Cours sur La Justice
Cours : Cours sur La Justice. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Nat_frp • 13 Mars 2023 • Cours • 3 427 Mots (14 Pages) • 210 Vues
VI. La justice
- Vengeance et punition
- Qu’est ce qui différencie la vengeance de la punition ?
Une expression courante, dans la langue française, exprime ce qu’est la vengeance : « Se faire justice soit même. ». Autrement dit, un intéresser est laissé dans son droit par un autre homme et il s’en suit qu’il demande réparation du dommage qu’il a subit. Il fait donc appelle à la justice. Mais de quelle justice s’agit-il ? Comment doit-elle être rendu ? Dans la vengeance, l’intéressé ce fait justice lui même, il est donc juge et partit. On en déduit la vengeance est subjective. Or la justice doit être rendu de manière impartiale. La vengeance ne peut garantir ce principe car la victime est animée par des passions, qui altèrent son jugement. Celui qui se venge exerce sur l’autre une vengeance qui sera toujours supérieur à celle qu’elle a subit.
La vengeance privée entre dans le cercle infernale et illimité de la violence. La victime ne peut être la mesure de la justice.
Etude d’un texte de Hegel extrait de la « Propédeutique philosophique »
« Il ne faut pas que l’acte de réparation soit exercé par l’individu lésé (qui a subit un préjudice) ou par ceux qui dépendent de lui, car chez eux la restauration du droit en son caractère universel se trouve lié au caractère fortuit (incertains, hasardeux), qui ne fasse valoir et n’effectue que de l’universel. Dans cette mesure elle est punition.
Eclaircissement. La vengeance se distingue de la punition en ce que l’autre est une réparation obtenue par un acte de la partie lésé, tandis que l’autre est l’œuvre d’un juge. C’est pourquoi il faut que la réparation soit effectué à titre de punition, car, dans la vengeance, la passion joue son rôle et le droit se trouve ainsi troublé. De plus, la vengeance n’a pas la forme du droit, mais celle de l’arbitraire, car la partie lésée agis toujours par des sentiment ou selon un mobile subjectif. Aussi bien le droit qui prend la forme de la vengeance constitue à son tour une nouvelle offense, n’est senti que comme conduite individuelle et provoque, inexplicablement (sans possibilités de pardon), à l’infini, de nouvelle vengeance. »
Pour Hegel, la vengeance est forme que revêt le châtiment en l’absence des institutions d’un Etat moderne, mais la vengeance est subjective ; la victime ne peut pas être la mesure de la justice (« Il ne faut pas….de la passion »).
Cet Etat moderne prétend à la rationalité et ne peut donc admettre pour une raison subjective que le criminel, lui même, autorise et exige sa propre punition. La victime étant juge et parti est animée par des passions qui se manifestent, par le fait même, qu’elle ait subit qui a engendré, pour elle, de la souffrance. Elle et son entourage (« par ceux qui dépendent de lui ») ne peuvent rendre la justice par eux-mêmes car ils ne peuvent, on le comprend, que faire preuve d’impartialité. La victime en tant que volonté particulière ne peut redresser le tort qu’elle a subi (« la restauration du droit en son caractère universel »).
La punition doit être distinguée du châtiment en interposant entre les deux en interposant entre les deux intéressés (le criminel et la victime) la loi que représente ce tiers qu’est le juge comme représentant du droit (la réparation ne peut…punition).
L’exercice de la vengeance nous entraîne dans l’engrenage, le cercle infernal de la violence qui devient illimitée. Si la victime décide et exécute, elle même, une prétendue sanction, il faut s’attendre à une réciprocité. Le criminel se venge à nouveau. Enfin la violence exercée ces protagonistes sont toujours supérieure à celle qu’ils ont subie.
La punition qui suppose et nécessite l’intervention d’un tiers, d’un juge, doit permettre au criminel de ressentir les conséquences de son acte. De ce point de vue la punition le rend libre. Ici Hegel s’inspire de Rousseau pour qui « quiconque refusera d’obéir à la volonté générale y sera contraint par tout le corps : ce qui signifie à être chose sinon qu’on le forcera à être libre ». (Du contrat social, l.7) La justice du droit humain, c’est à dire exercée par les hommes dans les tribunaux, reconduit enfin, à l’universel en principe.
Si la victime doit être restaurée dans son droit qui lui a été impunément ôté, le criminel doit aussi bénéficier de la répression. On ne doit pas le châtier uniquement pour le faire souffrir. La punition suppose que l’on garde un lien éthique avec le criminel même si il a par un acte contraire au droit brisé le lien juridique. Il faut en ce sens, ne pas nier « la dignité » de la « personne ». Il faut humaniser le châtiment qui a été promu en particulier par Beccaria, philosophe italien, du siècle des Lumières.
Conclusion : La justice pénale fondée sur la loi publique est supérieure à la vengeance. La justice légale se réalise par une forme de dépersonnalisation de l’action pénale qui produit l’instauration d’un arbitre, le juge. Ce dernier n’est plus l’un des intéressés s’opposant dans un conflit perpétuel, mais un tiers qui n’a pas été concerné par la violence du criminel ; l’exécution de la peine n’est pas non plus un acte émotionnellement vécu, mais l’acte d’un pouvoir qui permet d’établir la loi.
- La justice est-elle une violence légitime ?
- La loi du talion.
Etude de cet extrait de « l’Encyclopoedia universalis. »
TALION = Système répressif qui consiste à punir l’offense d’une peine identique à cette offense (talion vient du latin talis, tel). On exprime souvent par la formule du Lévitique (XXIV, 20) : « Œil pour œil, dent pour dent. » Cette stricte réciprocité traduit un sentiment de vengeance, mais d’une vengeance, qui n’est plus discrétionnaire (à discrétion, c’est à dire selon la seule volonté). Le talion se situe donc dans un régime répressif qui n’est plus celui de la seule vengeance privée et où déjà une autorité supérieure intervient, au moins pour en prononcer la peine.
Le mot latin talio a été élaboré à partir du neutre (utilisé en langage juridique pour désigner le remboursement en nature) talis signifiant « tel » : si l’on fait subir un tort ou un dommage, on contracte une dette, c’est à dire que l’on doit subir un tort équivalent au tort causé. La punition rappelle en effet la vengeance dans la mesure où elle est consiste à infliger une peine pour réparer le mal commis.
Lévinas dans « Difficile liberté » permet de prendre conscience de la distinction essentielle qui sépare la vengeance de la punition.
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