Introduction commentaire F. Lot

Introduction commentaire F. Lot

Le passage de l’autorité tardive au Moyen Age s’inscrit dans un contexte historique complexe. Aux IIIe et IVe siècles, l’Empire romain fait face à de nombreux défis tels qu’une crise économique, démographique, et la division administrative de l’Empire en deux parties: l’Orient et l’Occident. En outre, les invasions barbares ont mis à mal la stabilité politique et militaire de l’Empire romain. Les incursions de tribus germaniques ont affaibli progressivement les frontières de l’Empire, jusqu’à ce que Rome elle-même soit pillée en 476 après J.C. par les troupes d’Odoacre, marquant la fin officielle de l’Empire romain d’Occident. L'effondrement de l'autorité centrale romaine a ainsi ouvert la voie à une fragmentation politique, économique et sociale, caractérisée par l'émergence de royaumes germaniques et la formation de sociétés féodales. Cependant, la complexité des différentes sociétés de l'époque va au-delà de la simple idée d'un passage abrupt de la société romaine aux royaumes barbares. Même avec la dénonciation ou le rejet de certains traités établis antérieurement avec l’Empire Romain, par le roi Euric des Wisigoths par exemple, des éléments de continuité persistent. Les rois barbares, tout en affirmant leur propre identité, utilisent des emblèmes et des concepts hérités de la Rome antique, menant à une réelle coexistence de cultures juridique et politique romaine et barbares.

        Ferdinand Lot, un historien français, apporte ainsi une nouvelle vision sur la période de transition entre l'Antiquité et le Moyen Âge avec son oeuvre "La Fin du Monde Antique et le Début du Moyen Âge", publiée en 1927. Au lieu de voir la chute de l'Empire romain comme un événement brusque, Lot insiste sur une transformation graduelle, soulignant la persistance de structures économiques et sociales ainsi que des élites romaines dans les premiers siècles du Moyen Âge.

Dans l’extrait étudié, Ferdinand Lot explique l’insensibilité des contemporains face au passage du monde antique au monde médiéval. En effet, l’unité impériale et le pouvoir de l’empereur étant maintenue en apparence, sa chute n’a pas été immédiatement perçue comme définitive par les contemporains. L’idée d’un Empire unifié et continu a persisté malgré les invasions barbares et les conflits en Italie, renforcée par des concepts ecclésiastiques et l'idée chrétienne que l'Empire romain était le dernier âge de l'humanité.

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