Tableau analytique Chatreuse de Parme Stendhal
Commentaire de texte : Tableau analytique Chatreuse de Parme Stendhal. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar xaleur • 19 Mars 2016 • Commentaire de texte • 1 426 Mots (6 Pages) • 4 410 Vues
OBJET D’ETUDE : Le personnage de roman du XVII à nos jours
PERIODE ……. D’un héros idéalisé au personnage de l’anti-héros, du 17ème à nos jours
PROBLEMATIQUE DE LA PERIODE : Comment le personnage de roman évolue-t-il et s’inscrit-il dans la société qui l’entoure ?
SEANCE ……… : lecture analytique
La Chartreuse de Parme, Stendhal, (1839)
Extrait de « Tout à coup on partit au grand galop » à « jamais je ne serai un héros »
- Travail préparatoire maison systématique pour une lecture analytique :
Rédiger sur fiche bristol (conservez une même charte graphique : couleurs, tailles des fiches… pour faciliter vos révisions) : fiche auteur (vrai nom (pseudo) dates, nationalité, statut social, armée, vie en Italie, contexte historique, métiers) /fiche œuvre (titre, auteur, date, deux mouvements associés : romantisme, réalisme, résumé en 10 lignes maximum, les thèmes principaux : un roman de formation (d’apprentissage), le contexte historique dans le roman, la bataille de Waterloo, l’épopée)
http://www.site-magister.com/prepas/stendhal.htm#axzz3rkyMJFgI
- Travail préparatoire en classe:
Le texte a été lu, les mots difficiles notés ds le répertoire. Qu’avez-vous compris du texte ? (court résumé en 2/3 phrases) Quel est le genre de ce texte ? Quelle est la forme de discours dominante (ou type de texte) ? Ce texte appartient-il à un mouvement littéraire ? Lequel ? Registre dominant ? (pathétique, lyrique, tragique, comique, polémique…)
- Tableau analytique
Axes et sous axes | Citations | Procédés | Interprétation |
Tout à coup, quelques instants après | Locutions adverbiales | Pour signaler une action soudaine qui évolue rapidement dans le texte, puisque les deux termes sont employés l’un à la suite de l’autre. Effet de réel : permet d’ancrer le récit dans le réel. | |
On partit au grand galop | Figure de style : hyperbole | Image qui rend le récit vivant et visuel, effet de mouvement général (on). Permet de caractériser la scène : les chevaux, une scène de bataille. | |
Fabrice vit l.2 | Verbe de perception/focalisation interne | Point de vue de Fabrice qui domine dans tout l’extrait. Abondance des verbes de perception (vision, ouïe…) | |
Une terre labourée qui était remuée l.2 Le fond des sillons, plein d’eau l.3 La terre fort humide l.4 | Expansions du nom Lexique du champ | Description du champ de bataille, caractérisation : détails prosaïques (effectue un rapprochement entre le champ de bataille et le champ qu’on laboure : rien d’héroïque ici) qui révèlent un champ de bataille surprenant pour le héros, loin de ce qu’on pourrait imaginer et du topos de l’épopée. | |
Volait en petits fragments noirs lancés à trois ou quatre pieds de haut | Description minutieuse | Détails réalistes, comme un zoom ou arrêt sur image sur cette vision du décor qui rappelle des éclats d’obus par exemple. Le paysage semble dévasté. | |
Remarqua l.5 Singulière l.3 Singulier l.7 | Verbe de perception Adjectifs, modalisateurs du récit | Attention que porte Fabrice à tous ces détails ; montre l’étonnement de Fabrice, sa subjectivité (la scène est racontée de son point de vue), mais aussi son décalage par rapport à la scène (il ne ressent pas de peur ou de courage). | |
Puis l.6 | Connecteur temporel | Enchaînement des événements dans le récit. Pas de logique ici : digression par la pensée du personnage. Il n’est pas dans l’action, ne saisit pas les enjeux de la bataille | |
Sa pensée l.6 | Fonction sujet | Elle agit de manière indépendante, comme si Fabrice n’était plus qu’une pensée. | |
Gloire l.6 Maréchal l.7 | Champ lexical héroïsme | Opposition entre ces termes qui connotent une certaine majesté, en lien avec l’épopée Napoléonienne, toutefois vus ici à travers le prisme du réalisme et de la naïveté de Fabrice, qui rêve d’héroïsme et de gloire mais qui demeure incapable de se comporter en guerrier. | |
Un cri sec l.7 | Qualificatif | Marque de la subjectivité du héros, de son ressenti en décalage. Une certaine confusion dans la perception : un cri, deux hussards. | |
Tombaient Atteints l.8 | Verbe d’action | Mouvement ascendant, chute, mort. En opposition avec l’image du valeureux chevalier. | |
Déjà l.8 | Adverbe | Fabrice semble toujours avoir un temps de retard sur les événements. Ironie du narrateur sur son personnage. | |
Sembla l.9 | Verbe de perception | Sensibilité de Fabrice : le jeune homme fait preuve d’une inefficacité totale et d’une sensiblerie inutile et inopérante en complet décalage : ce n’est pas le moment d’avoir pitié. | |
Horrible l.9 | Modalisateur, marque des sentiments | Horreur généralisée sur laquelle s’apitoie Fabrice. Mais légère note d’ironie : Fabrice éprouve de l’empathie envers le cheval mais ne dit rien des soldats morts (hussards) | |
Un cheval tout sanglant l.9-10 Ses propres entrailles l.11 Sang l.11 | Champ lexical du sang et de la mort | Description crue ; désacralisation et renversement de ce symbole du héros épique, que l’on retrouve notamment dans les romans de chevalerie (le cheval au galop emportant son cavalier vers la gloire). Ici le cheval se débat dans la « terre labourée » : pathétique de la description. | |
Boue l.11 | Lexique du champ | Trivialité de ce détail, de la description. Comparaison frappante entre le sang et la boue. | |
Ah ! m’y voilà donc enfin au feu ! l.12 J’ai vu le feu ! l.12 | Discours rapporté direct libre. Figure de style/sens réel : métaphore/le feu des canons Lexique du regard | Pensées du personnage qui contraste avec la description de la scène horrible, et qui contribue à placer le héros en porte à faux. Fabrice est un spectateur extérieur à l’action, il ne prend pas réellement part au combat, ce qui est mis en évidence par le verbe voir (absence verbes de mouvement). Décalage dans le comportement : Fabrice exprime une joie enfantine (ponctuation expressive, naïveté du regard, lexique puéril « le feu ») face à un spectacle d’horreur. Polysémie de « feu » = allégorie du combat glorieux / sens réel : feu des canons, « fumée blanche » / sens métaphorique : le feu du désir (tout ce qui reste à Fabrice). | |
Satisfaction Un vrai militairel.13 Notre héros l.14 | Champ lexical de la glorification, mélioratif | Incursion ironique du narrateur. Fabrice n’a pas une attitude héroïque, il est en retrait par rapport aux événements. L’ironie est le moyen par lequel le narrateur se démarque de ses personnages. Empêche l’identification avec le héros. Fabrice, un anti-héros sympathique. | |
A ce moment l.13 et 19 | Locution adverbiale | Pour renforcer le parallélisme entre la bataille tout autour du héros et ses pensées. Effet d’instantané de cet extrait. L’action en mouvement et les pensées de Fabrice sont mêlées, se superposent et créent un effet de confusion. | |
L’escorte allait ventre à terre | Sens figuré | Renforce le contraste entre les pensées de Fabrice et l’action. | |
Il avait beau regarder l.15 Il n’y comprenait rien du tout | Impuissance, incapacité | Un regard brouillé. Fabrice ne parvient pas à saisir correctement les détails de la scène : modalisation qui dit l’échec. | |
Distance énorme Beaucoup plus voisines | Figure de style : hyperbole Indices spatiaux | Exprime la confusion, le chaos et la détresse de Fabrice qui est perdu dans l’espace. | |
Le ronflement égal et continu produit par les coups de canon l.17 Les décharges l.18 | Champ lexical guerre/bruit | L’abondance de précisions sur le volume sonore de la bataille souligne le caractère assourdissant de la scène. Ce passage est marqué par un net refus d’esthétiser la guerre, refus de la grandeur épique. | |
Il lui semblait entendre l.17-18 | Périphrase verbale | Expression de l’apparence (semblait). Absence de vision globale, d’ensemble. Le champ de bataille est vu à travers le regard limité de Fabrice. Éclatement du regard : « il remarqua », « il comprit »…) Notations impressionnistes (par petites touches). | |
Jamais l.23 Jamais je ne serais un héros l.25 Moi qui suis si pâle l.24 | Dépréciatif | La perte des illusions du héros. Il ne ressemble pas à son idole, il lui est étranger (Fabrice est italien). On peut noter la conception stéréotypée du héros portée par Fabrice, qui étudie d’abord le physique du Maréchal et ne parvient pas à s’identifier. Construction inversée puisque Fabrice regarde le Maréchal, en contre-bas, qui regarde dans sa lorgnette. Effet parodique, ironique. Critique des clichés romanesques. Evolution psychologique du personnage, la désillusion l’emporte sur l’élan héroïque initial. «Scandaleusement » éloignée de la vision traditionnelle de la guerre que lui a léguée la littérature, inintelligible et assourdissante, la bataille de Waterloo conduit donc le héros à la désillusion. |
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