La titulature de Charlemagne

La titulature de Charlemagne

“Prévoir,  ordonner,  disposer  avec  le  plus  grand  soin  sans  se  préoccuper d’autre chose que de la volonté de Dieu et de l’ordre du roi”. Dans cette citation, qui  fait guise  de consignes pour ses missi dominici, Charlemagne laisse entendre sa volonté pour le peuple de ne se préoccuper que de la religion chrétienne (la volonté de dieu), et de la royauté carolingienne (l’ordre du roi).

Nous sommes dans la dynastie des Carolingiens (751-996) qui fait suite à la chute de celle des Mérovingiens, et qui reprend la même zone géographique que son prédécesseur. Pépin le Bref est le 1er roi de la dynastie Carolingienne. Ce dernier était maire de palais du roi Childéric III et est arrivé au pouvoir en renversant son roi et en prenant son titre. Il fonde ainsi la dynastie Carolingienne.

La titulature c’est l’ensemble des titres officiels qui désigne la fonction de Charlemagne. Charlemagne aura la titulature “Charles sérénissime August couronné par Dieu, gd et pacifique empereur gouvernant l’empire des romains par la miséricorde de Dieu roi des francs et des lombards” dès un diplôme du 29 mai 801. Charlemagne est l’empereur carolingien, il s’agit du fils de Pépin le Bref qui est le 1er roi de la dynastie Carolingienne. Charlemagne a gouverné de 768 à 814.

Le sujet permet ici de comprendre dans quel but et pour quelles raisons Charlemagne a voulu guider par le biais de ces trois origines mythiques.

Avec ce long règne multiculturel, nous pouvons nous demander comment Charlemagne a su concilier les origines chrétienne, romaines et germaniques pour bâtir un empire si bien organisé ?

Dans un premier temps, nous verrons l’influence occidentale (I) puis, nous nous pencherons sur l’importance chrétienne (II).

1. L’influence occidentale

        Dans cette première grande partie, nous allons étudier la renaissance de l’empire romain sous les carolingiens (A). Nous évoquerons également l’influence germanique également présente chez Charlemagne (B).

1. La renaissance de l’empire romain

        Dès le début de son règne, Charlemagne comprit que la théorie de l’universalité chrétienne selon laquelle le souverain devait commander à tous les Hommes, était similaire à celle des Romains, et il entreprit ainsi de reconstruire l'Empire Romain. Le 25 Décembre 800, Charlemagne est couronné empereur par le pape, et prend le titre d’Auguste (titre du 1er empereur romain), l’empire romain est ainsi refondé. Au sein de la dynastie Carolingienne, et notamment sous Charlemagne, l’influence des romains est immense. Les nombreuses conquêtes de Charlemagne engendre ainsi un remplacement du réseau d’hommes actuel par son propre réseau, que l’on va appeler au fil du temps les missi dominici. Ces derniers ont pour but de parcourir le royaume, sous l’ordre du roi, afin de surveiller les autorités locales et attester que la politique royale est bien remplie. Cette organisation était déjà auparavant un des gros points forts de l’empire romain d’occident. De plus, l’idée de pouvoir législatif refait surface contrairement à la dynastie des mérovingiens où les rois légiféraient très peu. On va ainsi assister à l’âge d’or carolingien, entre 751 et 884, où plus de 300 lois (qu’il appel “édit”) sont adoptées. A titre comparatif, seulement une dizaine de lois ont été adoptées sous les Mérovingiens. Ce pouvoir législatif, Charlemagne le restaure sous l’influence du droit romain, le modèle reste les empereurs romains qui légiféraient beaucoup, il le restaure en s’inspirant du modèle de l’empereur romain.

Bien que l’empire romain fut refondé et a permis de créer une forme de stabilisation administrative, il faut également souligner l’importance qu’a pu avoir l’héritage germanique sur Charlemagne.

1. L’influence germanique

        L’influence germanique a permis à la société carolingienne de construire des liens entre les Hommes. En effet, et ceci comme durant la dynastie Mérovingienne, un fort lien unissant le roi à ses sujets va se créer par la remise en place d’un serment de fidélité. Charlemagne va également se faire sacré roi des francs par le pape Etienne IV en 754, il devient roi d’un peuple aux origines avant tout germanique, et cela entraîne des répercussions dans ses titres avec l’apparition de “roi des francs et des lombards”. La conception patrimoniale du pouvoir, avec notamment la notion de patriarcat, est reprise.  La succession du roi se fait par lien de filiation. Lors du décès de Charlemagne, son unique  fils (Louis le Pieux) va récupérer l’ensemble du territoire. Ce dernier va prévoir l’abandon de la conception patrimoniale, au profit du droit d’aînesse dans un capitulaire ordinatio imperii (817) qui prévoit que seul son fils aîné pourra lui succéder, il finit par abandonner cette idée. Lorsque ce dernier va mourir, ils sont 3 fils (Charles le Chauve, Lothaire Ier et Louis le Germanique) à devoir se partager le territoire. C’est dans le cadre du traité de Verdun de 843 que va se dérouler ce partage du territoire. Ce principe de patriarcat est une des grandes donations de la part de l’empire germanique aux carolingiens, mais qui va, avec le temps, conduire à la fin de cette dynastie, notamment avec la disparition de certaines parties du territoire.

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