Fiche révision Culture générale de la traduction
Fiche : Fiche révision Culture générale de la traduction. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Marie-Constance Scott • 21 Décembre 2018 • Fiche • 2 946 Mots (12 Pages) • 599 Vues
- Idées générales sur la traduction
Celui qui réconcilie tout le monde : Jakobson
- Le terme traduction recouvre trois concepts :
- « traduction interlinguistique » = opération consistant à faire passer un texte d'une langue source dans une langue cible (ou « traduction tout court »)
- « traduction intralinguistique », ou « reformulation » = dire la même chose autrement dans une même langue
- « traduction intersémiotique » (ou « transmutation » = transposition d'un système de signes dans un autre
=> recours fréquent aux métaphores
A retenir :
- la traduction est à la fois une opération, un résultat, un moteur et le dénominateur commun d'un ensemble de métiers ;
- son rôle dans la société est de plus en plus important, mais ;
- elle est (encore) profondément méconnue et il n'y a pas d'accord sur sa définition ;
- ce qui compte pour ce cours, c'est que l'on veut en faire dans une perspective qui interroge la pratique professionnelle et qui nourrisse la culture générale ;
- l'objectif de ce cours : la pratique par l'exemple, la conscience des enjeux.
2.) Histoire de la traduction sacrée
- Deux choses : la Bible hébraïque, la Bible chrétienne (ou, Ancien testament et Nouveau testament)
Au commencement, donc, la Bible hébraïque
• Et son rapport à la traduction
• Principe de départ (la Bible hébraïque) : « On
ne traduit pas ! » => parole de Dieu qui a créé le monde : c'est par la parole que l'homme rencontre la transcendance – et on ne traduit pas la transcendance.
Peu à peu, l’hébreu devient de moins en moins parlé
la Bible devient alors chrétienne
conversion du monde = inévitable traduction
- En grec : on garde la Septante (mais on renie le texte hébreu)
- En latin, d’abord plusieurs versions concurrentes
- D’où : risques de discorde religieuse
- Du coup : la Vulgate (editio vulgata), réalisée par Saint Jérôme (390-405)
- On se documente
- On explique
- On est clair
- On est conscient de la fonction des textes
- On respecte les contraintes de la langue d'arrivée
- On a le souci du lecteur
- On a conscience des limites de la traduction
Révision
• Commentaire
• Exégèse
• Et bien d’autres
Contre Jérôme : Augustin
[Augustin] « est contre toute traduction en latin des textes canoniques, sinon sous forme d'éditions critiques. À ses yeux, le traducteur de textes sacrés ne jouit d'aucune liberté.
Le problème, vu de manière synthétique
- Concurrenceentrereligionspourlemonopole du message divin
- Etdoncdelavérité
- Idempourl’IslamàpartirduVIIesiècle
- D’oùunequestionfondamentale:queltexteest fondateur ? (cf. Meschonnic)
- Etsurquelscritères
- L’antériorité?(passisimple...)
- Quel texte de référence (et sur quels critères) ?
- En grec : on garde la Septante (mais on renie le texte hébreu)
- En latin, d’abord plusieurs versions concurrentes
- D’où : risques de discorde religieuse
au Moyen-Âge ?
Métaphore défensive : le traducteur est un copiste
Fin du Moyen-Âge : nouveau changement d'époque
- Naissance et développement de langues nationales
- Problématiques premières traductions
- On arrive à la Renaissance (imprimerie, développement de la lecture, réapprentissage du latin et du grec...) : démocratisation relative du savoir
Pour se prémunir contre les divergences
- Le 6 avril 1546, la Vulgate est proclamée la seule version "authentique pouvant être utilisée dans les enseignements publics, les discussions, les prédications et les exposés".
- Et cela jusqu'en 1943...
vulgate = latin
Qu'est-ce qui est sacré dans un texte sacré ?
• Première option : c'est le texte initial.
Deuxième option : c'est la fonction
- Saint Jérôme et Luther : on écrit en fonction d'un public
Que retenir de tout cela ?
- La réflexion sur la traduction en Occident s'est dans une très large mesure structurée à partir des traductions successives de la Bible.
- L'opposition entre fond et forme est presque aussi vieille que la traduction occidentale elle-même.
- Mais on peut toujours en sortir, car elle est elle-même une construction intellectuelle historiquement repérée.
- L'idéologie est partout en traduction. Pour comprendre celle-ci, il faut donc la dénaturaliser.
- Du coup, on peut tout se permettre, dès lors qu'on a une bonne raison !
- Quoi qu’il en soit, une différence fondamentale avec la traduction pragmatique : ici (traduction religieuse), « La parole est prophétique : ce que vous dites dépasse de loin l’intention que vous y mettez. » (Armand Abécassis). En pragmatique, c’est le contraire.
- Et au final, la question est de savoir qui décide du sens !
3.) Histoire profane de la traduction
langue de l’europe = langue de la traduction
Que retenir de tout cela ?
- C'est par la traduction que s'est constituée et que se constitue l'Europe : le passé construit le présent (et l’avenir)
- L'histoire de la traduction profane est l'histoire d'une émancipation (par rapport au religieux et au littéraire)
- Les Belles infidèles sont prototype de la traduction pragmatique
- « La fidélité d'une époque paraît infidélité plus tard, parce qu'elle était sans le savoir une fidélité non au texte, mais à l'époque. » (Meschonnic)
- Aujourd'hui, plus de 90 % des traducteurs professionnels sont des traducteurs pragmatiques
- Et ils sont actifs dans l’ensemble des métiers de la traduction
Une polémique récente (Aristote au Mont Saint Michel, Sylvain Gouguenheim, 2008) : le monde arabe pouvait- il vraiment traduire la philosophie grecque ?
Derrière cette polémique : essentialisme, racisme, choc des civilisations...
dates clés de la renaissance:
- 1455 : Gutenberg imprime la Bible de Mayence (une traduction...)
- La reproduction en masse devient possible
- Du coup, les traductions deviennent plus stables : mise en valeur de concepts tels que l'équivalence, la fidélité, la loyauté...
- 1492 : la terre n'est plus plate
- Les langues nationales se développent
France : Etienne Dolet
Les cinq règles du traducteur :
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