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Le Malade Imaginaire, Acte 2, scène 5

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Par   •  12 Juin 2023  •  Fiche de lecture  •  1 483 Mots (6 Pages)  •  291 Vues

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Le Malade imaginaire

Acte II, scène 5

Objet d’étude : le théâtre du XVIIè siècle au XXIè siècle

Parcours associé : spectacle et comédie

Introduction :

Dès sa création dans l’Antiquité, le théâtre était divisé en deux : d’un côté la tragédie qui était considérée comme un genre plus noble et d’un autre côté la comédie.

Sous le règne de Louis 16, apparaît le mot classicisme dans tous les arts et le théâtre n’y fait pas exception ce qui va donner un nouveau tournant à cet art.

L’extrait que je vais vous présenter est issu du Malade imaginaire qui s’inscrit dans le parcours spectacle et comédie et dont l’objet d’étude est le théâtre du 17è au 21è siècle.Cette pièce de théâtre est une comédie-ballet écrite en 1673 par l’un des plus illustres dramaturges du XVIIè siècle : Molière. Durant l’âge d’or du théâtre, il a su se démarquer grâce à des comédies de mœurs qui dénoncent les vices de la société à travers des personnages comiques et caricaturaux. On retrouve tous ces caractéristiques dans Le Malade imaginaire dans lequel Molière met en scène Argan, un hypocondriaque qui souhaite marier sa fille à un médecin afin d’assurer sa propre surveillance médicale.

Dans cet extrait, Monsieur Diafoirus et son fils viennent rencontrer Argan et Angélique qui a été promise en mariage par son père à Thomas Diafoirus. Cependant, cette dernière est contre cette union puisqu’elle est amoureuse de Cléante qui est d’ailleurs présent durant cette scène déguisé en maître de musique.

Nous allons nous demander comment par ses personnages caricaturaux et la parodie, Molière parvient à dresser à la fois une satire de la médecine, des mariages forcés et de la philosophie scolastique enseignée à l’université.

Pour répondre à cette problématique, j’ai choisi de diviser la scène en deux parties. La première s’étend de « N’est-ce pas par le père qu’il convient de commencer », jusqu’à « Optime » où Thomas fait des compliments désastreux à Argan. Puis une seconde partie qui commence à « Allons, saluez monsieur » et se termine à « s’il fait d’aussi belles cures qu’il fait de discours » Dans laquelle Thomas compliment sa promise.

I- Compliments au père :

        a) Un jeune homme inadapté et dépendant :

Tout d’abord, dés la première ligne, Molière utilise un comique de caractère. Il se sert d’une didascalie pour présenter Thomas Diafoirus comme un personnage caricatural et ridicule. Pour ce faire, l’auteur emploie un lexique péjoratif pour le qualifier comme : « benêt », « de mauvaise grâce » ou encore« à contretemps ».

De plus, on constate rapidement que, malgré ses longues études, Thomas Diafoirus n’a aucun bon sens ni pratique des relations sociales. Il requière à chacune de ses interventions, l’approbation de son père comme par exemple lorsqu’il lui demande : « N’est-ce pas par le père qu’il convient de commencer ? » alors qu’Argan est juste à côté. On devine alors qu’il tente de suivre un protocole pour se conformer aux conventions de l’époque mais qu’il est maladroit dans cet exercice.

Ensuite, une fois l’accord de son père obtenu, il se lance dans un amphigouri (=discours exagéré et sonore) composé de longues phrases et avec une lourde syntaxe. Thomas Diafoirus utilise notamment une gradation (ligne 5) dans laquelle il passe de « saluer » qui est de la convention sociale, à « révérer » qui est un terme religieux qui divinise Argan.

Les formules pesantes qu’il emploie, laisse penser que Thomas n’est pas sincère et qu’il cherche seulement à flatter son future beau père qui est pourtant déjà acquis à sa cause. Molière insiste donc sur l’inutilité d’un tel discours et en même temps, il fait comprendre aux spectateurs que les Diafoirus qui représentent la médecine ne sont que des imposteurs hypocrites.

        b) charabia burlesque :

Ensuite, tout au long de ses compliments, il va construire une comparaison entre ses deux pères grâce à des parallélismes comme : « Le premier m'a engendré; mais vous m'avez choisi » ou bien « Ce que je tiens de lui est un ouvrage de son corps; mais ce que je tiens de vous est un ouvrage de votre volonté ». Ces phrases sont grammaticalement complexes et couplées avec un vocabulaire abstrait, cela transforme sa pompeuse déclaration en un charabia burlesque.  

On peut également relever la phrase : « vous rendre par avance les très humbles et très respectueux hommages » qui sonne comme une formule impersonnelle que l’on mettrait a la fin d’une lettre et cela renforce le manque de sincérité de Thomas Diafoirus.

Ensuite, une fois l’amphigouri terminé, Toinette la servante de manque pas de donner son avis de façons ironique. Elle qualifie par exemple Thomas de « si habile homme » ce qui contraste avec la maladresse évidente dont il a fait preuve.

Thomas ne manque pas une nouvelle fois de demander l’approbation de son père à la ligne 12 auquel il répondra par un mot latin comme preuve de l’artificialité de la médecine de l’époque.

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