Débat entre politique protectionniste et politique libérale
Compte rendu : Débat entre politique protectionniste et politique libérale. Recherche parmi 301 000+ dissertationsPar Juliette098 • 7 Janvier 2025 • Compte rendu • 1 923 Mots (8 Pages) • 26 Vues
- La politique protectionniste de Donald Trump
La politique commerciale de Trump semble être majoritairement une politique protectionniste (à noter toutefois que la politique ne rompt pas totalement avec l’héritage libéral).
Les deux instruments principaux de cette politique sont au nombre de deux groupes principaux : les mesures visant à limiter les échanges en agissant sur les prix (= mesures tarifaires) et celles agissant sur les quantités (= mesures non tarifaires). Les barrières tarifaires, et notamment les droits de douane, constituent l’instrument traditionnel des politiques protectionnistes. L’objectif est d’augmenter le
prix des produits importés pour que les consommateurs leur préfèrent les produits réalisés localement. Cette politique est notamment défendue par les mercantilistes, un courant de pensée du XVIe siècle.Les mercantilistes abordent la pensée économique selon l’enrichissement des marchands et la puissance étatique, dans un contexte de transformation d’une société médiévale en système capitaliste. Ils ne sont pas favorables au libre-échange et ils proposent une réduction des importations. Thomas Piketty dans Une brève histoire de l’égalité aborde l’importance du protectionnisme et il dit « le protectionnisme a joué un rôle central non seulement dans la montée en puissance de l'Europe, mais également dans la quasi-totalité des expériences réussies de développement économiques dans l'histoire ».
Lors de son premier mandat, Donald Trump a mis en place une douane de 25%, notamment sur l’acier et l’aluminium. Et comme l’affirme l’article de Libération intitulé “Guerre commerciale : comment les tarifs douaniers de Trump pourraient devenir «le pire cauchemar économique de l’Europe» et paru le 29 novembre 2024, Il a annoncé vouloir instaurer des droits de douane de 60% sur tous les produits chinois et de 10 à 20% sur les importations en provenance d’autres pays, y compris l’Union européenne pour son prochain mandat.
Divers arguments peuvent justifier cette politique protectionniste. En premier lieu, ce protectionnisme peut être utilisé comme un outil de relance d’activité intérieure. Cette théorie est défendue par l’économiste anglais John Maynard Keynes dans son texte Propositions en vue de l’établissement d’un nouveau tarif douanier. Keynes préconise dans un contexte extrême de dépression économique le renforcement des tarifs douaniers. Pour lui, il s’agirait d’”accroitre le volume de main d’œuvre dans notre pays”. Le protectionnisme permettrait alors de résoudre le chômage. Cette idée se retrouve, toute proportion gardée chez Donald Trump : le président américain lance le slogan “Make America Great Again” et affirme que les traités internationaux porteraient préjudice aux travailleurs américains alors que l’économie américaine ne se trouve pas dans une dépression économique.
Cependant, dans la politique américano centrée de Trump, il s’agit surtout de préserver les intérêts américains contre les traités internationaux.
Cette politique protectionniste s’accompagne en outre d’une politique anti-immigration stricte, ce qui le privera certainement dans son mandat à venir de la main d’œuvre dont il a besoin.
Une politique protectionnisme peut aussi entrainer une guerre commerciale, c’est-à-dire une avalanche de mesures protectionnistes. Des mesures de protection prises par un pays entraînent souvent des mesures de rétorsion
et de représailles des autres pays qui répondraient à leur tour par des mesures protectionnistes, au risque d’une escalade entrainant les pays dans une guerre
commerciale. Cette situation a eu lieu lors du précèdent mandat de Donald Trump, sa politique protectionniste a entrainé une guerre commerciale avec la puissance qui tente de rivaliser avec les Etats Unis, la Chine. Celle-ci a rejoint en 2001 l'Organisation mondiale du commerce (OMC), et sa conception du commerce international est héritée de son passé communiste. L'Etat chinois est fréquemment de subventionner massivement les entreprises chinoises en leur accordant ses marchés publics. L’Etat chinois utilise en outre le dumping, une pratique consistant à vendre un bien moins cher à l'étranger afin de gagner des parts de marché. Pour toutes ces raisons, les Etats-Unis ainsi ont déposé trente-quatre plaintes contre la Chine devant l'OMC (l'UE en a déposé huit) depuis 2001. Après avoir été, dans les années 1990, l'"atelier du monde", la Chine mise sur ses brevets et ses nouvelles connaissances pour moderniser son industrie, dans le cadre du plan "Made in China 2025".
Ainsi, dans cette situation ou la Chine souhaite remplacer les principales puissances actuelles et les Etats Unis souhaitent continuer d’asseoir leur domination, la guerre entre Donald Trump et Xi Jinping semblait inévitable. Dès le mois de mars 2018, le président américain annonce une taxe à hauteur de 25% sur les importations d'acier et de 10% sur l'aluminium alors que la Chine est e plus exportateur au monde d’acier. Cette période de guerre commerciale s’est donc traduite par des accords entre les deux puissances puis des droits de douane à répétition et a eu en fin de compte des conséquences désastreuses pour les consommateurs américains.
comme l’affirme l’article de Libération intitulé “Guerre commerciale : comment les tarifs douaniers de Trump pourraient devenir «le pire cauchemar économique de l’Europe» et paru le 29 novembre 2024, Trump a annoncé vouloir instaurer des droits de douane de 60% sur tous les produits chinois et de 10 à 20% sur les importations en provenance d’autres pays, y compris l’Union européenne pour son prochain mandat.
Dans un article de Le Monde paru le 06 novembre 2024 et intitulé “Donald Trump, ses priorités économiques entre fortes hausses des tarifs douaniers, expulsion des migrants et coupes budgétaires”, le journaliste explique que ces droits de douane auraient des conséquences désastreuses pour le PIB américain, frappant environ 11% du PIB intérieur brut contre 1, 8% lors de la première guerre commerciale. En outre, cette situation serait à l’origine d’importantes inégalités ; le pouvoir d’achat des 20% des Américains les plus pauvres baisserait de 4, 2% et celui des ménages au revenu médian de 2, 7%. En outre, la riposte des pays comme la Chine ou l’UE risque d’être importante.
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