas. Dans celui-ci, acheter des devises à la Banque centrale cela revient pour cette dernière à débiter le compte de la banque. Inversement chaque fois que la banque reçoit un dépôt en devises, sa position à la Banque centrale s’améliore.
3) Les conversions monnaie de banque Trésor public
Chaque fois qu’un client règle une dette au Trésor public en utilisant son compte courant bancaire, la banque voit sa position à la Banque centrale se détériorer. Verser une somme au Trésor se fait par le débit du compte de la banque à la Banque centrale pour créditer le compte du Trésor qui rappelons le est géré par la Banque centrale. Inversement chaque fois que le Trésor public fait un versement conduisant à un dépôt sur un compte bancaire, le compte de la banque concernée (à la Banque centrale) est crédité.
4) La liquidité bancaire liée aux réserves obligatoires
En vertu de l’article 19.1 des statuts du Système Européen de Banques Centrales,
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