Victor Hugo, Ruy Blas, I, 2
Cours : Victor Hugo, Ruy Blas, I, 2. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar seffah • 23 Janvier 2024 • Cours • 1 086 Mots (5 Pages) • 182 Vues
Commentaire Ruy Blas, acte I, scène 2
Plan détaillé
I. Un dialogue visant à mettre en œuvre un sombre plan de vengeance
A. Un complot qui révèle la sournoiserie de Don Salluste
— Don Salluste annonce vouloir mener son plan dans le plus grand des secrets, comme le montrent les termes relatifs à l’obscurité («sombre», v. 1; «dans l’ombre», v. 2; «la nuit», v. 8) ou à la discrétion («sans bruit», v. 7). La comparaison «comme font les oiseleurs» (v. 8) renforce cette idée de dissimulation donnant à l’exécution de ce plan l’impression d’une action clandestine, illégale, menée à l’abri des regards.
— Don Salluste présente son plan comme un piège. De nombreuses expressions renvoient à l’univers de la chasse, assimilant la victime à une proie, comme le suggèrent la comparaison avec les oiseleurs (v. 8), les termes «piège d’alouette» (v. 10), ou les expressions «dresser […] / Un bon filet» (v. 8-9). L’antithèse «filet caché / miroir qui brille» traduit de nouveau cette idée d’appât destiné à tromper la victime afin de la piéger.
B. Une proposition argumentée
— Don Salluste présente son plan en insistant sur son ampleur et sur son caractère spectaculaire: «un grand événement» (v. 3). L’expression «quelque plan terrible et merveilleux» (v. 11) émet l’idée que ce plan est destiné à frapper les esprits, comme l’indique l’adjectif «merveilleux» (v. 11) signifiant ici une action causant un vif étonnement par son caractère extraordinaire. La didascalie «gravement» (p. 365), qui précède sa tirade, sous-entend le sérieux de l’affaire dont il lui fait la confidence.
— Don Salluste demande à son cousin de l’aider à accomplir ce plan. Les expressions «J’ai besoin» (v. 1) ou l’emploi à deux reprises du verbe «falloir» suggèrent la nécessité qu’il a d’être secondé dans cette tâche: «J’ai besoin […] De quelqu’un qui travaille à mon côté […] Et qui m’aide» (v. 2-3). Il présente son offre à Don César comme un travail de terrain, demandant des efforts («retrousser sa manche et faire la besogne», v. 6). Don Salluste lui délègue donc les basses œuvres, mais lui promet en échange une généreuse récompense en lui offrant la possibilité de sortir de sa vie de marginal («Tu seras riche», v. 7).
— En sous-entendant à Don César qu’il n’est pas «un homme scrupuleux» (v. 12), Don Salluste pense donc avoir trouvé le bon interlocuteur, aussi amoral que lui, et qui ne refusera pas son offre.
C. Le refus de Don César
— Toutefois, la reprise sous forme interrogative de l’exclamation de Don Salluste: «Vous venger?» (v. 13) montre l’incompréhension de Don César et suggère déjà l’opposition à venir des deux hommes.
— En effet, au simple mot «femme» (v. 13), qui désigne la victime du piège, Don César montre instantanément son indignation, comme l’indique la didascalie «Il se redresse et regarde fièrement Don Salluste» (p. 366). Les impératifs soulignent son refus d’écouter son cousin: «Ne m’en dites pas plus. Halte-là!» (v. 14), «N’ajoutez pas un mot» (v. 22). Le parallélisme: «Gardez votre secret, et gardez votre argent» (v. 23), associé au geste méprisant («Il jette la bourse aux pieds de Don Salluste», p. 366), montre le rejet ferme de l’offre de Don Salluste, au nom de sa morale.
— Il qualifie à l’aide de termes péjoratifs le piège manigancé par Don Salluste de «glu hideuse» (v. 29) et souligne la cruauté du procédé en reprenant la métaphore de l’oiseau dont il s’émeut du sort. Il s’indigne enfin de la traîtrise de cet acte («doucement détruire une femme», v. 26; «contre elle abuser», v. 27) à laquelle il ne veut pas prendre part.
Transition: En rejetant la proposition de son cousin, avec fermeté et mépris, Don César va motiver son refus en revendiquant un idéal d’honneur.
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