Commentaire Britannicus, Racine
Commentaire de texte : Commentaire Britannicus, Racine. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Nadège Depoys • 21 Octobre 2023 • Commentaire de texte • 1 743 Mots (7 Pages) • 222 Vues
Commentaire Britannicus
Le texte que nous nous proposons de commenter est un extrait de Britannicus de Jean Racine, poète et dramaturge français du XVIIe siècle.
Britannicus est une pièce de théâtre tragique qui raconte l'histoire de Néron, un jeune empereur romain, qui sombrant dans la folie va enlever dans la nuit l'amante son demi-frère Britannicus.
Dans cet extrait de l'acte 4 scène 2, Agrippine et Néron se font face. Elle exige la punition de ses accusateurs, la libération de Britannicus, le retour de Pallas. Elle souhaite aussi que Junie puisse choisir son époux et que Burrhus ne soit plus un obstacle à leur rencontre. Néron feint accéder à ses requêtes. Puis dans l'acte 4 scène 3, Néron révèle à Burrhus qu'en réalité c'était une ruse et qu'avant la fin du jour il tuera Britannicus.
C'est pourquoi nous pouvons nous demander en quoi Racine démontre à travers ces scènes que Néron manipule Agrippine pour réaliser ses projets.
Dans un premier temps, nous verrons en quoi Néron manipule Agrippine puis dans un deuxième temps nous montrerons quel était le plan de Néron.
Tout d'abord, dans cette scène, mère et fils se font face pour la première fois depuis le début de la pièce. En effet, Agrippine tente de retrouver son autorité perdue sur Néron. Elle pense réussir mais en réalité il la manipule pour arriver à ses fins.
Agrippine, avide de pouvoir, pense avoir retrouver son emprise sur Néron. Elle tient donc un discours autoritaire.
Pour commencer, nous pouvons observer une attitude attentive de la part de Néron avec vers 1 « que voulez-vous qu’on fasse ? ».
Ce qui permet à Agrippine d'avoir de l'assurance dans son discours. Elle revendique donc avec autorité ses nombreux souhaits. En effet, on retrouve des conjonctions de subordination au début de chacune de ses phrases comme « Que » vers 3, 4, 6 et 7 ainsi que « Qu' » vers 5. C'est donc une anaphore qui permet d'encore plus renforcer le discours d'Agrippine.
Ensuite, nous pouvons voir qu'Agrippine exprime ses volontés de manière ferme et déterminée avec l'utilisation du subjonctif présent comme « punisse » vers 2, « calme » vers 3, « puisse » vers 4, « soient » vers 5, « permettiez » vers 6 et « n'ose » vers 8.
Pour finir, à la fin de la scène, elle repart confiante. Néron s'est montré conciliant et modéré dans ses propos. De plus, il accède à toute ses demandes. Elle en a la confirmation au vers 18 « qu'on obéisse aux ordres de ma mère ».
Cette scène de confrontation mère et fils est en réalité gagnée par Néron contrairement à ce que pense Agrippine. En outre, il la manipule habilement en lui faisant croire avoir retrouvé du pouvoir et de l’autorité. Il se montre ainsi hypocrite et manipulateur durant la scène.
Nous pouvons voir premièrement, dans le discours de Néron un champ lexical de l'affection avec les mots « cœurs » vers 10 , « heureuse » vers 11, « amitié » vers 12 et « amour » vers 15. C'est un premier signe de sa manipulation contre sa mère.
Ensuite, nous pouvons observer Néron désignant Agrippine en l'appelant « ma mère » au vers 17 et Britannicus, il le nommera en disant « mon frère ». Mais, un peu plus tard, durant sa discussion avec Burrhus, Il appellera sa mère par son prénom « Agrippine » au vers 31. Quand à son frère il ne le désignera uniquement par des synonymes aux connotations péjoratives tels que « mon rival » vers 28 et « ce nom ennemi » vers 33. Nous pouvons ainsi constater une attitude hypocrite de la part de Néron par ce changement soudain de désignation.
Enfin, nous pouvons également constater, quand Néron dit vers 18 « qu'on obéisse aux ordres de ma mère », une nouvelle preuve qu'il manipule Agrippine puis ce qu'il ne compte pas exécuter ses ordres. Cette scène est donc placée sous le signe de l'hypocrisie et de la manipulation de Néron.
Cette scène de manipulation va donner suite à une grande révélation de la part de Néron. En effet, il va confier à Burrhus ses véritables intentions au sujet de Britannicus.
I/ La manipulation de Néron
a) La tirade d’Agrippine
- Attitude de Néron apte à l'écoute avec vers 1 « que voulez-vous qu’on fasse ? ».
- La confiance d'Agrippine dans ses revendications : utilisation récurrente de la conjonction de subordination « que » . De plus, on remarque une anaphore qui rythme et renforce ainsi le discours d'Agrippine.
- Utilisation du subjonctif qui exprime une volonté, un souhait (dans ce cas de manière autoritaire) : « punisse » vers 2, « calme » vers 3, « puisse » vers 4, « soient » vers 5, « permettiez » vers 6 et « n'ose » vers 8.
- Vers 18 « qu'on obéisse aux ordres de ma mère » : permet à Agrippine de penser avoir gagné face à Néron.
b) La manipulation de Néron
- Le champ lexical de l'affection utilisé par Néron pour mieux tromper sa mère : « cœurs » vers 10 , « heureuse » vers 11, « amitié » vers 12 et « amour » vers 15.
- « mon frère » vers 17 et « ma mère »vers 18 : appellation affectueuse hypocrite car il ne les utilise plus après avec vers 31 « Agrippine » et « mon rival » vers 28 et « ce nom ennemi » vers 33.
- « qu'on obéisse aux ordres de ma mère »vers 18 : c'est la finalité de la manipulation et du mensonge
II/ La ruse de Néron
a) Ambition fratricide
- Vers 28 « J'embrasse mon rival mais c'est pour mieux l'étouffer » : antithèse entre embrasse et étouffer. Néron commence à révéler qu'il veut tuer Britannicus
- Vers 37« Je ne le craindrai plus » : euphémisme qui montre encore qu'il veut tuer Britannicus. Ainsi que l'utilisation du futur de l'indicatif qui prouve qu'il n'a pas de doute sur l'avenir funeste de Britannicus.
- Vers 29 « sa ruine » autre euphémisme montrant qu'il veut la mort de Britannicus
b) Un monstre : Néron
- Vers 39 « ma gloire, mon amour, ma sûreté ma vie » : énumération qui commence à chaque fois par un déterminant possessif. Cela montre le côté égoïste, égocentrique, sans empathie et cruel de Néron.
- Vers 36 « elle va donc bientôt pleurer Britannicus » : Il ne répond rien à cette remarque de Burrhus : on peut en déduire que Néron ne s’intéresse pas aux sentiments d'Agrippine
c) Son détachement d'Agrippine
- vers 27 « elle se hâte trop », vers 33 « elle m'a fatigué » : Néron se plaint d'Agrippine.
- Vers 34 et 35 « Que sa coupable audace une seconde fois lui promette ma place » : Néron montre par cette phrase qu'il se méfie d'Agrippine qui pourrait lui reprendre l'empire et il se plaint une nouvelle fois de sa mère.
- Vers 31 « Me délivre à jamais des fureurs d'Agrippine » : le mot « délivre » insiste sur le fait que Néron veut se détacher sa mère. C'est une remarque péjorative.
Tout d'abords, dans cette scène mère et fils se font face pour la première fois depuis le début de la pièce. En effet, Agrippine tente de retrouver son autorité perdu sur Néron. Elle pense réussir mais en réalité il manipule cette dernière pour arriver à ses fins.
C'est donc pourquoi Agrippine a un discours autoritaire envers Néron et lui plutôt conciliant et prêt a lui obéir.
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