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Les proscriptions - Dion Cassius

Dissertation : Les proscriptions - Dion Cassius. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  28 Février 2023  •  Dissertation  •  3 116 Mots (13 Pages)  •  299 Vues

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En 44 av. J.C, l’assassinat de Jules César, récemment nommé dictateur à vie, plonge Rome dans une crise profonde de guerre civile. En effet, ce meurtre a été commis par une partie des sénateur romains, mené par Marcus Brutus (son fils adoptif) et Caius Cassius, qui conspiraient contre César, craignant de voir par cette nomination le retour de la tyrannie à Rome. Sauf que si César a de nombreux opposants, il va aussi avoir des partisans et à sa mort, il va inévitablement naître des tensions entre les deux camps. C’est cela qui mène aux guerres civiles de 43 et 42 avant notre ère. Par guerre civile, on entend les affrontement entre citoyens romains, on ne prend donc pas en compte des guerres avec d’autres puissances alliées, ennemies, ni les révoltes d’esclaves. Elles se développent dans le dernier siècle de la République, en 88 avant notre ère. En cette année apparaît la première guerre civile entre Caius Marius et Sylla, deux généraux romains et chefs de deux factions politiques opposés, aristocrates et plébéiens. Ici ce qui est intéressant de connaître c’est ce qui va en ressortir de ce conflit, c’est que en 82-81, Sylla, qui est à ce moment dictateur, c’est-à-dire un magistrat avec les pleins pouvoirs limité dans le temps à 6 mois, qui va établir des proscriptions. Alors, du latin proscriptio, prescribere, les proscriptions sont des affichages publics, des listes de noms de personnalités en tout genre qui affichent une récompense sur la tête des individus nommés. C’est dans la forme, comme une liste d’ennemies de la République à éliminer, des citoyens tués par d’autres citoyens pour épurer la sphère publique. Ces proscriptions sont applicables également à ceux qui aident les proscrits, c’est-à-dire ceux qui sont nommés. C’est listes de condamnés servent en fait à asseoir le pouvoir de celui qui les édicte, par la terreur et l’élimination politique d’individus. Cet outil politique a été donc développé en 82 avant notre ère par Sylla, mais il va être réutilisé en 43 av. J.C, cette fois-ci par le Triumvirats de Octavien, Marc-Antoine et Lépide contre les Libérateurs. Ici je vais également refaire un point de définition, premièrement, un triumvirat c’est un groupe de trois personne qui exercent un pouvoir. Comme plusieurs charges existent à Rome, c’est une alliance fréquente de la vie politique. Et justement en 43 avant notre ère, Octavien, Marc-Antoine et Lépide, des magistrats partisans de César, s’organisent en une magistrature exceptionnelle, légale, pour gouverner Rome, ce qu’on appellera le second triumvirs, après celui de Jules César, Pompée et Licinius. On reviendra sur eux plus en détails tout à l’heure. Quant aux Libérateurs, il s’agit d’un groupe pro-républicains, principalement des ennemis de César, mené par Brutus et Cassius, un tribun de la plèbe, qui lutte pour le salut de la République. Les Libérateurs sont donc opposés au triumvirats de Octavien, Marc-Antoine et Lépide, ce qui mène à une nouvelle guerre civile entre 42 et 43 av. J.C.

Le document que je vais aujourd’hui étudier avec vous porte justement sur cette période. Il s’agit d’un extrait du livre 47 de l’Histoire Romaine de Dion Cassius, paru probablement vers l’an 220. Dion Cassius est un homme politique et un historien romain de l’Empire. Il est issu d’une famille sénatoriale et suit durant sa jeunesse le cursus honorum, c’est-à-dire la formation politique jusqu’au grande magistrature. C’est à ce titre qu’il va devenir magistrat, questeur, préteur, gouverneur de province et également consul. Il est connu pour son travail d’historien, puisque en effet, vers 207 il va se documenter sur l’histoire romaine, des origines de Rome en 753 av. J.C à la dynastie des Sévères durant l’Empire, c’est-à-dire jusqu’en 200, pour écrire l’Histoire Romaine, un ouvrage de 80 livres divisé en 2 parties sur l’Empire (30 livres) et la Monarchie et la République. De cet ouvrage, il ne nous reste d’intact que les textes des livres 37 à 60 qui portent sur la fin de la République, dont le livre que 47 qu’on va étudier. Ces un texte ancien, latin et traduit par Étienne Gros en 1855 et je n’ai malheureusement pas su trouver le lieu de conservation du texte original. Alors ce document et l’auteur nous exposent ici le contexte de la guerre civile à Rome en 43 av. J.C en mettant en exergue le triumvirat Octavien, Marc-Antoine et Lépide et la violence politique des proscriptions, nous permettant, via des comparaisons avec celles de 82 et des descriptions, de comprendre les tensions à Rome entre 43 et 42 av. J.C.

Ainsi aujourd’hui nous allons nous demander au regard de ce texte, dans quelle mesure par son récit, Dion Cassius, entend-il nous montrer comment le second triumvirs étend son pouvoir par les proscriptions pour imposer la paix et asseoir sa domination durant la fin de la République ?

Dans un premier temps, on va voir cette violence politique dans les crises de la fin de la République qui est poussé à son paroxysme, puis nous verrons que les proscriptions sont une épuration politique stratégique qui existe derrière une organisation complète, et enfin on verra que cette répression est exceptionnelle, nouvelle, mais pas absolue.

I. La violence politiques.

A) La fin de la République en crise dans la violence.

Les proscriptions sont un outil de condamnation politique, un système qui permet d’éliminer publiquement un ennemi du pouvoir par les citoyens. On observe, l.1 du §3 :« les meurtres dont Sylla avait donné l'exemple par ses proscriptions se renouvelèrent », que durant les dernières années de la République romaine, qui commence en 509 et s’éteint en 27 avant notre ère, la violence serait de plus en plus considéré comme un exutoire aux crises. En effet, sous la dictature de Sylla, magistrat romain en 82 av. J.C, les proscriptions sont utilisés pour épuré la sphère publique des ennemies du pouvoir. Sauf que ces cibles, les proscris, ne sont pas désigné à la suite un compte rendu-judiciaire, ils sont nommés selon des ordres arbitraires.

Alors s’il est important de voir cette montée des violences et éliminations politiques de la fin de la République, c’est en effet pour constater une crise des institutions. En effet, Rome est confronté à de nombreuses difficultés: les guerres sociales avec des alliés de Rome, les guerres civiles entre citoyens, la convoitise du pouvoir par différentes personnalités, et d’autres encore… Ce qui fait que la République est déstabilisé , affaiblie car de plus en plus contestée. C’est d’ailleurs pour cela que Jules César est assassiné en 44 avant notre ère, car il était

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