Comment les Etats-Unis utilisent-ils leur territoire et leurs ressources (matérielles comme immatérielles) pour s’imposer dans ce nouveau monde multipolaire.

Lorsqu’en 1991 la guerre froide, opposant le camp américain capitaliste au camp soviétique communiste, prend fin et entraine la chute de l’URSS, les états-unis deviennent l’unique superpuissance de l’époque et réunissent tous les atouts pour influencer le monde selon leurs intérêts et idéologies. Cependant aujourd’hui avec la croissance de la puissance internationale de la Chine et de certains états émergeants, ce statut peut être remis en cause. Les eu doivent alors trouver des solutions pour confirmer leur place de super puissance. Nous allons donc analyser comment les eu utilisent leur territoire et leurs ressources (matérielles comme immatérielles) pour s’imposer dans ce nouveau monde multipolaire.

Pour cela, nous débuterons par l’étude de la réaffirmation des fondements de la puissance américaine ainsi que ses limites, puis nous nous attarderons sur les points d’appuis que contrôlent les eu qui sont tout autant influencés que contestés.

Tout d’abord, nous allons étudier les différents fondements de cette superpuissance pour comprendre son rôle dans ce monde qu’elle ne contrôle plus totalement. Pour conserver une place importante sur la scène internationale, les eu réaffirment leur hard power (le pouvoir d’imposer sa volonté par la force ou la contrainte) et leur soft power (le pouvoir d’influencer les autres états et organisations à agir selon ses intérêts de façon imperceptible).

Commençons par le hard power qui permet aux états unis d’obtenir le respect et la crainte de tout état. Pour imposer ses volontés par la contrainte il faut tout d’abord une force militaire développée. Les états-unis dépensent par an environ 640 milliards de dollar dans la défense, ce qui représente 1/3 des dépenses militaires mondiales. Nous comprenons alors l’importance de cet aspect pour les américains dans l’affirmation de la puissance. Ensuite, l’armement et les nouvelles technologies utilisées par les eu leur permettent une supériorité technologique dans les différents conflits ainsi qu’un effet de dissuasion avec la possession de l’arme nucléaire. Cependant pour que ces deux aspects de la puissance militaire soit utiles, les eu doivent pouvoir se projeter dans le monde et influencer à distance les différentes états alliés. C’est pour cela que 200 000 soldats sont constamment répartis dans des bases situées dans le monde entier, prêts à intervenir dans n’importe quel conflit (exemple du Koweit où des soldats étaient présent sur place) et que les différentes alliances permettent aux états unis d’unifier leur force avec d’autres états dans une logique de défense (l’Otan par exemple qui est une alliance offrant un poste stratégiques aux états unis qui se lient alors militairement avec l’Europe). La puissance militaire des eu est également observable sur le territoire. Washington par exemple qui accueille le pentagone est un centre incontesté de la force militaire. D’autres sites comme la Floride (avec les bases de lancements spatiaux), Hawaii (avec Pearl Harbor, seule base au centre du pacifique démontrant l’omniprésence des états unis dans le monde) ou encore les différents états (qui renferment des bases souterraines armées et prêtes à lancer des missiles) sont la vitrine de la puissance militaire des états unis. Pour affirmer son hard power et developper sa force militaire, les eu doivent également utiliser leur économie comme une force. En effet avec 24% du pin mondial, 41% de la capitalisation boursière (juste à wall street) et 126 des 500 plus grandes FTN, les états unis sont un poids lourd dans l’économie mondiale. Nous allons utiliser trois exemples démontrant que les eu utilisent cette supériorité économique comme un atout du hard power. Tout d’abord l’agro-industrie qui représente 5% du PIB du pays et qui se développe dans la région des grandes plaines, permet aux eu de contraindre d’autres états (comme l’Égypte) à fonctionner sous leur influence en échange d’aide alimentaire. Ce fonctionnement qui se nomme « l’agro-impérialisme » aide les eu à se créer de nouveaux alliés en se servant de la production agro-alimentaire comme une arme. Le second exemple porte sur le commerce notamment de pétrole (produit au Texas et en Pennsylvanie par exemple). Les eu sont le premier producteur de cette ressource tant convoitée, par conséquent ils s’en servent comme un levier pour contraindre les états acheteurs à se comporter selon leurs intérêts. Et enfin le dernier exemple prend place dans les Zone Economique Exclusive, ces espaces maritimes qui offrent la possibilité aux eu d’exploiter les ressources qu’ils désirent puis de les revendre pour se developper économiquement mais également affirmer leur place dans le domaine commercial. La puissance économique  n’est possible que si la démographie est suffisamment utilisée pour profiter au pays. Les eu se servent donc des 320 000 000 d’habitants, peu importes leur catégorie sociale pour continuer cette logique d’expansion économique. Trois exemples de cette exploitation seraient: la main d’oeuvre trouvée chez les immigrant illégaux (la promesse de papier leur fait accepter des salaires et conditions de vie indécents mais est rentable pour les eu), les qualifications des immigrés légaux (en effet le flux d’immigrants venus de pays développés où ils ont acquis des connaissances telles qu’ils sont bénéfiques au développement des eu sans leur couter d’argent, est très important) et enfin la mobilité des personnes âgées (Amazon avec le « camperforce » pousse les retraités à travailler pour gagner un complément de retraite et permet l’expansion économique de la FTN). Le hard power est complet quand la diplomatie est également intégrée aux atouts de puissance. Les eu par exemple, en prenant part aux institutions diplomatiques (G7,G20, ONU, OMC,FMI…) et en créant un réseau d’ambassades et de consulats (300 en tout) à Washington, se crée une place importante dans la vie diplomatique mondiale. En effet, grâce aux postes stratégiques occupés comme le statut de membre permanent au conseil de sécurité de l’ONU (lui donnant le droit de véto) ou le rôle majeur dans la contribution au fond du FMI (16% des voix sont attribuées aux eu), le pays se réserve la possibilité d’imposer, par la contrainte, ses choix et idées.

Le soft power est le deuxième grand fondement de la puissance américaine. En influençant de manière invisible les autres états, les eu se créent des alliés et par conséquent des zones d’influences. Ce sont dans les années 1950 que le mode de vie américain ou « l’american way of Life » s’est diffusé dans le monde entier et particulièrement en Europe. En effet après la WWII où l’Europe connait des restrictions importantes, le modèle de consommation américain est une renouveau. Consommer sans limite, abondamment et comme on le souhaite fait rêver les populations autour du globe qui se laissent influencer par cet esprit de liberté. Alors les FTN, pour faire augmenter d’avantage la consommation vont diffuser une image idéalisée des eu (Macdo, Pepsi ou encore Hollywood). Cette propagande va être tellement diffusée qu’elle finira par influencer les étrangers dans le sens des eu. Pour le monde entier, l’Amérique du nord se transforme en paradis et le tourisme explose alors projetant les eu à la 3ème place mondiale. Tout le territoire va être touché par cette vague de tourisme (New-York, la Californie, les parcs naturels…) et l’attractivité dans tous les domaines sera en augmentation. Ce sont par exemple des milliers d’étudiants qui, tous les ans, migrent aux eu pour étudier dans les universités de renoms (la Ivy League). Les états unis sont alors un modèle de puissance qui persuade et impose ses intérêts et décisions grâce au hard et soft power. Cependant cette affirmation de puissance est contestée par plusieurs points. Tout d’abord sur le plan économique ou les états unis sont concurrencés par l’Europe (une véritable guerre économique se déroule entre les deux régions) et par la Chine (qui connait une croissance telle qu’elle pourrait devenir la première puissance mondiale et qui met en place des programmes comme « les nouvelles routes de la soies » pour se developper plus rapidement). De plus le déficit annuel de 800 milliards de dollar que connait les états unis sont révélateur de leur dépendance à l’exportation commerciale qui remplit les caisses de l’état. Les limites sont également sociales. En effet l’inégale répartition de la richesse crée une fracture entre l’Amérique riche et l’Amérique modeste. Aux eu 1% de la population détient 40% de la richesse totale du pays et le PIB par habitant et par an peut être multiplié par trois en fonction des états (par exemple entre New-York et le Mississippi). Cette fracture révèle l’individualisme des américains et la non répartition des richesses. Les problèmes sociaux sont également ethniques. Entre l’aurique blanche et l’aurique noire les conflits sont nombreux et historiques: de l’esclavage et la ségrégation au racisme banalisé et décomplexé d’aujourd’hui (bavures policières ou passage au tabac dans certains états). Ces fractures sociales sont ancrées dans la société américaine et continue de la diviser. En plus du déclin social, les états unis connaissent une décroissance de l’idéalisation construite autour de leur pays due à plusieurs images qu’ont les populations du monde entier. Première les eu apparaissent comme un état favorisant le développement économique plutôt que la préservation de l’environnement (sortie des accords de Paris en 2020). La crise économique de 2008 a fait rentrer dans les esprits que le système économique des eu était fragile et pouvait détruire l’économie mondiale. Ensuite que les actes de barbaries étaient communs aux eu et que l’état lui même y participe (la prison de Guantanamo où sont enfermés des détenus dans des conditions déplorables et illégales ainsi que le scandale des photos montrant des soldats américains maltraiter des détenus irakiens en 2003 lors de la guerre). Ces trois crises rendent les eu moins attractifs pour une partie du monde malgré la puissance incontestable que procurent le hard power et le soft power.

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