Comment le procès des accusés participe à la construction de la mémoire des attentats du 13 novembre 2015 ?

Comment le procès des accusés participe à la construction de la mémoire des attentats du 13 novembre 2015 ?

Dans la nuit du 13 au 14 novembre 2015, la France fut endeuillée par une série d’attentats terroristes qui ont provoqué le décès de 131 personnes sur plusieurs sites autour du Stade de France, à la salle de spectacle du Bataclan et dans plusieurs bars et restaurants du 10 et 11ème arrondissement de Paris.

L’ouverture d’un procès pour les attentats du 13 novembre le 8 septembre 2021 m’a conduit à m’interroger sur la manière dont il participe à la construction de la mémoire de ces attentats.

La mémoire correspond à la manière dont un individu, des sociétés ou des groupes se souviennent et se représentent le passé.

Nous présenterons dans un premier temps ce procès puis nous montrerons qu’il permet de rendre justice aux victimes et à leur famille mais aussi de mieux comprendre les faits. Enfin, nous analyserons les limites de la construction d’une mémoire par le procès.

Tout d’abord, le procès des attentats du 13 novembre 2015 est un procès inédit qui a pour but de juger les auteurs ou complices des attentats du 13 novembre.

Présidée par Jean Louis Périés, 5 magistrats professionnels ont composé la cour d’assise spéciale.

Ce procès est historique par son ampleur : 10 mois d’audience, 20 accusés, 2500 parties civiles et 141 médias accrédités.

Il a également été filmé par 8 caméras et s’est déroulé dans une salle d’audience de 550 places spécialement construite pour l’évènement. Pour la première fois dans l’Histoire, les parties civiles ont eu accès à une web radio pour pourvoir suivre les débats à distance et une cellule psychologique de 12 professionnels a accompagné les victimes et leurs proches tout au long du procès.

Les 20 accusés jugés pour direction, organisation ou participation à une association de malfaiteurs terroristes ont été reconnu coupable des infractions qui leur étaient reprochés.  Les peines encourues vont de la réclusion à perpétuité à des peines de prison ferme. Salah Abdeslam, reconnu comme  co-auteur des attentats, a été condamné à la réclusion criminelle incompressible.

Enfin, ce procès est historique pour la place qu’il accorde aux parties civiles. En effet, 5 semaines ont été consacrés aux témoignages des parties civiles et plus de 350 personnes se sont succédé à la barre.

Le procès des attentats du 13 novembre 2015 est un évènement important pour la construction d’une mémoire autour de ces attentats. En effet, il permet de rendre justice aux victimes et à leur famille en identifiant les responsables et en les condamnant pour leurs actes. Il peut ainsi permettre de redonner une dignité aux personnes touchées par les évènements.

De plus, en témoignant, les victimes ou leurs proches peuvent construire une mémoire et apaiser leur douleur et leur souffrance.

Le procès permet également de rappeler les faits pour mieux comprendre et transmettre ce qu’il s’est passé. Il facilite ainsi le passage d’une mémoire individuelle à une mémoire collective.

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