Portrait d'acis, les caractères de La Bruyère
Fiche : Portrait d'acis, les caractères de La Bruyère. Recherche parmi 301 000+ dissertationsPar Poulet2978000 • 7 Mars 2025 • Fiche • 1 811 Mots (8 Pages) • 27 Vues
Explication linéaire La Bruyère : Acis
L’oeuvre des Caractères de La Bruyère appartient au classicisme. C’est un courant artistique du 17e s. qui se définit par un ensemble de valeurs et de critères qui dessine un idéal s’incarnant dans l’ «honnête homme» et qui développe une esthétique basée sur une recherche de la perfection, son maître mot est la raison. Dans sa globalité, «les Caractères ou les mœurs de ce siècles» est composé de 16 livres, fragmentés en recueil de remarques et de portraits satiriques au travers desquels La Bruyère dépeints ses contemporains et formule, une règle de conduite. C’est un moraliste comme La Rochefoucault et Blaise Pascal.
L’unique oeuvre de La Bruyère, des Caractères a été réédité 9 fois entre 1688 et 1696. Le portrait d’Acis constitue l’intégralité d’une «remarque»: la septième du livre V «De la société et la Conversation»
Ici le moraliste critique la tendance précieuse que ses contemporains pouvaient avoir de s’exprimer dans les salons et à la Cour de Versailles. Cette tendance censée démontrer leur esprit, La Bruyère la tourne au contraire en ridicule et sottise.
L’extrait est une forme dialoguée. Nous allons voir comment l’auteur change de ton et de posture face à Acis. En effet, le texte peut se découper en 3 mouvements où on voit la variat° de la voix de l’auteur et son changement de posture face à Acis. Tout d’abord (plan)
Le ton est d’abord poli, plein d’incompréhension,
puis l’auteur s’emporte contre la sottise et la vanité d’Acis
et termine par un conseil faussement amical teinté de moquerie
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ANALYSE
1er MOUVEMENT : narrateur se montrant poli
*Que dites-vous? Comment?
La Bruyère nous plonge directement au milieu d’un échange commencé avec Acis.
avec ces 2 interrogatives courtes: phrase simple puis phrase averbale,
La Bruyère cherche à capter l’attention du lecteur
*Je n’y suis pas. Vous plairait-il de recommencer ?
L’utilisation des deux pronoms personnels «je/vous» évoque un lien
le ton est poli (plairait)
cependant la communication semble impossible
avec la phrase négative *Je n’y suis pas. et la gradation *j’y suis encore moins
Le texte s’ouvre sur un sentiment immédiat d’incompréhension.
Le présent utilisé est un présent d’énonciation.
L’action est en train de se passer sous nos yeux.
Il correspond au présent du dialogue représenté.
Pourquoi LB accumule une série de questions:
pour interpeller le lecteur
pour capter l’attention
pour créer un effet d’attente
Le message d’Acis n’est pas ici rapporté, pour montrer que ces dires : confus et ses excès de langage précieux, ininteressant
(*Je devine enfin.
devine: Du latin classique divinare «conjecturer», «présager» désigne le fait de découvrir par des pratiques magiques ce qui est caché. Il faut vraiment être un devin pour interpréter les propos d’Acis.)
En effet, Acis est un homme qui ne dit pas les choses simplement, contre exemple du classicisme pronant la clarté ou de l’honnête Homme
La Bruyère montre le décalage entre la volonté d’Acis et ce qu’il a fait dans la réalité.
*Vous voulez Acis, me dire qu’il fait froid; *que ne disiez-vous: «il fait froid»? Il y a ici une opposition entre phrase affirmative au présent et tournure interrogative à l’imparfait.
Et voilà l’auteur se transforme en professeur de philosophie comme dans le Bourgeois gentilhomme de Molière ton didactique : *Vous voulez m’apprendre qu’il pleut ou qu’il neige ; dites, il pleut, il neige…
*Vous me trouvez bon visage…, dites, je vous trouve bon visage.
Il y a là une forte déception, tant la chose est simple, s’en est presque comique, après tant d’efforts laborieux pr connaître nature propos Acis, révéler la banalité, prosaique: *il fait froid, il pleut, il neige… je vous trouve bon visage. Ce ne sont que des banalités.
Il démontre qu’il est facile de s’exprimer clairement et l’enseigne à Acis comme le soulignent les répétitions systématiques du texte: *vous voulez me dire… que ne disiez-vous.../ dites...
La Bruyère fait l’éloge de la simplicité: idéal et valeur du classicisme d’un langage transparent, clair, comme le dit Boileau H de lettre du 17e s: «ce qui se conçoit bien, s’énonce clairement».
Acis résiste -> *cela est bien uni et bien clair et d’ailleurs qui ne pourrait en dire autant. L’adverbe bien souligne ici la connotation péjorative associée aux adjectifs « uni » et « clair ». Pour Acis, le beau langage est un moyen de se distinguer et dire il les choses simplement est donné à tout le monde *et d’ailleurs qui ne pourrait pas en dire autant Acis ne veut pas parler comme tout le monde mais au contraire briller par son langage précieux.
Le moraliste pose une question rhétorique :
*Qu’importe, Acis, est-ce un si grand mal d’être entendu quand on parle, et de parler comme tout le monde ? qui exprime le but essentiel du langage, communiquer et se faire comprendre par tous, par cette q rhéto’ LB révèle et critique la vanité les hommes utilisent le langage davantage pour se faire valoir que pour communiquer.
2ème MOUVEMENT : narrateur satirique / la satire de la sotise d’Acis
une chose vous manque, Acis, à vous et à vos semblables les diseurs de phoebus, vous ne vous en défiez points, et je vais vous jeter dans l’étonnement ; une chose vous manque, c’est l’esprit,
Le
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