En quoi les Etats-Unis deviennent-ils les gendarmes du monde de 1918 à aujourd'hui?
Dissertation : En quoi les Etats-Unis deviennent-ils les gendarmes du monde de 1918 à aujourd'hui?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar juloual • 26 Octobre 2019 • Dissertation • 2 503 Mots (11 Pages) • 970 Vues
« Les Etats-Unis de 1918 à nos jours : le gendarme du monde ? »
Au cours du XX° siècle et encore de nos jours, les Etats-Unis ont su bâtir en empire, au point que bien que démocratiques, on parle à propos de ce pays d’impérialisme américain, d’hyperpuissance, d’état hégémonique. Et c’est aussi bien par son soft power, diffusion du mode de vie, de la culture américaine ( American way of life)dans le monde, que par son hard power, sa force de dissuasion militaire, l’idée que le pays défend un monde libre et peut jouer les ambassadeurs de la paix, que ce pays de la triade a su s’imposer comme la première puissance au monde.
Mais ici nous laisserons de côté l’impérialisme économique et culturel des Etats-Unis pour nous interroger sur sa force idéologique, politique et militaire qui lui ont fait gagner dans les années 90 le surnom de « gendarme du monde ». En quoi en un siècle, de 1918 à nos jours, les Etats-Unis sont-ils devenus les garants de la paix dans le monde, en quoi ont-ils construit une telle force de dissuasion que de nos jours leurs décisions pèsent lourdement sur l’échiquier international ?
Suivant un plan chronologique, nous nous demanderons dans une première partie pourquoi de 1918 à la fin de la Deuxième Guerre mondiale les Etats-Unis ont su accroître leur pouvoir sur le plan politique et militaire. Dans un deuxième volet, de 1945 à 1990, nous verrons en quoi ils ont créé un monde bipolaire dont ils sont sortis les grands gagnants. Enfin dans un troisième temps, tout en analysant les fragilités de cette hyperpuissance, nous dirons pourquoi ce pays s’est vu attribuer le surnom de « gendarme du monde ».
A la faveur des deux guerres mondiales qui vont ruiner les puissances européennes, les Etats Unis vont construire une puissance dans le domaine militaire, politique et même diplomatique, si bien qu’ils vont acquérir une puissance dure (hard power) capable peser sur les décisions internationales et de contraindre les autres pays à agir comme ils le souhaitent. Ainsi sur presque cent ans, ce pays va établir un nouvel ordre mondial et un peu comme un gendarme, il va tenter de garantir une sorte de paix mondiale par la crainte, par la diplomatie, par la conviction idéaliste que les Etats-Unis sont les défenseurs des droits de l’homme et que leur politique ultra libérale est la meilleure, donc un modèle à suivre. Comment de 1918 à 1945 édifient-ils les premières pierres de cet empire ?
D’abord, si durant la Première Guerre mondiale, Les Etats-Unis, peu touchés par le jeu des alliances restent en retrait. Ils vont largement profiter de ce conflit en livrant des armes, du matériel et de la nourriture : c’est le fameux « Cash and carry », des lois qui autorisent les exportations d’armes et de matériel aux pays en guerre. Cela va leur profiter économiquement. Puis en 1917 avec leur entrée en guerre suite à l’attaque du Lusitania par les Allemands, ils vont donner au conflit un tournant décisif. Il est évident que l’arrivée de leurs chars dans le conflit va permettre la victoire de la Triple-Entente. En 1919, Wilson se rend à Paris avec un programme en 14 points. Il entend promouvoir une paix durable, permettre aux peuples de disposer d’eux-mêmes et créer entre autres une organisation internationale pour régler les conflits : la SDN, ancêtre de l’ONU. Même si Wilson à son retour aux Etats Unis essuie un échec électoral et ne peut empêcher le repli national et la politique isolationniste de son pays, la création de la SDN est en route et le président américain en est l’instigateur. D’ailleurs si l’isolationnisme des Etats-Unis est patent sur le plan politique (Les Américains ne ratifient pas le Traité de Versailles.), il ne l’est pas sur le plan économique, puisque le pays va largement prêter de l’argent aux belligérants européens. Cette diplomatie du dollar va à nouveau enrichir le pays et accroître son pouvoir.
Puis dans la deuxième partie des années 30, bien qu’affaiblis par la crise de 29, les Etats Unis avec à sa tête le président Roosevelt vont sortir de leur isolationnisme et comprendre les enjeux du conflit imminent. Comme lors de la Première Guerre mondiale, le pays restent prudent et ne jouent pas les « va-t’en guerre », mais quand le président rétablit le service militaire obligatoire, quand il prétend que son pays sera l’arsenal des démocraties, quand en 1941, il fait voter la loi du Prêt-bail qui autorise la vente d’armes aux Alliés pour faire barrage au nazisme, il est évident que politiquement et militairement le pays se prépare à la guerre, guerre qui débute le 7 décembre 1941 avec l’attaque des Japonais à Pearl Harbor dans le Pacifique. A partir de là, comme un gendarme au milieu d’une manifestation, l’engagement des Etats-Unis est total. Sur le plan humain, militaire, diplomatique et économique, aussi bien dans le Pacifique qu’Europe, le pays est partie prenante dans le conflit. Les Etats unis deviennent même le laboratoire des armes de l’Europe : avions B52, bombe H, ils alimentent le conflit en armes. Et au terme de trois débarquements (en Afrique du Nord en 1942, en Italie en 1943 et en France le 6 juin 1944) et de deux largages de bombes atomiques ( Hiroshima et Nagasaki le 6 et 9 août 1945), les Américains font définitivement plier les forces de l’Axe et s’imposent avec les Russes comme les deux grandes puissances vainqueurs. Les Etats Unis ont un boulevard devant eux, les vieilles puissances coloniales (Royaume Unis, France) sont exsangues et ne font plus d’ombre à personne, le pays est alors en tête du « monde libre », mais c’est sans compter les Russes qui n’entendent pas laisser leur part du gâteau. Un nouvel ordre mondial nait : il est bipolaire.
Si les Etats Unis et les soviétiques ont partagé la même vision au sortir de la guerre : dénazifier l’Europe, mettre fin au colonialisme, très vite le torchon va brûler entre eux. D’abord, ils ne partagent pas la même idéologie : le communisme inspiré de Karl Marx se heurte au libéralisme d’Adam Smith et dès 1948 avec le blocus de Berlin c’est la première échauffourée. On se souvient du fameux « Ich bin ein Berliner » de Kennedy qui dit bien que l’Amérique n’entend pas laisser l’Allemagne et l’Europe de l’ouest aux Soviétiques. Parallèlement à cela, un an plus tôt, Truman lance une nouvelle diplomatie du dollar avec son plan Marshall qui aide à la reconstruction de l’Europe, plan Marshall qui va s’opposer à la doctrine de Jdanov : les deux camps sont en passe de se former, c’est le début de la guerre froide. Les deux puissances vont alors s’opposer dans tous les domaines : idéologique, militaire, scientifique, culturel et chacun entend être « le gendarme
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