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La Chartreuse de Parme, Stendhal

Commentaire de texte : La Chartreuse de Parme, Stendhal. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  2 Mai 2023  •  Commentaire de texte  •  1 325 Mots (6 Pages)  •  393 Vues

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La Chartreuse de Parme

Une scène de bataille

  1. Une hypotypose de la mort
  2. Le recours aux différents sens

Un anti-héros

  1. La naïveté de Fabrice, illustrée par une figure enfantine
  2. Un personnage qui manque de vaillance

L’esthétique programmatique de Stendhal

  1. Un recours à l’histoire
  2. Entre romantisme et réalisme

      Au XIX ème siècle, Stendhal s’inscrit dans lignée des novellistes, en composant le roman La Chartreuse de Parme. Dans cette œuvre, l’auteur rapporte des faits divers d’actualité et d’histoire, tout en mêlant parallèlement une touche personnelle de romantisme. Dans l’extrait étudié, Stendhal donne à voir au lecteur un portrait peu flatteur de Fabrice del Dongo, jeune aristocrate italien, qui s’est engagé dans l’armée napoléonienne. Comment le narrateur rend-il compte de la bataille de Waterloo ? Tout d’abord, nous analyserons le spectacle de la bataille, puis nous dégagerons le portait en anti-héros de Fabrice pour enfin nous pencher sur l’esthétique programmatique de Stendhal.

   

   Examinons tout d’abord la scène de bataille. Le narrateur donne ici une description de la scène tragique et recourt à une hypotypose de la mort. En effet, les champs lexicaux des armes et de la mort sont très présents tout au long de l’extrait avec « feu »,  « boulet », « canon » et avec « tout sanglant », « horrible », « ses propres entrailles ».  De plus, l’euphémisme « c’était deux hussards qui tombaient atteints par des boulets » renforce la violence et l’horreur de cette  guerre. Parallèlement, l’antithèse  « malheureux » et «vivaient encore » souligne l’agonie des combattants et le dernier symbole de l’espoir de survie. Le pluriel « presque tous les cadavres » et les deux occurrences de l’adjectif « malheureux » suscitent au lecteur une impression renforcée d’horreur.

   En outre, le narrateur recourt à différents sens pour mieux permettre au lecteur de se représenter l’horreur de la bataille. Le sens de la vue est très présent dans l’extrait avec les verbes de vue « contemplait » , « regarda », et « vit » ainsi qu’avec les verbes d’état à l’imparfait, temps de la description, « semblait », « était ». Ces procédés rapportent la violence de la bataille vue à travers les yeux du narrateur ici interne. De plus, l’ouïe est fréquemment convoquée dans l’extrait : le verbe « criaient » et l’expression « il entendit un cri sec » avec l’adjectif « sec » qui indique la brièveté du son renforcent la perception sensorielle de Fabrice et permettent au lecteur de se représenter ces horreurs.

Après avoir étudié cette scène de bataille, penchons-nous sur la représentation de Fabrice en anti-héros.

En premier lieu, Fabrice est représenté sous les traits d’une figure enfantine. En effet, ce personnage admire les combattants  de manière enfantine : la  métaphore « perdu dans une admiration enfantine , ainsi que l’adjectif « fameux » et le superlatif de supériorité «  le brave des braves »  renforcent cette admiration d’un modèle qu’un enfant considère comme son héros. En outre, la répétition du terme « le feu » ainsi que le groupe nominal « un vrai militaire » avec l’adjectif mélioratif « vrai » illustrent l’innocence et la naïveté du personnage qui pense avoir accompli un exploit. L’infinitif « rougir » et la chute « il tourna vers l’ennemi » traduisent son manque d’assurance tel un enfant qui vient de faire ses débuts dans le monde des adultes. Enfin, cette même chute souligne le fait que Fabrice del Dongo ne trouve pas sa place de soldat au sein de l’armée car il se montre inadapté et manque du recul des années.

En outre, Le narrateur omniscient de l’histoire dresse un portrait sans concession de Fabrice del Dongo, qu’il qualifie de « fort peu héros » avec l’oxymore des adverbes « fort »  et « peu », ce qui renforce l’attitude pusillanime de Fabrice.  De plus, la métaphore « un frisson d’horreur » ainsi que le  champ lexical de la mort avec l’adjectif « horrible », « sang » et l’euphémisme « c’était deux hussards qui tombaient atteints par des boulets illustrent la poltronie de Fabrice lorsqu’il découvre enfin la réalité et les horreurs de la guerre. Enfin, les phrases brèves « ce qui lui sembla horrible », « il voulait suivre les autres » et « le sang coulait dans la boue » contribuent à renforcer l’attitude poltrone du principal protagoniste : elles donnent un rythme saccadé au texte et soulignent la peur de Fabrice face aux cadavres, qui  peut se traduire par une respiration rapide et entrecoupée.

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