La mobilité sociale : caractéristiques et facteurs

Chapitre 7 : La mobilité sociale : caractéristiques et facteurs

Les biographies de personnes connues sont remplies de situation de mobilité. Begag, fils d’un immigré algérien, ouvrier en France, est devenu professeur, chercheur au CNRS, ministre chargé de la Promotion et de l’Égalité des Chances, et écrivain. Grace à l’école, de nombreux enfants des classes populaires et d’immigrés, ceux de la deuxième génération, sont devenus(es) ingénieurs ou femmes politique.  Ils incarnent à la fois la mobilité sociale intergénérationnelle, géographique, professionnelle ou intragénérationnelle. Au-delà des cas particuliers, il importe de vérifier que dans notre démocratie les places occupées par les individus sont choisies et non héritées comme sous l'ancien régime monarchique. En effet, l'égalité des chances est un principe fondamental de nos sociétés.

§1. La mobilité, un terme polysémique

La mobilité sociale est un concept défini par Pitrim Sorokin, sociologue américain, comme étant le phénomène du déplacement d'individus dans l'espace social. Il s’agit d’étudier le passage des individus d’une position sociale à une autre. Elle correspond donc au fait de changer de catégories socioprofessionnelles (France) ou de classes sociales au cours de sa vie ou d'une génération à l'autre.  

1. Diversité des mobilités

Les enjeux pour mettre en place une réelle mobilité sociale :

• Social : savoir si la société démocratique est capable d’offrir une égalité des chances dans l’obtention des positions sociales, conformément aux valeurs qui soutiennent le modèle social. Dans une société démocratique, les différences d’emploi relèvent de la compétence des individus et non de leur appartenance de classe.
• Economique : les élites vont chercher à se reproduire, et vont tenter de réserver les places à leurs héritiers. Cependant ces derniers ne sont pas compétents par naissance, et faute de mobilité sociale associé à l’égalité des chances, la promotion d’individus innovant et performant risque d’être entravée par leur origine modeste. Fluidifier la mobilité permet d’opérer des choix efficaces parce que chaque individu soit affecté à une certaine place en fonction de ses capacités et de ses mérites. L’économie sera plus performante si elle sélectionne les meilleurs à tous les étages des organisations.
• Politique : Afin que les individus aient les mêmes « probabilités » de circuler dans la hiérarchie sociale, les pouvoir publics ont démocratisé le système scolaire. Il s’agissait de fluidifier la société et de permettre à « l’ascenseur social » de fonctionner.

Mobilité ascendante/Descendante/Immobilité : Lorsqu’un fils d’entrepreneur de P.M.E. prend la relève de son père, il y a immobilité.  Lorsqu’il préfère une carrière de médecin il y a ascension sociale. Lorsqu’il devient employé on parle de mobilité descendante.

Mobilité intergénérationnelle : Changement de position sociale d’un individu par rapport à celle de ses parents.

Mobilité intragénérationnelle : Changement de position sociale d’un individu au cours de sa carrière professionnelle.

Mobilité professionnelle : Changement de profession, avec ou sans changement de statut social.

Mobilité géographique : Changement de ville, région, pays. Elle s’accompagne de mobilité professionnelle, mais pas obligatoirement de mobilité sociale.

Mobilité verticale qui concerne le passage, ascendant ou descendant, d’un statut social à un autre à l’intérieur d’une hiérarchie sociale pour un individu ou un groupe social.  

Mobilité sociale horizontale : Changement de catégorie sociale, mais sans évolution de la position hiérarchique de l’individu.

1. Mesurer la mobilité avec les tables de mobilité

1.Les principes de construction des tables de mobilité

2.Les enseignements et les limites des tables de mobilité

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§2. Caractéristiques, évolution de la mobilité

1. Des flux ascendants et descendants : évolution dans le temps et l’espace

1.Des mouvements liées à la conjoncture économique

Taux de mobilité : (nb d’individus mobiles/nb total d’individus) x100

• Trente Glorieuses = activité économique en forte croissance + développement du secteur tertiaire = ABSORBTION des actifs qui arrivent = Forte mobilité sociale ASCENDANTE + avenir meilleur pour soi-même et ses enfants dans les secteurs porteurs et les grandes entreprises privées et publiques qui procurent une stabilité par la hausse des revenus et la mise en place de la Sécurité Sociale.
• Trente Piteuses = Détérioration dans le domaine de l’EMPLOI (Chômage et conditions de Travail). Causes = Crise économique des années 70 + Mondialisation qui concurrence les entreprises nationales qui se délocalisent + Flexibilisation du marché du travail qui entraine le développement de la précarité = augmentation des mouvements de mobilité descendante, et trois sortes de déclassement = Tendance à la précarisation des travailleurs salariés sous le joug du capitalisme financier = Passage de l’espoir à l’inquiétude pour soi-même et ses enfants = Cumul des inégalités.

Déclassement intergénérationnel : moindre réussite sociale des enfants par rapport aux parents.

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