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Olympe de Gouges, préambule de la DDFC

Commentaire de texte : Olympe de Gouges, préambule de la DDFC. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  3 Mai 2023  •  Commentaire de texte  •  2 511 Mots (11 Pages)  •  305 Vues

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                                        Analyse linéaire ; préambule...

Intro 

Olympe de Gouges (1748-1793) est une femme de lettre qui s’inscrit dans le mouvement des Lumières et femme politique française, considérée comme une des pionnières du féminisme. Mariée de force à ses 18 ans, elle ne se remariera pas après la mort de son mari afin de publier librement ses écrits. Elle participe pleinement à la Révolution française et rédige la Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne en 1791, en réponse à la DDHC, afin de lutter pour l’égalité des sexes et de disposer des mêmes droits que ceux qui ont été accordés aux hommes. Elle sera guillotinée en 1793 pour avoir pris position contre Robespierre

Ce texte constitue le postambule de la DDFC, c’est à dire une note qui vient conclure cette déclaration. Il fait écho au préambule, dans lequel De Gouges interpellait les hommes. Cette fois, ce sont les femmes qui sont amenées à se réveiller et à réagir. L’auteure cherche à réveiller la conscience des femmes pour qu’elles réagissent et réclament ce qui leur est dû.

Quelle stratégie Olympe de Gouges met en place pour convaincre les femmes de combattre pour l’égalité ?

Nous analyserons cet extrait à partir des trois mouvements suivants : de la ligne 1 à 5, on retrouve une prise de conscience : les hommes ont bafoué les droits des femmes. De la ligne 5 à 14, Olympe de Gouges veut ouvrir les yeux des femmes sur leur condition. Enfin, de la ligne 14 à la fin : l’auteure veut faire accepter l’égalité aux hommes malgré leur résistance.

EXPLICATION LINÉAIRE

   I. Prise de conscience : les hommes ont bafoué les droits des femmes Ligne 1 à 5

 « Femme », L1

citations

Apostrophe

procédés

interprétations

   Le texte s’ouvre sur une apostrophe au singulier : permet à l’auteure d’interpeller sa destinataire. C’est un procédé rhétorique pour capter l’attention

d'Ancien Régime.

Au début du passage, Olympe de Gouges donne une image dépréciative de l'Ancien Régime, dans la mesure où elle emploie les termes« vicieux» et« vices, qui sont relatifs aux défauts de ce mode de gouvernement, et où elle utilise aussi le terme « coupable ». Tous ces mots sont connotés négativement. En outre, elle précise que rien n'est épargné par les travers de l'Ancien Régime, en répétant le pronom indéfini « tout » dans « tout était vicieux, tout était coupable ». Selon Olympe de Gouges, « tout était vicieux » sous l'Ancien Régime car les femmes n'avaient pas d'autre choix pour accéder à la fortune que de se servir de leurs charmes.

La première interrogation a en réalité une portée argumentative : l'autrice utilise ici l'interrogation pour un acte de langage affirmatif. Elle répond d'ailleurs elle-même à la question en apportant une solution, à la fin de l'extrait étudié.

Elle précise ensuite les qualités

requises de la part d'une femme

à l'époque

Les qualités requises pour une femme étaient d'être« belle» et« aimable».

La femme était uniquement considérée à travers ses atouts physiques et psychologiques dont elle pouvait, devait, tirer profit La femme est bien sous-estimée et non reconnue à sa juste valeur comme le souligne la négation restrictive« ne...que ».

On notera que dans ce passage Gouges ne parle pas forcément de prostitution, du moins tel qu'on l'entend aujourd'hui, mais plutôt de « femmes entretenues », de femmes entretenant des liaisons avec des amants riches et profitant de leur richesse comme l'indique la métaphore.

Si la femme ne se conforme pas à ce qu'on attend d'elle, elle e s t mal vue.

Si elle n'en profitait pas, elle avait un caractère bizarre, ou une philosophie peu commune,qui la portait au mépris des richesses; alors elle n'était plus considérée que comme une mauvaise tête. la plus indécente se faisait respecter avec de l'or. le commerce des femmes était une espèce d'industrie reçue dans la première classe, qui, désormais, n'aura plus de crédit. S'il en avait encore, la Révolution serait perdue, et sous de nouveaux rapports, nous serions toujours corrompus.

Une femme n'avait besoin que d'être belle ou aimable; quand elle possédait ces deux avantages, elle voyait cent fortunes à ses pieds.

Le champ lexical de l'argent est dominant dans les premières lignes, avec les termes « fortunes », «

 richesses », « or » qui sont employés par Olympe de Gouges pour mettre en évidence le rapport particulier que la femme doit entretenir avec l'argent. À l'époque il était de bon ton, pour une femme, de profiter de ses atouts physiques et psychologiques dans le but de se faire entretenir par un homme et ainsi se faire respecter. Ce comportement était légitime à tel point que c'est ce qui était attendu. Une femme qui n'agissait pas ainsi était alors mal vue puisqu'elle « n'était plus considérée que comme une mauvaise tête ». La négation restrictive souligne l'image négative de la femme. L'auteure précise bien que si la femme« n'en profitait pas elle avait un caractère bizarre, ou une philosophie peu commune, qui la portait aux mépris des richesses ». Olympe de Gouges souligne également l'idée que le respect envers une femme était proportionnel à sa relation avec les hommes et l'argent comme le montre l'emploi du superlatif : « la plus indécente se faisait respecter avec de l'or. »

L'expression « commerce des femmes » (l. 156) est elle-même ambigüe : à cette époque le «commerce » désigne en premier lieu les relations humaines (sociales, amicales, affectives) et l'expression est donc à comprendre avant tout comme « les relations affectives, charnelles avec des femmes », le fait de « fréquenter » des femmes, avec l'ambiguïté que ce terme a encore aujourd'hui. L'argent est bien au centre des préoccupations, comme le fait que la femme devienne finalement une simple marchandise. Olympe de Gouges parle ici de « commerce des femmes » et« d'industrie », pour renforcer l'idée défendue précédemment que les femmes sont finalement considérées comme des objets.

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