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La gouvernance territoriale comme un nouveau mode de coordination territoriale ?

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Par   •  23 Avril 2023  •  Commentaire de texte  •  1 304 Mots (6 Pages)  •  234 Vues

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VIVAT Yann

Master 1 ITER

Fiche de lecture :

La gouvernance territoriale comme un nouveau mode de coordination territoriale ?

Par Fabienne LELOUP, Laurence MOYART et Bernard PECQUEUR

        Ce texte s’attache à démontrer le rôle et l’impact de la gouvernance territoriale dans une nouvelle acception de la coordination territoriale. Le préalable nécessaire à toute réflexion réside dans une définition commune des termes employés, ainsi tout au long de cette analyse, nous préciserons le sens des concepts.

        Tout d’abords, le concept de gouvernance, que l’on retrouve dans de nombreux contextes, et qui peut sembler devenir un mot «valise» dans sa définition première, a savoir, la recherche d’un bon processus de décisions. Au delà de cette «bonne gouvernance», le concept s’élargit a une nouvelle approche de l'exercice du pouvoir et des prises de décisions qui en découlent. Peut-on aller dire que ce modèle se soit construit en opposition à une organisation de type jacobine ? Dans sa définition d’une organisation centralisatrice et bureaucratique certainement, dans sa défense de la souveraineté populaire, plus qu’un antagonisme, c’est un approfondissement de cette conception. En effet, la souveraineté dans la gouvernance est rendue à l’ensemble des acteurs locaux, on dépasse même le critère de la citoyenneté dans la prise de décisions. On notera dans les différentes définitions de la gouvernance les points communs suivants : l’interdépendance des acteurs, l’élargissement des acteurs impliqués, et la prise en compte de la complexité territoriale. La gouvernance peut se décliner selon trois modèles privés, institutionnels ou mixtes. D’ou une multiplicité d'acteurs dans le processus décisionnel. Elle induit donc de nécessaires négociations, coordinations, compromis, ainsi que de potentiels conflits.

        Le territoire est ici pensé comme une construction sociale, dynamique et en perpétuel réappropriation, et apparenté à un système dynamique complexe. Il en résulte des interactions entre les acteurs, et donc de l'interdépendance, qui se concrétise par un échelon institutionnel adapté. On admet un territoire qui se différencie par rapport aux autres, sans toutefois être fermé sur lui même, il est interdépendant d'autres territoires. Il s'auto construit en fonction des problématiques, des traditions, et des systèmes productifs.

        La gouvernance appliqué au territoire est ici approfondis en allant au delà de la seule question de l’optimisation productive, adossé aux ressources du territoire. On pense alors la coordination entre les acteurs pour intégrer l’ensemble des ressources territoriales et leurs réappropriations par l’ensemble des acteurs locaux. Ce concept de gouvernance n’est pas uniformément appliqué, ni même applicable à l’ensemble des territoires de manière uniforme, il se calque et se forge au grès des territoires.

        Attaché aux territoires, la gouvernance évolue dans une contexte paradoxal, avec d’une par un mouvement de déterritorialisation, mis en avant par l'émergence des instances supranationales (Union Européenne, Organisation des Nations Unis, Fond Monétaire International, Banque Mondiale, Organisation Mondiale du Commerce), et de la mondialisation au sens large, d’ailleurs la notion de globalisation me parait plus pertinente dans ce contexte. D’autre par, force est de constater un mouvement de reterritorialisation, avec les mouvements de relocalisation, de décentralisation qui s’illustre par la multiplication des strates territoriales devant se caler aux territoires, et d’autonomisation des acteurs locaux.

        La gouvernance territoriale marque alors des ruptures sémantiques dans le champ lexical des sciences politiques. En effet, la différenciation s'effectue entre les politiques publiques et l’action publique. La première est l’émanation de la déclinaison locale d’un gouvernement, alors que la seconde provient d’un processus décisionnel transversal, qui s’appuie sur une base élargie. La constitution de cette nouvelle base permet la création de facto d’un nouveau levier du pouvoir local.

        Cette pensé de la gouvernance n’est pas nouvelle, dans le sens ou elle s’appliquait à l’origine au monde économique, et représentait alors l’idée de la recherche d’une productivité optimale. Ce nouveau mode d’organisation bouleverse les relations au sein des grandes entreprises, et pour certaines dans leurs relations avec l’extérieur (les sous-traitants par exemple). On pense alors la coordination plutôt que la subordination. Appliqué au territoire, cette pensée met en avant les relations entre les pouvoirs publics, les biens publics (infrastructures), et même globalement l’ensemble des externalités positives d’un territoire, et les acteurs du territoire constitués des corps intermédiaires, et des individualités, c’est à dire des entreprises, associations, habitants et citoyens.

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