Conciliation travail-famille

Feuille d’identité

Au cours des dernières années, le sujet de la conciliation emploi et famille a été mis de l’avant par le biais de nombreuses recherches. Celles-ci ont démontré qu’il s’agissait davantage d’un conflit d’équilibre, s’expliquant entre autres, par le manque de temps auquel sont confrontés les parents, les obligeant donc à faire des choix sur leur façon de répartir leur temps entre l’emploi, la famille et leurs activités sociales.^[1]  Il serait tentant de croire qu’avec les politiques gouvernementales instaurées, telles que les congés parentaux ou les services de soutien à la famille que les parents ne sont pas en situation de déséquilibre en ce qui a trait à leur conciliation travail-famille, mais la réalité demeure qu’ils le sont bel et bien et cela s’accentue. Divers facteurs contribuent à cette intensification, notamment la progression des femmes sur le marché du travail et donc de l’augmentation des familles à doubles revenus, diminuant le temps passé aux tâches domestiques qui étaient auparavant dédiées aux femmes, mais il y a également la diversification des modèles familiaux qui entraîne des besoins particuliers. Dans ce texte, je traiterai de l’évolution de la relation entre travail et famille au cours des dernières années, je présenterai plus en profondeur les différents facteurs qui accentuent cette problématique de conciliation, les raisons qui justifient généralement l’instauration d’horaires et d’emplois non standard ainsi que les solutions possibles quant à l’amélioration de la situation.

L’évolution de la relation travail-famille au cours des dernières années

Tout d’abord, il est important de mentionner que malgré l’évolution de la relation travail-famille, il existera toujours une interdépendance très étroite entre les deux concepts. En effet, le domaine du travail aura toujours une incidence sur le cadre familial et ce cadre familial aura toujours une incidence sur le domaine du travail. Cependant, il fut certains cas où cette relation d’interdépendance était davantage observée, par exemple dans le cas des entreprises agricoles familiales avant l’ère du salariat, où tous les membres d’une même famille participaient à la tâche, et où la prospérité de l’entreprise influait donc directement sur les conditions de vie de chacun.^[2]  Or, avec l’avènement du salariat, plusieurs choses ont changé, laissant présager une certaine rupture entre le travail et la famille. Suivons cette évolution d’interdépendance à l’aide de trois périodes bien importantes, soit celle de l’agriculture et de la première industrialisation, du déclin de l’agriculture par l’industrialisation massive et de la généralisation du salariat et de celle de la restructuration industrielle et de la tertiarisation.

Dans un premier temps, la période de l’agriculture et de la première industrialisation se caractérise par l’unification du domaine domestique et professionnel. La famille est perçue comme étant une unité de production, puisque chaque membre de la famille participe aux tâches. Cette période est fondée sur une vision patriarcale, où l’autorité du père est importante.

Dans un deuxième temps, la seconde période caractérisée par le déclin de l’agriculture, l’industrialisation massive et la généralisation du salariat comprend la famille de type ouvrière. Contrairement à la première période, la famille n’est pas perçue comme étant une unité de production, mais plutôt comme une unité de salaire. En ce sens, on remarque une certaine coupure entre le travail professionnel, qui s’exerce désormais à l’extérieur du nid familial et le travail domestique.^[3] De plus, la famille de type conjugal voit le jour ; le salaire principal est rapporté par l’homme, et celui de la femme ne vise qu’à satisfaire les besoins familiaux.

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