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Commentaire "La loi selon la théologie du 13ème siècle"

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Par   •  19 Novembre 2024  •  Commentaire de texte  •  1 260 Mots (6 Pages)  •  14 Vues

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« On n’est tenu d’obéir aux principes séculiers que dans la mesure requise par un ordre fondé en justice. » Cette citation de Saint Thomas d’Aquin fait état d’une conception du droit en tant qu’émanation de la justice, et de Dieu car « Dieu ne peut vouloir que ce qui est juste. » Cette conception du droit le dote donc de qualités et de défauts, notamment à travers les lois. Le document proposé à l’étude est un extrait des Sommes Théologiques de Saint Thomas d’Aquin, publiées à sa mort en 1274, inachevées. Cet auteur était un philosophe et théologien majeur, qui a eu un grand impact sur l’enseignement de la théologie, notamment dans les milieux universitaires. Elève d’Albert le Grand, il compose dans ses Sommes une œuvre imprégnée de dialectique, et fait de multiples références à des auteurs classiques de l’Antiquité. Il peut donc sur le plan philosophique et théologique être comparé à Bartole pour le Droit. Cet extrait en particulier illustre cette partie de son œuvre puisqu’il s’agit de deux raisonnements dialectiques en réponse à deux questions qui semblent différentes, bien que parlant du même sujet. Cependant, elles permettent à Saint Thomas de développer un raisonnement de fond, qui s’inscrit dans sa théologie selon laquelle Dieu est à l’origine de toutes choses.

Comment Saint Thomas d’Aquin montre-t-il les qualités que doit revêtir la loi en les confrontant aux défauts qui leur sont associés ?

Il faudra d’abord voir les défauts de la mauvaise loi (I), puis en déduire les qualités et leurs explications (II).

  1. La loi en tant qu’instrument de pouvoir

Il s’agit de regarder d’abord sa dépendance au souverain (A), puis sa dimension personnelle (B).

  1. La loi impulsive et autoritaire

Afin de répondre aux questions qu’il se pose dans ces extraits, Saint Thomas D’Aquin part de constats qu’il pose et qui sont en réalité des critiques qu’il fait d’une mauvaise loi. Ainsi, dans son raisonnement sur l’origine de la loi, il part du principe que « la loi, en général, ne procède pas de la raison ». Il décrit donc une loi qui ne serait pas l’illustration d’un raisonnement logique. Il explique cette hypothèse en partant du principe que les lois doivent « faire agir droitement » les Hommes. On remonte ici à l’origine étymologique de la règle de droit, qui dirige les conduites sociales. Saint Thomas d’Aquin fait donc référence aux romains notamment qui ont développée cette idée. Cette propension à diriger les Hommes, l’auteur l’associe à une expression de « la volonté ». La loi serait donc immédiatement conséquence de la volonté, et plus précisément de la volonté d’un seul Homme, puisqu’il cite ici Ulpien qui associe la loi à la volonté de l’empereur.

Ce postulat de la loi volontariste est donc en fait une association de la loi à la volonté du prince ou du souverain, dans un régime potentiellement absolutiste.

Or, une loi décidée de manière unilatérale ne saurait être juste.

  1. L’impossibilité de la recherche du bien commun

Dans sa deuxième question traitant de la tendance de la loi à rechercher un bien particulier ou le bien commun, Saint Thomas commence par déclarer que la loi ne peut pas rechercher le bien commun. Il argumente ce point de vue par logique. En effet, la loi ne fait que « commander et interdire certaines choses », donc elle favorise tel ou tel comportement, et par extension tel ou tel but particulier. Ce n’est donc pas la recherche du bien de tous, mais uniquement de ceux effectuant de tels comportements. C’est l’objet du deuxième argument, qui dit que « tout comportement possède une finalité particulière » donc que la loi favorisant le comportement favorise le but. De telles lois, en favorisant des comportements, favorisent inévitablement les individus les commettant. Il y a donc biais dans la loi qui, implicitement, peut promouvoir des comportements désavoués par Saint Thomas d’Aquin, par exemple contraires à la morale catholique. De plus, en ne favorisant que certains, la loi est fondamentalement inégalitaire, ce qui est une caractéristique par exemple féodale et médiévale.

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