Sujet : « Aucune guerre n’est punitive », Kant.
Dissertation : Sujet : « Aucune guerre n’est punitive », Kant.. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Arnaud Haignere • 16 Mars 2018 • Dissertation • 1 746 Mots (7 Pages) • 663 Vues
HAIGNERE Arnaud
Français-Philo : DS
- Résumé
L’homme n’est pas un être fondamentalement bon, il compte en lui un part importante d’agressivité à l’égard de ses semblables : qui ne connaît pas la fameuse phrase « l’homme est un loup pour l’homme » écrite par Hobbes ? Ainsi, une force psychique se dresse contre ce penchant : la culture. Seulement, les passions pulsionnelles sont plus fortes que les intérêts rationnels : la culture peine donc à réussir sa tâche, l’histoire en témoigne. Pour autant, la culture n’est pas non plus contre nature, elle doit cependant fixer des limites à celle-ci. Les communistes pensent détenir la solution en supprimant la propriété privée, pourtant cela reste encore difficile à prouver.
111 mots.
- Dissertation
Sujet : « Aucune guerre n’est punitive », Kant.
Emmanuel Kant est un philosophe allemand, fondateur de l’ « idéalisme transcendantal ». Né le 22 avril 1724 à Königsberg, capitale de la Prusse-orientale, il y est mort le 12 février 1804. Il a écrit en 1793, dans son œuvre philosophique Théorie et pratique, le sujet proposé aujourd’hui à notre étude « aucune guerre n’est punitive ». S’inscrivant dans une réflexion sur la distinction entre théorie et réalité, Kant affirme alors que les guerres n’ont aucune visée punitive. Il revient alors à se questionner : la guerre apparaît-elle comme une punition, de laquelle il est possible de tirer des leçons ?
Pour répondre à cette problématique, nous distinguerons notre réponse en trois temps. Tout d’abord, nous établirons la guerre comme manifestation de la barbarie humaine. Par la suite, nous envisagerons la guerre comme acte politique et morale. Enfin, nous expliciterons les vertus du témoignage et si la punition apparaît comme judicieuse.
La guerre est en effet synonyme de barbarie. Puisqu’il existe en lui une forte pulsion d’agressivité, l’homme possède assurément un instinct naturel violent : c’est en lui que prend racine le concept de guerre. Pour Hobbes, l’homme est un loup pour l’homme, son état de nature est un état de guerre de chacun contre chacun. Clausewitz explique la guerre avec une forme de trinité dans laquelle au départ, « on y retrouve la violence originelle de son élément, la haine et l’hostilité, qu’il faut considérer comme un instinct naturel et aveugle ». La guerre ne respecte pas la vie humaine, elle est l’expression d’une violence incontrôlable. Celle-ci étant justement une arme clé en temps de guerre.
La guerre implique aussi le désastre. Elle est en ce sens une inversion de toutes les valeurs humaines. Barbusse adopte la forme du « journal d’un escouade » pour rester au plus prés des souffrances vécues par les soldats, atténuant toutes formes de portée bénéfique des évènements. Il y a une grande différence entre les valeurs humaines et les valeurs militaires. Ces derniers ne permettent pas une vision plus large des épisodes de guerre, pourtant c’est celle là même que l’on retrouve à l’échelle humaine. Ainsi, dans cette dimension, la punition ne serait-elle pas simplement celle de la condition humaine dans la guerre ?
La guerre implique un affaiblissement de la raison. Clausewitz craint une « montée aux extrêmes » des forces tandis que Barbusse insiste sur le fait que la folie et la frénésie mènent les soldats aux combats « Quelque chose les pétrit et les change. Une frénésie les agite tous et les fait sortir d’eux-mêmes ». Ainsi, l’objectif rationnel n’a plus lieux d’être et on rejoint la part de bestialité de l’esprit humain. Il y a, au dessus de cela, une fracture dans la guerre entre civils et soldats. Citons par exemple dans le roman de Barbusse : « Moi, dit un autre, hier j’avais vingt-six ans. Et maintenant, quel âge j’ai ? ». Il apparaît effectivement que le soldat n’arrive plus a se projeter dans sa vie civile, il ne songe même plus reprendre sa vie d’avant : il a été expulsé du corps social, comment serait-il maintenant punissable par celui là même ? A l’échelle du soldat, la guerre ne peut être une punition comme Kant l’entend. De part cette barbarie, comment juger en tant de guerre ? La guerre possède ses propres valeurs, il devient difficiles dés lors de reconnaître la guerre comme punitive.
Pourtant, même si la guerre donne lieu au chaos, il reste néanmoins qu’elle ne peut s’envisager que politiquement et moralement, et donc avec un but.
La guerre est un acte moral : c’est un acte social profondément ancré dans la société. Celle-ci se justifie par des justifications morales, ce qui implique donc que le but soit une sanction, une punition pour celui contre qui on l’a mène. La guerre ce n’est pas seulement tuer et mourir, c’est tuer et mourir depuis une posture morale. Elle compte sur les valeurs des hommes.
Le caractère sacré lié à la guerre nous rappelle combien elle avait une place importante dans l’antiquité : les guerres dans la Grèce antique étaient liées aux Dieux, elles étaient des punitions infligé aux hommes pour de diverses raisons. Au delà des boucheries, elles avaient un sens. Encore aujourd’hui, les guerres liées aux religions sont largement présentes, non pas que cela les justifies moralement, mais cela leurs donnent des buts à atteindre, recherché par l’ensemble d’une communauté. Elles sont en faites des sanctions contre les impies et mécréants.
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