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Scène 6 la Guerre de Troie n’aura pas lieu, Jean Giraudoux, 1935.

Commentaire de texte : Scène 6 la Guerre de Troie n’aura pas lieu, Jean Giraudoux, 1935.. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  3 Mai 2023  •  Commentaire de texte  •  1 684 Mots (7 Pages)  •  273 Vues

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Pistes de commentaire pour l’extrait Acte I, scène 6 la Guerre de Troie n’aura pas lieu, Jean Giraudoux, 1935.

Eléments de compréhension pour l’étude du texte

1. Le paratexte

a. Le contexte historique, littéraire et artistique

• 1935 entre deux guerres, à l’aube de la Deuxième Guerre Mondiale (ou Seconde…c’est selon, au regard de notre actualité).

• 1935 = date de création = date de la première mise en scène.

• Giraudoux, écrivain, diplomate, contemporain d’Albert Camus et Jean-Paul Sartre. Il s’est engagé comme sergent et sous-lieutenant en 1914-1918 (tout comme Guillaume Apollinaire).

• Caractère paradoxal du titre qui annonce que l’événement pourtant connu n’aura pas lieu comme si les personnage tragiquement voulaient s’opposer à l’inéluctable, au destin.

• En 1936, Jean Giraudoux, pressent la guerre qui va éclater en 1939, alors que les nationalismes se renforcent. Hitler est chancelier depuis 1933.

• Le théâtre dans les années 30, connait le fort succès de Louis Jouvet (comédien, metteur en scène et directeur de théâtre) qui met en scène les pièce de Giraudoux.

b. La réécriture moderne d’un mythe antique pour lui donner une forme nouvelle

• Inspiré d’un épisode tiré de l’Iliade d’Homère.

• Hist : La Guerre de Troie a sans doute eu lieu en l’an mille avant Jésus Christ.

• Giraudoux a déjà pratiqué l’exercice avec Amphitryon 38 en 1929 et recommencera avec Electre en 1937 : comment révéler dans le mythe des échos à la modernité ? (idem pour Anouilh avec Antigone ou Jean Cocteau, Sartre qui ont pratiqué l’exercice).

• ActeI, scène 6 : premier acte qui installe l’action et se situe après l’exposition.

2. Que se passe-t-il ? qu’est-ce que ça raconte ?

• Débat qui oppose les partisans de la paix à ceux qui veulent la guerre : texte argumentatif intégré dans une pièce de théâtre.

• Le vieux Priam, les vieillards et le Géomètre font l’éloge d’Hélène. Ils sont d’accord avec le poète belliciste Démokos et souhaitent l’affrontement avec les Grecs. Hécube, l’épouse de Priam leur tient tête secondée par Andromaque. Malgré les diatribes de Démokos contre la restitution d’Hélène, Priam s’apprête à fermer symboliquement les Portes de la Guerre pour signifier la paix.

• Equilibre fragile dès le début de la pièce (nous sommes dans le premier Acte) : Dimension tragique car c’est le destin qui joue avec les hommes. Ironie tragique fondée sur l’illusion qu’une guerre pourtant célèbre dans l’histoire n’aura pas lieu.

3. Les personnages

• Hécube, épouse de Priam, incarne le bon sens et le pragmatisme et non pas l’image traditionnelle d’une épouse de monarque. Femme vieillie que la vie a rempli de désillusions. C’est une pacifiste convaincue qui combat avec véhémence la surenchère du vocabulaire trompeur. Amère, elle se moque de Démokos, beau parleur plein de rhumatismes. Elle prend le parti de la jeunesse et défend l’avenir. Elle représente les femmes mais refuse la féminité telle qu’elle est définie par les hommes qui en font le moteur de la guerre. Réalisme teinté d’ironie.

• Priam, alors qu’il est roi, semble effacé à côté de son épouse dont le franc parler est assez trivial. Hécube, personnage pittoresque.

4. Remarques sur l’écriture

• Ecriture fondée à la fois sur un certain lyrisme et une parole proche du quotidien. Travail sur l’oralité et le caractère littéraire du texte : mélange qui donne sa singularité au texte.

• Quelques personnages relèvent de la comédie.

• Prosaïsme dans leurs répliques qui leur donnent une dimension concrète, proche du spectateur ou de la spectatrice (langue « fleurie » ça et là).

• Ecriture imagée et rythmée.

• Il s’agit d’un débat, d’une délibération, un échange argumenté : en faveur de quel partie ce débat penche-t-il ? Comment fonctionne la circulation de la parole ?

• Est-ce un texte encore actuel dans sa facture ? Y’a-t-il une intemporalité du texte ou bien peut-on le considérer comme daté avec un langage très marqué par son époque ?

Problématiques possibles : comment ce dialogue argumentatif met-il en valeur différents types d’opposition ? ou Comment ce débat théâtral sur la guerre revêt-il un caractère polémique ?

I. Un débat qui oppose deux clans : les bellicistes aux pacifistes.

Andromaque dénonce la guerre alors que Priam semble en vanter les mérites. Tous deux s’opposent donc à ce sujet. Forme = échange de tirades.

1. Les arguments en faveur de la guerre

Champ lexical très important (« ennemi », « la guerre », « tués », « guerrier», « + répétition du terme à plusieurs reprises dans le texte.

La guerre associée à la notion d’héroïsme = Priam veut en démontrer la nécessité.

Priam utilise des contre-exemples « S’ils avaient été paresseux… »

Idée de mort au combat sublimée en dénigrant la vie avec le lexique « terne et stupide », « mépris »

Dévalorisation du quotidien, du banal par opposition à la guerre.

Associe le refus de faire la guerre au substantif « la lâcheté » (connotation forte, dévalorisant) : propos repris à plusieurs reprises = insistance…

2. Les arguments en faveur de la paix

Déploration des pertes humaines = inutiles dont sont victimes les deux clans.

« Ce sont les braves qui meurent à la guerre » = renforce l’idée des dégâts causés + mise

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