Espagne: les frontières d'un pays adhérent
Étude de cas : Espagne: les frontières d'un pays adhérent. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar jz05 • 18 Avril 2024 • Étude de cas • 1 550 Mots (7 Pages) • 163 Vues
Les frontières d’un Etat adhérent: l’Espagne
Selon le géographe Michel Foucher, la frontière «dessine le périmètre de l’exercice d’une
souveraineté étatique et constitue l’un des paramètres de l’identité en traçant la distinction entre le
dedans et le dehors, en délimitant le cadre de la définition d’une citoyenneté». L'Espagne partage
ainsi une frontière avec la France, Andorre et le Portugal mais aussi avec le Royaume-Uni – via
Gibraltar – et le Maroc. Ces frontières variées se caractérisent par des mobilités asymétriques. De ce
fait, ces frontières, inégalement ouvertes, sont à la fois des sources de coopération transfrontalière
mais aussi de conflits. Nous nous demandons alors pourquoi les frontières espagnoles sont si
particulières. Dans un premier temps, nous nous intéresserons aux enjeux de ces espaces. Ensuite,
nous verrons les formes que prennent ces frontières. Enfin, nous regarderons les débats engendrés par
ces démarcations.
Les frontières du royaume d’Espagne impliquent des enjeux extrêmement variés.
Commençons par les espaces intra-européens, au cœur de la coopération évoquée plus tôt.
Descendants de peuples proches – voire identiques – la démarcation entre Espagnols et
Portugais ne naît qu’au XIIe siècle. La frontière entre l’Espagne et le Portugal (La Raya) – restée
presque inchangée depuis le traité d’Alcañices en 1297 – est une des plus anciennes frontières
d’Europe.
D’autre part, la frontière entre l’Espagne et la France n’acquiert son acceptation de limite
entre Etats au XVIe siècle à compter des affrontements entre monarchies, au vu des velléités
expansionnistes de Charles Quint. Les rois prennent alors en compte la notion d’Etat, rappelant la
définition introduisant cet écrit, qui évoque une «souveraineté étatique». Le premier acte mentionnant
une frontière entre les deux pays est signé en 1659, limite modifiée à diverses reprises depuis.
La frontière entre l’Espagne et le Maroc, quant à elle, est une des plus petites frontières au
monde mais évoque une longue histoire, rappelant la reconquête de la péninsule ibérique face à la
domination des Maures, repoussés du début du XIIIe siècle à la fin du XVe siècle. Cette frontière fait
donc écho à une lutte entre civilisations.
La frontière est donc consubstantielle à la notion d’État, comme nous l’avons vu dans le cas
français. Les relations entre ces-derniers sont ainsi établies, en partie, sur la frontière. Nous observons
alors que les frontières engendrent des enjeux importants dans les relations internationales. Dans le
cas espagnol, les relations avec ses voisins sont, en effet, établies sur cet espace. Se distinguent alors
deux zones pour l’Espagne. Une première, au sein de l’espace Schengen et une seconde, à l’extérieur
de ce-dernier, avec principalement le Maroc.
Dans le premier cas, le pays estime bénéficier de l’immigration, en échangeant travailleurs et
biens avec les pays européens; mais aussi en développant des espaces transfrontaliers,que nous
verrons plus tard et en ouvrant ses portes aux touristes. A l’inverse, dans le second cas, le pays estime
perdre au change dans le cas d’une immigration et d’échanges trop importants, fermant sa frontière et
créant ainsi des migrations clandestines. Travailleurs frontaliers, touristes, immigration clandestine et
discordance civilisationnelle, voici les principaux enjeux des frontières espagnoles, répartis
inégalement.
Ces frontières prennent des formes tout à fait variées, correspondant aux enjeux divers
évoqués plus tôt. Intéressons-nous, dans un premier temps aux frontières de l’espace Schengen.
Comme l’indique l’article 3 du traité sur l’Union européenne, «L'Union offre à ses citoyens
un espace [...] sans frontières intérieures, au sein duquel est assurée la libre circulation des
personnes». De ce fait, le pays, à travers les collectivités territoriales, collabore intensément avec ses
voisins Français et
Portugais et – bien que le
pays ne soit pas membre
de l’UE – avec Andorre.
Cette collaboration prend
la forme de coopérations
transfrontalières
régionales et locales.
Parmi elles, nous
pouvons compter
l’eurorégion Nouvelle
Aquitaine - Euskadi -
Navarre, un groupement
européen de coopération
territoriale (GECT) créé
en 2011. Ce territoire
regroupe trois régions –
deux espagnoles et une
française – 98 690 km2
de superficie et presque 9
millions d’habitants. Le
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