Critiques et pistes d’amélioration de la QPC
Fiche : Critiques et pistes d’amélioration de la QPC. Recherche parmi 301 000+ dissertationsPar Gabrielle MAHE • 26 Février 2025 • Fiche • 1 086 Mots (5 Pages) • 20 Vues
Critiques et pistes d’amélioration de la QPC :
Dans un article paru dans Public Sénat en mars 2020 à l’occasion des dix ans de la
Question Prioritaire de Constitutionnalité, le président du Conseil constitutionnel Laurent
Fabius la qualifiait de “révolution de velours, qui n’a pas fait de bruit” mais qui a “rendu le
droit vivant”. (car avant loi promulguée ne pouvait être contestée)
Toutefois, ces années de mise en œuvre ont permis de prendre du recul sur le mécanisme
de saisine et quelques failles ont été relevées. L’objet de cette partie sera donc de mettre en
lumière les critiques qui ont émergé puis d’analyser les pistes d’amélioration qui en
résultent.
I- Critiques et failles
Laurent Fabius l’énonçait, la QPC a introduit “des droits nouveaux aux citoyens”.
Néanmoins, si selon le Conseil constitutionnel elle représentait en 2020 80% des affaires, un
sondage de l’Institut BVA (2020) démontre que 71% des français n’en n’ont jamais entendu
parler et seulement 10% savent précisément ce dont il s’agit. Ainsi, il apparaît que la
méconnaissance des citoyens de la procédure est une première problématique, dans la
mesure où son effectivité en tant qu’outil de protection des droits fondamentaux s’en trouve
restreinte.
Également, tant que nous abordons la question de son effectivité, il n’est pas rare que lui
soit associé un effet dilatoire qui aurait, par définition, pour conséquence de freiner la justice.
Comme le relevait le média 20 Minutes en novembre 2023 suite à un rapport des États
généraux de la Justice (2022), la France fait face à un engorgement de ses tribunaux et à
une augmentation des délais de traitement. Dans ce contexte, le principe de suspension de
la procédure en cas de QPC est allègrement critiqué, cette interruption pouvant durer
plusieurs mois. Pour certains auteurs comme l’avocat et professeur en droit public Denis
Weisbuch, il ne s’agit que d'un “incident de procédure supplémentaire”. En outre, cet arrêt
peut être particulièrement préoccupant pour les contentieux pénaux ou administratifs où les
justiciables se retrouvent dans une situation d’attente prolongée sans issue claire.
Nous l’évoquions, la QPC a été conçue comme un instrument de défense des droits. Dans
les faits, ce mécanisme est parfois détourné au profit d’intérêts privés comme l’affirme le
journaliste politique Benoît Grossin dans un article de France Culture du 27 septembre
2020. C’est une idée qui est reprise par Radio France qui soumet que “la QPC est pour les
avocats une nouvelle arme pour tenter d’empêcher la tenue des procès”. C’est par exemple
le cas pour l’affaire du Médiator en 2019 ou plus récemment en 2024 des QPC déposées
concernant les mesures d'inéligibilité à l’encontre de Marine Le Pen. Comme l’explique
Benjamin Morel dans un article du Figaro en date du 5 janvier 2025, ces dernières
pourraient lui éviter l’inéligibilité et donc préserver ses ambitions politiques.
La quatrième faille est exposée par le rapport de 2020 de l’Institut Maurice Hauriou intitulé
“L’effet utile des décisions QPC du Conseil Constitutionnel : un bilan critique”. En effet, leur
travaux aboutissent à une conclusion qui met en cause un manque de cohérence et une
insuffisance dans les motivations de conférer ou non à une décision “l’effet utile” (càd qu’elle
bénéficie à l’auteur de la QPC). De fait, cette absence de motivation est problématique
autant
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