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Cours : Négo. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar guilmetval • 5 Décembre 2015 • Cours • 1 485 Mots (6 Pages) • 937 Vues
Suite du cours de culture générale
Le genre littéraire qui montre le mieux l’importance du passé sur le présent et de l’acte de ce souvenir c’est l’autobiographie. L’autobiographie pré suppose que l’histoire de la personnalité d’un moi suscite l’intérêt des lecteurs. Le genre littéraire autobiographique est tardif puisqu’on désigne les confessions de Rousseau comme la première véritable autobiographie. Le genre de l’autobiographie pose que l’enfance a une importance significative dans la vie d’un homme. L’autobiographie implique du même coup, que les souvenirs d’enfance sont un objet digne de récit qu’ils occupent une place cruciale dans la construction de la personnalité. L’autobiographie peut être comparée à une enquête par le moi, sur le moi, à partir de ces souvenirs. On y trouve des analyses sur le passé d’un moi qui cherche à comprendre qui il est dans le présent. Cette démarche implique que les souvenirs enfouis en nous sont comme les pièces d’un puzzle, qu’il s’agit de construire et de comprendre. L’autobiographie raconte le plus souvent une autobiographie du sujet. Sartre dans son autobiographie Les mots raconte comment il s’est libéré d’un discours de ses parents. Il tente de montrer comment il est devenu lui-même. L’autobiographie est un récit qui attache aux évènements du passé une signification importante pour l’identité. Les évènements du passé peuvent être doubles ou bien ils appartiennent à mon histoire ou bien ils appartiennent à l’Histoire collective.
On comprend bien que l’autobiographie se définie donc par son caractère rétrospectif. On peut se demander si l’autobiographe, quand il écrit n’entretient pas une illusion selon laquelle le présent serait explicable à partir d’un passé qu’il pourrait grâce à l’écriture ordonner, détacher et clore sur lui même. Le passé apparaît alors comme celui d’un sujet qui certes se souvient, mais qui en le reconstruisant souvent le réinvente, l’idéalise ou le dramatise. La question que pose l’acte de se retourner sur son passé c’est alors celle de savoir si cet acte n’implique pas une valorisation du passé au détriment du présent. On trouve une trace d’une telle nostalgie dans le poème de Joachim Du Bellay, qui s’appelle Les Regrets. Du Belley écrit un poème sous forme d’élégie, une élégie est une plainte visant à montrer une douleur de l’âme ici, pour son pays natal comme le montre au vers 5 l’interjection marqué par le mot « Hélas ». Du Bellay oppose terme à terme l’endroit glorieux sublime ou il est, Rome. Et sa petite ville natale en France dans la région de l’Anjou. Le poème est construit sur un reversement puisque la ville prestigieuse Rome, est en fait pour Du Bellay une terre d’ennui, de douleur et d’exil. A l’inverse le pays de son enfance inconnu de la foule est décrit comme un lieu familier et finalement plus beau que tous les palais de Rome. On comprend ici que l’homme en exil ne se souvient de la terre de son enfance que des éléments paisibles, doux et plaisants. On peut se demander ici, si le fait d’être exilé, d’être en dehors de son sol et des siens, ne favorise pas la nostalgie. La nostalgie est un état de tristesse causé par l’éloignement du pays natal, c’est un regret désespéré qui peut aller jusqu'à ronger celui qui l’éprouve. Ronger signifie priver le sujet de la possibilité d’être ou il est et de se tourner vers l’avenir. La nostalgie est donc l’expression d’un désir impossible qui est celui de retourner dans le passé. La nostalgie valorise le passé au détriment du présent. Elle est un état de mélancolie qui fait du souvenir une modalité quasi exclusive d’un sujet qui au lieu de vivre passe son temps à se remémorer un passé qui n’existe plus. Dans cette perspective on comprend bien qu’une mémoire excessive peut aller jusqu’à empêcher le sujet de vivre sa vie. A partir de là, ne doit-on pas alors montrer que l’identité d’un sujet suppose aussi sa capacité à oublier ?
C- Il faut savoir oublier pour vivre
Dans le film Vice-Versa, Pete Docter, met en scène l’intériorité du psychisme de son héroïne âgée de 11ans. Le psychisme est constitué d’émotions (la joie, la tristesse, la colère, le dégoût et la peur), par les îles de personnalité, c’est à dire par tous les souvenirs sur lesquels l’héroïne peut s’appuyer pour vivre (une victoire au hockey sur glace, une scène de famille heureuse). A un moment du film, on est au centre de la mémoire de la petite fille, et deux personnages sont entrain de faire le tri entre ce qu’il faut garder et ce qu’il faut jeter. Ce qui est alors montré à ce moment là, c’est que grandir et vieillir c’est certes conserver ce qui donne du sens à sa personnalité mais c’est aussi jeter pour faire de la place à la nouveauté. Ce film propose la thèse selon laquelle vivre c’est peut-être d’abord accueillir la nouveauté plutôt que de se réfugier dans un passé qui est passé. Nietzsche s’oppose à toute une tradition philosophique qui voit dans la mémoire une valeur de l’humanité. Pour Nietzsche, il ne s’agit pas bien-sûr de nier totalement les vertus de la mémoire mais il s’agit de ne jamais occulter le sens du présent à partir d’un passé idéalisé. Il écrit « L’homme qui est incapable de s’asseoir au seuil de l’instant en oubliant tous les évènements du passé ne saura jamais ce qu’est u bonheur et, ce qui est pire, il ne fera jamais rien pour donner du bonheur aux autres. » Ceci signifie que la nostalgie ne prive pas seulement celui qui est nostalgique de son présent et de son avenir. La nostalgie prive également les autres de celui qui éprouve la nostalgie, par exemple, une génération nostalgique qui passe son temps à dire que c’était mieux avant prive en quelque sorte la jeune génération de la possibilité de bâtir et de croire en un futur positif. La nostalgie renferme les sujets sur eux-mêmes, elle est un mouvement de fermeture. Nietzsche dit qu’il y a un degrés d’insomnie, de ruminations, de sens historique qui nuit au vivant et qui fini par le détruire.
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