L’ouverture des économies depuis le XIXème siècle : évolutions et acteurs
Cours : L’ouverture des économies depuis le XIXème siècle : évolutions et acteurs. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar morgane0206 • 25 Juillet 2024 • Cours • 5 086 Mots (21 Pages) • 104 Vues
Chapitre 1 : L’ouverture des économies depuis le XIXème siècle : évolutions et acteurs
- Du XIXème au XXème siècle : un protectionnisme triomphant ?
La « mondialisation » est au centre des débats contemporains mais il ne s'agit pas d'un phénomène totalement nouveau puisqu'une « première mondialisation » est intervenue des années 1870 au début de la Première Guerre mondiale. C'est donc à une « seconde mondialisation » de l'économie à laquelle nous assistons depuis les années 1980. Le terme désigne un processus d'intégration croissante des économies qui articule au moins trois dimensions : une dimension liée au commerce international des biens et des services, une dimension productive à travers la mobilité des facteurs de production et enfin une dimension monétaire et financière.
A. Mondialisation et politiques commerciales
1) Les transformations des flux commerciaux depuis la révolution industrielle
Le commerce international correspond aux opérations d'achat et de vente de biens et de services réalisés entre les résidents d'espaces économiques nationaux différents
Avant le XIX° siècle, le commerce entre pays peut être expliqué par deux motifs principaux :
- L’indisponibilité de certains produits ou ressources (un pays importe des biens qu'il ne peut pas produire)
- La recherche de débouchés pour les productions nationales.
La révolution industrielle entraine ensuite une augmentation du volume et une diversification des biens échanges.
Au cours du XIX° siècle, le rythme d'augmentation du commerce international est plus rapide que celui de la production mondiale. Cette tendance entraîne une ouverture commerciale accrue des pays qui participent aux échanges
Facteurs à l’origine de l’essor des échanges commerciaux :
- Croissance économique et démographique
- La stabilité monétaire : si les taux de change entre les monnaies sont stables.
- Innovations et révolutions dans les transports et dans la communication (chemin de fer, télégraphe, bateau à vapeur…)
- Le rôle des unions publiques internationales (UPI) = accords entre les Etats qui portent sur certains domaines : infrastructures, propriété intellectuelle, normes industrielles. Ex : 1865 : création de l’union télégraphique internationale : circulation des messages suppose une certaine harmonisation technique
Pour Murphy les entreprises de la IInd révolution industrielle n’aurait pas existée sans les UPI.
- Climat de paix relative : si les pays ne se font pas la guerre= baisse des couts de commerce= augmentation de la confiance entre pays= augmentation des échanges
- Accords de commerce bilatéraux augmentent grâce à la proximité et l’existence d’accord de défense (militaire)
- Domination de l’Europe Occidentale et de la Grande Bretagne : 70% des échanges en 1850. Le fait qu’il y’ai un continent dominant peut servir au dvlpmt des échanges par la théorie de la stabilité hégémonique= reproduction de la stabilité et de l’ouverture.
La domination commerciale britannique au XIX° siècle
Les échanges sont en effet dominés par l'Europe. En 1913, les importations européennes (commerce intra-européen et échanges avec les autres régions) représentent plus de 60 % des importations mondiales. Le Royaume-Uni domine largement le commerce mondial grâce au niveau de sa production. La France et l'Allemagne suivent. Les Etats-Unis et le Japon commenceront à s'imposer dans les échanges à la fin du XIX° siècle seulement.
Pendant le XIX° siècle, la structure d'ensemble du commerce évolue peu. Les produits primaires (agricoles et miniers) représentent plus de 60 % des échanges mondiaux, le reste correspondant aux produits manufacturés. C'est dans ce second sous-ensemble qu'on assiste à une transformation progressive des échanges puisque la part des exportations de textile diminue au profit de celle des productions métallurgiques et chimiques.
La division internationale du travail (DIT) oppose alors schématiquement les pays producteurs de biens manufacturés et les pays producteurs de produits primaires : l'Europe achète principalement des produits primaires et vend des produits manufactures.
Les échanges commerciaux pris au jeu des « égoïsmes sacrés » dans l'entre-deux-guerres
Pendant cette période, le taux de croissance des changes internationaux est inférieur à celui de la production : ce qui se traduit par un moindre degré d'ouverture des économies. La crise des années 1930 se traduit même par une diminution absolue du commerce international.
On assiste également à une modification de la hiérarchie entre les puissances commerciales. A la fin des années 1920, le Royaume-Uni est toujours le premier exportateur mondial de produits manufactures mais son avance s'est progressivement réduite car les Etats-Unis et l'Allemagne ont comble leur retard commercial.
Quelques années plus tard, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, l'Allemagne est devenue le premier exportateur mondial de produits manufacturés : elle réalise 23,4 % des exportations de ces produits en 1937 contre 22,4 % pour le Royaume-Uni. La composition du commerce international par produits ne subit aucune modification notable : la part des produits primaires représente toujours à peu près deux-tiers des exportations mondiales.
La DIT reste structurée autour de l'opposition entre nations productrices de biens manufacturés et celles qui produisent des biens primaires.
1ère période : 1815-1846
Cette première période est marquée par la domination du protectionnisme dans la quasi-totalité des pays européens et aux États-Unis. Bairoch évoque ainsi un « océan de protectionnisme cernant quelques ilots libéraux ». Les Etats-Unis notamment pratiquent alors des tarifs douaniers parmi les plus élevés du monde. Le Royaume-Uni est également largement protectionniste. L'agriculture y reste protégée par le vote de la corn law en 1815 tandis que les Actes de navigation de 1651 donnent un monopole aux navires britanniques pour l'approvisionnement de la Grande-Bretagne et le commerce avec les colonies.
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