La mémoire des arbres

La mémoire des arbres de Fabrice Murgia

Quel est le décor ? A quoi vous fait-il penser ?

Le décor représente une pièce dans laquelle le personnage vit. Cette pièce sert de cuisine, de bureau, de salon, et de chambre. Il n’y a qu’une seule unité de temps et de lieu. Les meubles utilisés sont vieux et usées. Ils proviennent sûrement de récupération. Ils sont un peu rustiques et sont ceux d’une vie quotidienne à la campagne : seuls les meubles indispensables à la vie sont disposés sur le plateau.

La pièce est sombre. Les lumières sont mis à des endroits stratégiques. Elles sont placées au dessus de la cuisine, du salon, du lit et du bureau.

Le fond du décor est constitué de baies vitrées en carreaux type industriels au travers desquels on peut distinguer des arbres de la forêt.

Le décor et la pièce sont sombres, cela m’a fait penser aux bâtiments de type industriels. Cela peut aussi faire penser aux grands hangars de ferme à la campagne où avant tout le monde vivait dans la même pièce. Aucune lumière ne vient de l’extérieur. Les arbres entourent la pièce ce qui la rend obscure. Cela donne une atmosphère pesante, un peu comme si la vie s’était arrêtée là. En même temps, les arbres sont les témoins de ce qui se passe là : les catastrophes. Ils savant ce qui était là avant, ce qui s’est passé ensuite et seront encore les témoins demain quand tout le monde sera mort. C’est pour cela que seuls les arbres auront cette mémoire ; les hommes ne peuvent pas en témoigner car cela est interdit, c’est la loi du silence.

Si vous avez lu la pièce correspond-il aux didascalies ?

La pièce n’est pas tirée d’une pièce écrite et publiée mais de faits réels racontés par le personnage principal qui vit dans la ville d’Oziorsk où a eu lieu plusieurs incidents nucléaires consécutifs (1957, 1967, années 80 et 2017). Ces faits ont rendu la ville radioactive et invivable. La ville a été fermée pour éviter toute contamination. Les animaux sont morts et les hommes doivent se taire et subir les conséquences sans témoigner. L’auteur est allé sur place à la rencontre et des personnes et des paysages.

Rappelez et commentez les jeux des lumières ? Quels effets produits ?

La lumière jaune est diffusée par plusieurs lampes de type industriel suspendues et quelques petits éclairages sur les murs qui n’apportent pas réellement d’éclairage supplémentaire.

La lumière diffusée au travers des carreaux extérieurs est elle aussi sobre et tamisée de couleur jaune. Elle sert principalement à mettre en valeur les arbres derrière la maison.

Ceci donne une impression de confinement et de tristesse à l’atmosphère.

Le décor a-t-il une fonction réaliste ? Symbolique ? Justifiez

Le décor est hyper réaliste : tout a une place et une fonction comme dans la vie réelle. Aucun objet n’est détourné de sa fonction première. Par exemple, le canapé sert au moment où le personnage raconte quelques moments chaotiques de sa vie ; le bureau sert pour écrire et raconter ce qu’il ressent ; il utilise son lit pour se reposer et atténuer ses souffrances quand il ne tient pas debout. La cuisinière sert à préparer le repas même si elle ne fonctionne pas vraiment à cause des fuites, elle est dangereuse. Le décor symbolise la triste réalité du quotidien du personnage qui vit reclus.

Voyez-vous une fonction symbolique à tel ou tel objet ou à un geste ? Pouvez-vous citer un geste particulier qui vous a semblé porteur d’une forte dimension symbolique ou un objet ?

Pour moi, la cuisinière donnée par l’état est fortement symbolique car il doit sans cesse tenter de la réparer alors que celle-ci n’est pas utilisable. Cela montre que l’état empêche les gens de vivre normalement car il ne peut même pas se faire à manger et la gazinière est dangereuse quand on sait que l’état ne voulait plus de gens malades mais qu’ils meurent tous afin de ne plus avoir de témoin de ce qu’il s’est passé, cela peut vivement nous questionner. A la fin, l’apparition de Staline symbolise l’oppression de l’état.

Costumes : similitudes, différences ? Couleurs ? Quels effets sont ainsi produits ?

Au début de la pièce, on voit entrer le personnage principal habillé lourdement, protégé par des habits type combinaison de survie : des gants, un masque, une veste à capuche qui se resserre, des grosses chaussures et un grand pantalon. Les enfants qui lui rendront visite au cours de la pièce auront le même costume pour essayer d’éviter toute contamination. Ceci donne une impression étrange comme si il s’agissait d’une secte. Ceci fait même peur quand les enfants arrivent munis de seaux remplis de médicaments.

Très vite, il se déshabille pour être vêtu pour le reste de la pièce d’un marcel et d’un caleçon blanc. Pour survivre, il doit rester enfermé chez lui, comme cloîtré.

Scénographie :

Quels éléments du décor sont mobiles ?

En eux-mêmes, tous les éléments sont mobiles mais ils ne bougent pas de place au cours de la pièce. Seul le personnage se déplace.

Utilisation du numérique ? vidéo ?

Le spectateur assiste à la pièce avec un casque sur les oreilles ce qui permet d’avoir

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