Dire de M. de Robespierre, contre le veto royal, soit absolu, soit suspensif

Introduction & plan : Maximilien Robespierre, Dire de M. de Robespierre, député de la province d'Artois à l'Assemblée nationale, contre le veto royal, soit absolu, soit suspensif, Versailles, Baudouin, sans date (septembre 1789)

« Allez dire à votre maître que nous sommes ici par la volonté du peuple » ; dans un contexte de Révolution en France, cette citation de Mirabeau, qui est une figure importante de l'Assemblée, illustre l'importance qu'a désormais le peuple, détaché du trône, dans les prises de décisions. En effet dès 1789, la France est en pleine révolution en raison des abus de l'Ancien régime comme la baisse du pouvoir d'achat, mauvaise récoltes, famine ou encore la domination d'une noblesse attachée aux richesses matérielles ; cela entrainera la prise de la Bastille qui est l'évènement déclencheur de cette révolution. Ce bouleversement marque la fin de la monarchie absolue, le début d'un régime où la volonté du peuple est centrale et permet l'adoption du texte fondamental de la Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen où sont définit les nombreux droits et libertés auxquels le peuple (citoyens) est l'objet. C'est dans ce contexte que s'inscrit le « Dire de M. de Robespierre, député de la province d'Artois à l'Assemblée nationale, contre le veto royal, soit absolu, soit suspensif » s'opposant au veto royal », c'est à dire la faculté du roi à empêcher par un vote hostile l'adoption d'une résolution quand la majorité est requise , qu'il soit absolu et donc qu'il empêche les parlementaire de voter ou qu'il soit suspensif en suspendant la loi jusqu'à création d'une condition. Ce dire est fortement symbolique car il est présenté en Septembre 1789, soi le mois où le Roi Louis XVI se voit accordé le veto royal suspensif en raison de l'instabilité due au climat révolutionnaire, et à Versailles, épicentre de la royauté, lieu de réunion des Etats généraux et le lieu de naissance de l'Assemblée nationale. Robespierre, surnommé « l'Incorruptible », est une figure emblématique de la Révolution française, défenseur de l'égalité des droits, le suffrage universel et favorable à la chute de la monarchie et avec ce dire, il présente un système où le pouvoir revient au peuple à travers des représentants. Cette pensée s'inscrit dans les principes fondateurs de la République française de 1792 où une Assemblée nationale est mise en place avec des députés élus par le peuple ayant pour objectifs de représenter la volonté du peuple dans les votes de lois par exemple. La démocratie dont la définition renvoi inévitablement à son étymologie grecque (demos qui signifie peuple et cratos qui signifie pouvoir) et qui renvoi par conséquent à une idée où la souveraineté appartient au peuple, voit alors ses principes se poser peu à peu dans la sphère politique et juridique française.

Il est alors légitime de se questionner : Dans quelle mesure ce dire de Robespierre s'opposant au veto royal est-il en faveur de la démocratie et comment a t'il façonné le bouleversement politique et juridique de son époque ?

Afin de répondre à cette problématique, nous étudierons tout d'abord la souveraineté populaire qui découle de cette opposition au veto royal (I) ; puis enfin nous observerons comment est représenté la volonté d'un peuple souverain

I/ L’opposition au veto royal défend une souveraineté populaire. Le veto royal permet au Roi de posséder davantage de pouvoir, cet accroissement de souveraineté du Monarque affaiblit par conséquent celle des représentants du peuple : les député.

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