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Espagne: les frontières d'un pays adhérent

Étude de cas : Espagne: les frontières d'un pays adhérent. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  18 Avril 2024  •  Étude de cas  •  1 550 Mots (7 Pages)  •  184 Vues

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Les frontières d’un Etat adhérent: l’Espagne

Selon le géographe Michel Foucher, la frontière «dessine le périmètre de l’exercice d’une

souveraineté étatique et constitue l’un des paramètres de l’identité en traçant la distinction entre le

dedans et le dehors, en délimitant le cadre de la définition d’une citoyenneté». L'Espagne partage

ainsi une frontière avec la France, Andorre et le Portugal mais aussi avec le Royaume-Uni – via

Gibraltar – et le Maroc. Ces frontières variées se caractérisent par des mobilités asymétriques. De ce

fait, ces frontières, inégalement ouvertes, sont à la fois des sources de coopération transfrontalière

mais aussi de conflits. Nous nous demandons alors pourquoi les frontières espagnoles sont si

particulières. Dans un premier temps, nous nous intéresserons aux enjeux de ces espaces. Ensuite,

nous verrons les formes que prennent ces frontières. Enfin, nous regarderons les débats engendrés par

ces démarcations.

Les frontières du royaume d’Espagne impliquent des enjeux extrêmement variés.

Commençons par les espaces intra-européens, au cœur de la coopération évoquée plus tôt.

Descendants de peuples proches – voire identiques – la démarcation entre Espagnols et

Portugais ne naît qu’au XIIe siècle. La frontière entre l’Espagne et le Portugal (La Raya) – restée

presque inchangée depuis le traité d’Alcañices en 1297 – est une des plus anciennes frontières

d’Europe.

D’autre part, la frontière entre l’Espagne et la France n’acquiert son acceptation de limite

entre Etats au XVIe siècle à compter des affrontements entre monarchies, au vu des velléités

expansionnistes de Charles Quint. Les rois prennent alors en compte la notion d’Etat, rappelant la

définition introduisant cet écrit, qui évoque une «souveraineté étatique». Le premier acte mentionnant

une frontière entre les deux pays est signé en 1659, limite modifiée à diverses reprises depuis.

La frontière entre l’Espagne et le Maroc, quant à elle, est une des plus petites frontières au

monde mais évoque une longue histoire, rappelant la reconquête de la péninsule ibérique face à la

domination des Maures, repoussés du début du XIIIe siècle à la fin du XVe siècle. Cette frontière fait

donc écho à une lutte entre civilisations.

La frontière est donc consubstantielle à la notion d’État, comme nous l’avons vu dans le cas

français. Les relations entre ces-derniers sont ainsi établies, en partie, sur la frontière. Nous observons

alors que les frontières engendrent des enjeux importants dans les relations internationales. Dans le

cas espagnol, les relations avec ses voisins sont, en effet, établies sur cet espace. Se distinguent alors

deux zones pour l’Espagne. Une première, au sein de l’espace Schengen et une seconde, à l’extérieur

de ce-dernier, avec principalement le Maroc.

Dans le premier cas, le pays estime bénéficier de l’immigration, en échangeant travailleurs et

biens avec les pays européens; mais aussi en développant des espaces transfrontaliers,que nous

verrons plus tard et en ouvrant ses portes aux touristes. A l’inverse, dans le second cas, le pays estime

perdre au change dans le cas d’une immigration et d’échanges trop importants, fermant sa frontière et

créant ainsi des migrations clandestines. Travailleurs frontaliers, touristes, immigration clandestine et

discordance civilisationnelle, voici les principaux enjeux des frontières espagnoles, répartis

inégalement.

Ces frontières prennent des formes tout à fait variées, correspondant aux enjeux divers

évoqués plus tôt. Intéressons-nous, dans un premier temps aux frontières de l’espace Schengen.

Comme l’indique l’article 3 du traité sur l’Union européenne, «L'Union offre à ses citoyens

un espace [...] sans frontières intérieures, au sein duquel est assurée la libre circulation des

personnes». De ce fait, le pays, à travers les collectivités territoriales, collabore intensément avec ses

voisins Français et

Portugais et – bien que le

pays ne soit pas membre

de l’UE – avec Andorre.

Cette collaboration prend

la forme de coopérations

transfrontalières

régionales et locales.

Parmi elles, nous

pouvons compter

l’eurorégion Nouvelle

Aquitaine - Euskadi -

Navarre, un groupement

européen de coopération

territoriale (GECT) créé

en 2011. Ce territoire

regroupe trois régions –

deux espagnoles et une

française – 98 690 km2

de superficie et presque 9

millions d’habitants. Le

...

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