La démocratie vous parait-elle réellement conciliable avec le principe représentatif ?

Dissertation : la démocratie vous parait-elle réellement conciliable avec le principe représentatif ?

Dans le troisième quart du Vème siècle avant JC, trois grands tyrans célèbres, Dracon, Solon et Clisthène décident d’édicter une multitude de règles afin de mener la cité d’Athènes vers une “démocratie”. Cette dernière a donc vu le jour par Clisthène, un réformateur et homme politique qui parvient à établir un régime qui évite le retour à l’oligarchie à Athènes. Il instaure alors une règle bien précise : tous les citoyens ont les mêmes droits et devoirs. Ce concept, appelé autrefois “isonomie” fait naître la démocratie devenant ainsi le nouveau fondement de la vie politique à Athènes. A partir du VIème siècle avant JC, la cité athénienne fait donc l’expérimentation des principes démocratique. Mais si la démocratie d’Athènes était auparavant réservée uniquement qu’aux hommes, excluant alors les femmes, les esclaves ainsi que les étrangers celle-ci a largement évoluée et semble être réservée pour le plus grand nombre.

La démocratie tire son origine de la Grèce antique avec “démos” qui signifie le peuple et “cratos” qui désigne le pouvoir. La démocratie peut alors se comprendre, de manière générale, selon la définition d’Alf Ross, juriste et philosophe danois, comme le régime du peuple sous lequel l’autorité et le pouvoir de l’Etat revient au “peuple entier” et non à un seul homme ou à un groupe restreint de personne. Cette dernière tient d’ailleurs son fondement dans l’article 1er de notre Constitution qui dispose “qu’aujourd’hui la France est une République laïque, indivisible démocratique et sociale”.Toutefois, la démocratie peut apparaître comme une notion complexe. Ainsi, on distingue deux principaux types de démocratie tel que la démocratie directe et la démocratie représentative. Dans le cadre de la démocratie dite “directe”, les citoyens exercent directement le pouvoir politique. C’est ce que développe Rousseau, véritable partisan de la démocratie directe dans son ouvrage Du contrat social. En revanche, lorsqu’il s’agit d’une démocratie représentative, les citoyens délèguent leur souveraineté à des représentants élus. Ces derniers exercent alors la souveraineté en leur nom. C’est ce que développe Montesquieu dans son ouvrage De l’esprit des lois. Nous serons toutefois amenés à découvrir de nouveaux types de démocratie qui naissent dans le but de répondre davantage aux besoins des sociétés modernes. Seulement, pour aboutir à un régime politique tel que la démocratie, certaines conditions sont nécessaires. Pour éviter la tyrannie, le despotisme ou bien la dictature, il faut conserver certaines caractéristiques de la démocratie comme l’existence d’élections libres à intervalles réguliers, l’application du suffrage universel et égal selon le principe “un homme, une voix”, un certain libéralisme politique c’est à dire la garantie pour les citoyens de pouvoir se déterminer librement (liberté de pensée, expression) mais également la garantie des droits et libertés. En outre, il convient également de s’interroger sur la notion de “principe représentatif”. Celle-ci peut s’expliquer comme quelque chose qui serait conforme, propre à la démocratie, à ses partisans, à leur caractéristiques politiques, économiques ou encore culturels. Le principe représentatif renvoie également à la notion de représentants et donc à l’idée de démocratie représentative.

Le sujet soumis à notre réflexion nous invite alors à nous questionner sur les aspects et les potentielles limites de la démocratie afin de savoir si cette dernière peut, de façon indiscutable ou non porter atteinte aux principes démocratiques.

On se demandera alors si la démocratie représentative apparait comme conforme à l’esprit démocratique.

Pour traiter ce sujet, il sera fait le choix d’aborder davantage la démocratie représentative afin de savoir si elle correspond au principe représentatif. En effet, par la notion de régime représentatif on fait référence à un système politique dans lequel on reconnaît à une assemblée restreinte le devoir de représenter un peuple, une nation ou une communauté et de prendre une décision la concernant. Nous serons toutefois amenés à discuter de la démocratie directe pour donner quelques distinctions et divers exemples mais également pour nuancer notre propos.

Nous verrons alors que le régime représentatif peut potentiellement s’apparenter à un régime démocratique (I) sous réserve de certaines limites (II).

Le régime représentatif, un système assurant la démocratie :

Nous verrons dans cette partie que le régime démocratique incarne la volonté du peuple. Les citoyens expriment cette volonté par le biais de leur participation politique active mais toujours matérialisée de façon indirecte (A). L'on verra aussi que le régime représentatif permet de maintenir une nation unie afin de la rendre davantage égalitaire (B).

La participation indirecte du peuple à la vie politique : synonyme de démocratie :

La participation indirecte du peuple aux diverses questions politiques permet la démocratie. Effectivement, le système représentatif apparait comme étant la meilleure façon de garantir l’expression démocratique. Cette dernière peut alors se manifester par l’organisation d’élections régulières afin de permettre aux citoyens d’exprimer leur opinion. Dominique de Villepin, écrivain, diplomate mais aussi avocat français qualifie d’ailleurs la démocratie comme “la participation, la participation, la participation”.

En outre, Montesquieu dans son ouvrage de l’Esprit des lois donnait lui aussi une véritable importance à la représentation du peuple par le biais d’assemblées élues “tous citoyens doivent avoir droit donner leur voix pour choisir le représentant”. Il apparait alors l’idée que le peuple a décidé de déléguer son pouvoir politique afin d’être libre de ce dernier et de bénéficier d’une liberté qui se base sur leurs intérêts personnels. De ce fait, si chaque individu pourrait être élu comme représentant, chacun d’eux tendrait à défendre ses intérêts personnels au détriment de l’intérêt général. C'était d’ailleurs l’un des principaux

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